La Chambre d’Agriculture en pole position pour la transition écologique
Pour la première conférence de presse de rentrée de la nouvelle mandature, Dominique Graciet a présenté les quatre thèmes phares qui seront au cœur de l’action de la Chambre régionale d’agriculture dans les mois à venir. Quatre thèmes qui s’inscrivent dans le sillon des ambitions de Neo Terra, feuille de route de la Région pour la transition écologique.
En juillet dernier, la Région Nouvelle-Aquitaine a adopté en séance plénière Néo Terra, la feuille de route régionale dédiée à la transition énergétique et écologique. « Parmi les onze ambitions affichées, six intéressent l’agriculture, souligne le président de la Chambre régionale d’Agriculture. D’ailleurs, nous avons participé à l’écriture de certaines parties du projet. » Quatre thématiques de travail ont été choisies par la Chambre pour décliner les ambitions de Neo Terra. Rassemblées dans le projet de mandature, elles seront présentées lors de la prochaine session, le 21 novembre à Limoges. La première concerne l’autonomie alimentaire et protéique en élevage. « Avec les sécheresses qui ne vont pas manquer de se répéter, il est nécessaire de s’adapter, reprend Dominique Graciet. Nous devons produire davantage d’oléo-protéagineux et être en capacité de faire de la trituration ». Cette adaptation au changement climatique, second thème retenu par la CRANA, passe évidemment par l’accès à l’eau. Si de nombreux projets de retenues et bassines existent, les élus constatent la difficulté de les mener à bien. « On a perdu 15 ans, l’État doit se réveiller ! » résume Dominique Graciet. Troisième piste d’action : le développement des énergies renouvelables, photovoltaïque et méthanisation en tête. Sur cette dernière, le besoin de partage d’expérience est important de même qu’un travail sur la caractérisation et l’utilisation du digestat. Enfin, le dernier thème de travail sera la transition écologique. Sur ce point, le président de la CRANA compte beaucoup sur l’expérience du projet VitiREV et son potentiel de transposition à d’autres filières. Si ces quatre thèmes devraient être au centre des travaux menés par la CRANA dans les mois à venir, d’autres sont aussi présents en filigrane. L’acceptabilité et la co-construction des projets, la lutte contre l’agribashing et les contre-vérités diffusées quotidiennement en font partie. Pour le président de la chambre, il est aussi nécessaire d’étudier toutes les nouvelles opportunités en matière d’ingénierie financière afin que les agriculteurs puissent garder leur indépendance.
Des sujets qui fâchent
La baisse attendue de la Taxe sur le foncier non bâti (TFNB) a aussi été évoquée lors de la conférence. « Aujourd’hui, le réseau des chambres perçoit globalement 300 M€, explique Dominique Graciet. La baisse de la TFNB ferait perdre environ 45 M€, ce qui menacerait potentiellement une soixantaine d’emplois. Le fruit de cette taxe est utilisé pour les publics à aider dont les jeunes agriculteurs. Bernard Layre président de la Chambre d’agriculture des Pyrénées Atlantiques a interpellé Emmanuel Macron à ce sujet lors du G7. Ce serait un véritable coup bas porté à l’agriculture. » Autre coup dur pour l’agriculture, le CETA. « Avec les EGAlim, on nous a demandé d’augmenter le niveau de qualité et de produire l’inverse de ce que l’on fait rentrer sur le territoire avec le CETA, s’indigne le président de la CRANA. Ça ne peut pas durer ! »