Jean Moulin, une vie héroïque
Figure phare de la Résistance, artisan du conseil national de la Résistance, Jean Moulin disparaissait il y a 80 ans.
Mercredi 21 juin, la préfète de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Fabienne Buccio, a souhaité convier ses homologues des onze autres départements de la région à Caluire-et-Cuire, théâtre de l'arrestation de leur illustre prédécesseur, un certain Jean Moulin. C'est en effet là, le 21 juin 1943, que ce dernier, représentant personnel du général De Gaulle, chef des mouvements unis de la Résistance et président du conseil national de la Résistance, fait ses derniers pas d'homme libre. En début d'après-midi, il sera arrêté par Klaus Barbie et la Gestapo avec sept résistants responsables de l'armée secrète en zone sud, dont Raymond Aubrac. Torturé, Jean Moulin mourra quelques jours plus tard lors de son transfert vers l'Allemagne.
L'hommage vibrant d'André Malraux
Si nombre d'écoles, de squares, d'artères portent son nom, difficile de résumer une vie aussi brève soit-elle, à une plaque, une stèle, un bâtiment, ou à un mot. Chacun a en tête toutefois ceux d'André Malraux prononcés en 1964 lors du transfert des cendres au Panthéon du célèbre résistant. « Comme Leclerc entra aux Invalides, avec son cortège d'exaltation dans le soleil d'Afrique et les combats d'Alsace, entre ici, Jean Moulin, avec ton terrible cortège. Avec ceux qui sont morts dans les caves sans avoir parlé, comme toi ; et même, ce qui est peut-être plus atroce, en ayant parlé ; avec tous les rayés et tous les tondus des camps de concentration, avec le dernier corps trébuchant des affreuses files de Nuit et brouillard*, enfin tombé sous les crosses ; avec les huit mille Françaises qui ne sont pas revenues des bagnes, avec la dernière femme morte à Ravensbrück pour avoir donné asile à l'un des nôtres. Entre, avec le peuple né de l'ombre et disparu avec elle - nos frères dans l'ordre de la Nuit... ». Il faut lire ces mots mais surtout les entendre**.