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Julien Champommier, éleveur à Marcillat-en-Combraille

Installé en Gaec depuis janvier 2020, Julien élève avec Yannick Martinet limousines et charolaises sur près de 320 ha (40 ha en céréales autoconsommées, 10 ha de maïs et environ 100 ha de PT).

Environ 120 limousines vêlent en novembre. Quant aux 100 charolaises, elles vêlent pour la plupart en janvier. Ceci amène à gérer deux troupeaux avec finition des femelles tout au long de l’année, et des lots de taurillons différents.

Pourquoi avez-vous choisi d’être accompagné par un nutritionniste ?

Au départ, nous avons fait appel au conseiller nutrition de la Chambre d’agriculture car nous avions acheté une mélangeuse et nous avions besoin de conseils pour optimiser ce système d’alimentation. Je n’étais pas encore installé mais salarié. On avait calé les rations avec les fourrages de l’époque : ensilage maïs, nos premiers ensilages d’herbe et du foin !

Qu’est-ce que ça a changé pour vous ?

Au début, on a surtout fait de l’ajustement de rations et on a appris à mieux répondre aux besoins des animaux, avec des rations différentes pour les vaches avant et après vêlage. On a progressé dans la gestion de la préparation au vêlage. Nous avons appris à mieux observer les signes alimentaires sur les animaux, réagir plus vite.

Mais on a surtout très vite réfléchi à la gestion globale du système ! Grâce aux bilans fourragers, on a regardé de plus près nos stocks et calé les quantités de fourrages qu’il nous fallait pour passer les hivers. De là est venue la remise en cause des rations à base d’ensilage de maïs pour nos vaches !  On a arrêté le maïs sur les vaches depuis plusieurs années car c’était trop coûteux pour nous. On est passé à des rations à base d’herbe, moins coûteuses !

Nous n’utilisons plus de tourteaux pour le cheptel souche ! On en passait près de 15 tonnes ! Et aujourd’hui plus un gramme grâce aux fourrages de qualité qu’on récolte.

Là aussi, le fait d’être accompagné nous a aidé à progresser. On récolte plus précocement maintenant… souvent fin avril en fonction des stades. Les échanges avec Amélie Bouchant m’ont fait me poser des questions, je suis passé à des prairies plus souples d’exploitations que nos anciens Ray Grass-trèfle, on loupait trop souvent le bon stade et on arrivait qu’à 10-11 % de MAT ! Aujourd’hui, mes ensilages sont tous au minimum à 13-14% de MAT, ça fait une sacrée différence pour les vaches !

Vous avez remis en question tout votre système fourrager pour gagner en efficacité économique, avez-vous changé d’autres pratiques ?

Oui, on a mis en place le pâturage tournant avec l’aide d’Amélie Bouchant en 2016 ! On était allé sur place dans les parcelles pour la découpe des paddocks et la distribution en eau. On avait calculé les chargements adéquats… Aujourd’hui je mène 5 lots en pâturage tournant, avec l’objectif d’en faire plus dans les années à venir !

Pour moi, ce sont des soucis en moins la gestion en pâturage tournant ! Et puis en années poussantes, faucher quelques ha en plus c’est toujours ça de pris ! Je ne reviendrai pas en arrière !

Et aujourd’hui, qu’en est-il ?

Nous avons beaucoup gagné tant sur l’aspect économique que sur nos performances techniques. Sur la repro par exemple, ça joue beaucoup ! Cela fait 2-3 hivers que notre système de rations est calé, mais nous ajustons tout de même tous les ans nos rations et continuons d’échanger sur nos pratiques afin de continuer à progresser et rechercher la meilleure efficacité économique !

La Chambre d’agriculture vous propose 3 niveaux de conseils en alimentation pour répondre à vos attentes

Équilibrer ses rations

- Optimisation de la conduite alimentaire d’un ou plusieurs lots d’animaux

- Prise en compte de l’état physiologique des animaux

- Élaboration de nouvelles rations pour les catégories retenues

Alimentation globale du troupeau

- Recherche d’une meilleure autonomie alimentaire

- Observation des animaux, étude du système de distribution et évaluation des stocks

- Élaboration de nouvelles rations et analyse de l’impact de la nouvelle conduite

Allier Economie et performances dans la nutrition du troupeau bovin

- Optimisation des performances technico-économiques

• Santé du troupeau

• Performances économiques

• Système fourrager

- Observation des animaux, étude du système fourrager et du système de distribution, évaluation des stocks

- Élaboration de nouvelles rations, analyse de l’impact technique et économique de la nouvelle conduite

- Suivi régulier sur deux ans et assistance à distance

Accompagnements

Des accompagnements en alimentation : du calcul de ration au suivi personnalisé, des prestations existent pour répondre à vos besoins. L’alimentation globale du troupeau peut être revue dès maintenant pour gérer au mieux les stocks disponibles, faire l’état des lieux et anticiper les rations des animaux pour l’hiver. Les observations, les échanges, le bilan des stocks et le calcul des besoins du troupeau prévus lors des visites permettent de préparer l’hiver et corriger si nécessaire. Les conseillers élevage de la Chambre d’agriculture sont à votre disposition. Pour tout renseignement, contactez le 04 70 48 42 42.

Service Elevage

Avis du conseiller

Le suivi nutrition permet non seulement d’ajuster les rations… et cette année plus encore que les années précédentes, la gestion de l’alimentation est compliquée en raison des coûts élevés des aliments et des matières premières… Mais également une réflexion plus globale sur le système !

Les visites ont pour objectif premier l’observation des animaux afin d’équilibrer les rations au plus près des besoins des animaux, et ajuster les pratiques. Pour moi, elles permettent surtout l’échange avec l’éleveur sur ses objectifs et la discussion autour des pratiques et du système.

Chez Julien et Yannick par exemple, la réflexion menée sur l’alimentation des vaches allaitantes ne s’est pas faite en un jour. Passer d’un système ensilage maïs + ensilage d’herbe à un système ensilage d’herbe seul nécessitait de réajuster les rotations, les récoltes, le stockage… Le pas a été franchi dans le but de rechercher l’autonomie protéique pour le cheptel souche. Comme le souligne Julien, passer de 15 tonnes de tourteau à 0 gramme c’est marquant !

La réflexion de fond est toujours importante dans ces suivis alimentaires ! Je reste convaincue que la base c’est récolter de bons fourrages ! Le travail effectué avec les éleveurs dans le suivi nutrition a toujours pour objectif de conserver ou améliorer les performances technico-économiques !

Amélie Bouchant

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