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La chaudière plaquette ou comment remplir son porte-monnaie

Les exploitations agricoles ne manquent pas de bois et quoi de mieux qu’une chaudière à plaquette pour valoriser cette ressource peu onéreuse et renouvelable.

Gabriel Chautard, agriculteur dans le Livradois-Forez, a installé une chaudière plaquette, en 2006, pour chauffer sa maison.
Gabriel Chautard, agriculteur dans le Livradois-Forez, a installé une chaudière plaquette, en 2006, pour chauffer sa maison.
© M. Comte

Le bois est partout sur l’exploitation. Dans les haies, les bosquets ou les forêts, quel que soit l’endroit, il est présent en grande quantité par la taille ou la coupe des arbres. A portée de main, cette ressource renouvelable peut être exploitée permettant de réaliser des économies non négligeables. Le chauffage individuel au bois et notamment les systèmes automatisés à plaquettes, sont l’une des pistes de valorisation du bois de l’exploitation agricole.

 

Un système aux nombreux avantages

L’entretien des haies génère des branches, rarement utilisées, alors qu’elles représentent 30 à 50% de la biomasse du bocage. Leur transformation en plaquette offre une réponse énergétique pour le chauffage privé et professionnel des agriculteurs puis-qu’un Mètre cube Apparent Plaquette (MAP) équivaux à 85 litres de fioul et 0,6 stère de bois.

De plus, la production de plaquette demande 10 fois moins de temps que la fabrication de bû-ches et moins de manipulation.

Les chaudières plaquettes sont alimentées automatiquement via une vis sans fin depuis le silo de stockage, offrant ainsi une souplesse d’utilisation. Le rendement de ce type de chaudière est estimé à 85% et l’automatisme du ramonage des tubes de fumées et de l’extraction des cendres limite les opérations d’entretien.

Les inconvénients de ce type d’installation sont d’abord la place, puisqu’il faut compter un local pour la chaudière et un silo de stockage adjacent pour les plaquettes. Ce dernier doit également être conçu afin de faciliter son remplissage avec un tracteur et une remorque. Le second inconvénient : la nécessité d’avoir un combustible sec, bien calibré et sans corps étrangers (cailloux, gros morceaux de bois…). Et enfin, le prix d’achat du système de chauffage qui atteint facilement 25 000€.

Malgré cela, la plaquette bois reste l’énergie la moins chère avec le meilleur rendement énergétique. Plusieurs agriculteurs puydômois l’ont adoptée et déjà amortie.

 

Plus de 1 700 € d’économie par an

Dominique Viallard, agriculteur sur la commune de Saint-Genès-la-Tourette a installé une chaudière à plaquettes pour faire face à l’augmentation du coût des énergies fossiles. Jusque là, sa maison de 120 m² était chauffée par une chaudière fioul (2000 litres/an) et un insert bois bûche (cinq stères/an). Le système plaquette lui permet de réaliser des économies non négligeables. Sur une année, l’économie est estimée à 1 700€ (2000€ fioul moins 300€ production des plaquettes). Les 50 MAP nécessaires sont produits sur l’exploitation. L’installation a demandé un investissement de 25 900€ dont 5 820€ ont été financés par des subventions (aide plan bois, certificat économie d’énergie et crédit d’impôt).

Un choix de chauffage qu’a adopté Gabriel Chautard voilà près de 10 ans. Egalement agriculteur dans le Livradois-Forez, il a lui aussi installé un système plaquette pour chauffer deux maisons mitoyennes réalisant 1890€ d’économies par an. Aujourd’hui, il « ne reviendrait pas en arrière et je le conseille à tous les agriculteurs que je croise».

Un retour sur investissement garanti, peu d’entretien et un système entièrement automatisé, la chaudière plaquette à tout pour plaire et permet surtout de valoriser du bois habituellement laissé sur le bord d’un près.

 

Du bois sous le pied des vaches

Plus de 500 éleveurs du Massif central utilisent aujourd’hui les plaquettes bois pour diminuer leur consommation de paille. Utilisées principalement en élevage bovin allaitant, les plaquettes sont épandues dans la stabulation en une couche de 7 à 10 cm où elles absorbent les liquides et restent en place durant 15 jours à trois semaines. D’autres éleveurs l’épandent également en couche de 7 à 10 cm sur laquelle ils rajoutent de la paille et curent environ tous les 15 jours à trois semaines. Les éleveurs utilisateurs ont ainsi pu observer que la plaquette bois se révèle être un excellent drainant dont la structure stable (même après plusieurs semaines) améliore la portance des animaux. La facilité de curage et son action « anti-odeur » apportent par ailleurs un confort au sein du bâtiment. En revanche, cette litière de bois est bien plus froide que la paille d’où l’intérêt d’associer les deux types de litière pour permettre aux jeunes animaux de se réchauffer.

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