La Cantalienne Marjorie Veyssière, sélectionnée dans le relais 4*400 m pour les Mondiaux
À quatre mois des JO et d’un relais potentiel avec les Bleues, Marjorie Veyssière enchaîne les bonnes performances.
À quatre mois des JO et d’un relais potentiel avec les Bleues, Marjorie Veyssière enchaîne les bonnes performances.
Il y a deux mois, au sortir de sa préparation hivernale, l’Aurillacoise Marjorie Veyssière, licenciée du Clermont Auvergne Athlétisme comme un autre international cantalien Alexis Phelut, faisait tomber son record personnel du 400 mètres en salle, passant sous la barre des 53 secondes à 52’’81 à Aubière. De bon augure pour celle qui a décidé en septembre dernier de mettre sa carrière de professeur entre parenthèses pour se consacrer pleinement à cette année olympique.
À moins de quatre mois de l’ouverture des JO de Paris 2024, quelles sont vos perceptions ?
Marjorie Veyssière : “Je suis confiante, j’ai fait une bonne saison hivernale qui a montré qu’on avait bien travaillé sans pour autant faire beaucoup de courses, je n’en ai fait que trois jusqu’à présent : une fin janvier en Espagne (elle s’impose en 53”98), celle de Clermont et le championnat de France élite à Miramas (où elle termine au pied du podium (ndlr). L’objectif, c’était de faire une bonne préparation avec un travail de vitesse, de foncier aussi et de voir où j’en étais en sortie d’hiver pour ajuster d’ici l’été.”
Ce record personnel aux championnats d’Auvergne-Rhône-Alpes début février est prometteur...
M. V. : “Oui, c’est la première fois que je passe sous la barre des 53’’ en salle, c’est toujours une petite barrière qui fait plaisir, ça donne confiance et ça montre que ce qu’on a mis en place fonctionne. Je suis vraiment contente de mes perceptions actuelles, même si j’ai encore pas mal de choses à affiner...”
Sur quels aspects ?
M. V. : “J’ai à gagner en vitesse et sur des points techniques de ma course. J’ai plutôt une bonne résistance, un bon foncier, mais je dois gagner en vitesse et en explosivité. C’est pour ça que j’envisage quelques sorties sur 200 mètres.”
Quels sont les ingrédients qui ont nourri ces récentes performances ?
M. V. : “Ce qui a énormément changé, c’est ma récupération. L’an dernier, je “courais” partout entre mon travail à temps plein auprès d’élèves de Segpa et les entraînements. J’étais fatiguée, à bout, plus disponible de la même façon pour les séances même si j’étais un peu dans le déni. Aujourd’hui, en mettant en pause mon emploi, j’ai vraiment du temps pour faire les soins de kiné, la préparation mentale, pour dormir.”
La suite du programme d’ici fin juillet ?
M. V. : “On est parti sur un cycle assez dense mais qui va dépendre des tests de sélection pour le relais 4x400 m des prochains champions du Monde aux Bahamas. Si je suis retenue (on apprenait ce mercredi 3 avril sa sélection au sein des Bleues, ndlr), cela va modifier le planning avec un stage préparatoire et potentiellement une course aux États-Unis. Sinon je ferai ma rentrée aux interclubs de Cergy-Pontoise début mai puis les championnats d’Europe de Rome début juin si je suis retenue, et suivront les championnats de France Elite fin juin à Angers, avec entretemps quelques meetings.”
Uniquement sur 400 mètres ?
M. V. : “Il y a beaucoup d’échéances cette saison mais j’espère que j’aurais le temps de faire quelques sorties sur du sprint et des courses plus courtes.”
Confiante dans vos chances d’intégrer le relais tricolore pour une médaille olympique ?
M. V. : “Je pense que c’est faisable d’autant que j’ai pu courir la finale des Mondiaux de Budapest, ce qui prouve que c’est possible. Pour moi, les JO arrivent au bon moment, j’ai été sélectionnée la première fois en 2022, je suis entrée un peu dans le circuit international puis il y a eu la finale mondiale l’été dernier. J’ai aujourd’hui vraiment l’impression d’être dans le bon timing et je n’ai jamais été aussi motivée !”
Vous sentez-vous poussée par le soutien des Cantaliens et Auvergnats ?
M. V. : “Oui surtout un soutien cantalou, c’est vraiment chouette... C’est là-bas que j’ai grandi, et beaucoup de gens me suivent. Sur Clermont-Ferrand c’est différent, il y a beaucoup plus d’athlètes, de sportifs de haut niveau...”
Quelle est votre journée-type en ce moment ?
M. V. : “J’ai deux entraînements par jour, le matin je vais au stade souvent pour du travail de course, du sprint, et j’y retourne le soir pour du renforcement, de la musculation. Entretemps, j’ai deux rendez-vous kiné dans la semaine et la préparation mentale.”
Comment gérez-vous la pression liée aux JO ?
M. V. : “On sait qu’il ne faut pas penser qu’à ça, mais on reste quand même focus sur cet objectif. Je me dis surtout que c’est un privilège d’avoir ça cette année, et franchement je savoure.”
Ado, vous avez rêvé un jour de fouler la piste olympique ?
M. V. : “Pas du tout ! J’étais à Aurillac, dans un club familial, tourné vers le jeu, le plaisir plus que sur la performance.”