Jeunes Agriculteurs en faveur d’une PAC qui soutient des filières durables
Le 25 février, lors du Salon de l’Agriculture, Jeunes Agriculteurs a présenté ses propositions pour la future PAC. Il s’agit pour l’organisation syndicale de défendre un projet européen favorable à l’installation, à la structuration des filières et sécurisant pour les professionnels.
« Les jeunes représentent moins de 6,5 % des actifs agricoles en Europe, le contexte économique est instable, la volatilité grandissante, le constat pourrait être qualifié de catastrophique ». C’est sur cette note pessimiste que Jérémy Decerle, président de Jeunes Agriculteurs, a introduit le colloque organisé par JA sur la future PAC le 25 février lors du Salon de l’Agriculture. Après avoir brossé le portrait d’une politique agricole européenne trop peu ambitieuse pour l’agriculture et les jeunes, l’organisation a présenté ses propositions. « Bien souvent on pense trop au budget, au calendrier, avant même de connaitre les objectifs », déplore Jérémy Decerle. Les propositions de JA se veulent donc concrètes et dirigées vers un objectif précis. « La prochaine réforme de la PAC doit garantir la sécurité alimentaire. Pour y parvenir, elle doit favoriser le développement et la mise en place de filières alimentaires structurées, durable et dotées de stratégies », résume Julien Caillard, élu JA en charge des questions européennes. Pour JA, la première priorité de cette PAC est de maintenir des agriculteurs nombreux et d’accompagner le développement d’exploitations de type familial viables, vivables et transmissibles sur tous les territoires. L’organisation insiste donc sur l’urgence de favoriser le renouvellement des générations en mettant en place une politique d’installation européenne, en facilitant l’accès au foncier par exemple.
Définir l’agriculteur actif
L’organisation souhaite aussi que la notion « d’agriculteur actif » soit clairement définie, pour un meilleur ciblage des aides. Cette dernière proposition est partagée par Aurélie Trouvé, économiste spécialiste de la PAC et coprésidente d’ATTAC, qui estime qu’il est nécessaire que les aides soient orientées vers ces agriculteurs « actifs » afin d’en finir avec les aides à l’hectare qu’elle juge injustes et contreproductives. Pour que la PAC accompagne l’orientation de ces filières vers davantage de création et de partage de valeur, deuxième priorité mise en avant par JA, l’organisation appelle notamment à la mise en place de soutiens ciblés comme outil de développement des filières. Troisième priorité de JA, sécuriser le revenu des agriculteurs face aux aléas climatiques, sanitaires économiques et renforcer la résilience des exploitations. JA souhaite donc, notamment, que dans la PAC les outils assurantiels soient renforcés. Enfin, JA souhaite que la PAC permette de construire un nouveau pacte alimentaire avec les citoyens européens préservant la sécurité alimentaire, prenant en compte les ressources naturelles, et maîtrisant les impacts environnementaux de l’agriculture. Pour ce faire, Julien Caillard appelle à sortir de l’obligation de moyen qui conditionne les aides. « Il faut responsabiliser les agriculteurs en leur fixant des objectifs atteignables », explique l’élu. Il s’agit donc pour JA de mettre en place une PAC au budget sécurisé et ambitieux mais flexible qui doit accompagner un modèle d’agriculture familial pour une prise en compte plus adaptée des problématiques économiques, sociales et environnementales.