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«J’adore ce travail ; tous les jours, j’apprends»

À 18 ans, Vincent Donnier est devenu agent de remplacement, et il «adore» son travail qui l’amène de ferme en ferme, d’une production à l’autre, et pour lequel il apprend tous les jours.

Vincent Donnier : «Au Service de Remplacement, on ne fait jamais la même chose, et j’aime bien changer».
Vincent Donnier : «Au Service de Remplacement, on ne fait jamais la même chose, et j’aime bien changer».
© HLP

■Avec son bel accent du sud et le bagou qui va avec, ses 18 ans, son physique d’adolescent, son envie d’apprendre et sa motivation sans faille, Vincent Donnier a trouvé sa place comme agent de remplacement. Le jeune homme installé à Langeac, a rejoint la grande équipe du Service de Remplacement de Haute-Loire le 14 décembre dernier et depuis il s’épanouit dans son nouveau métier. «J’adore ce travail, ça me plait, j’ai toujours l’envie d’y aller…» lance-t-il avec les yeux qui brillent.
Rien ne le prédestinait vraiment à devenir salarié agricole, et pourtant il a baigné jeune dans le milieu. Originaire de la région d’Avignon, des parents routier et aide-soignante, un grand-père viticulteur dans le sud, des vacances à la campagne près de Siaugues Ste Marie pendant lesquelles lui et son frère étaient toujours fourrés chez un voisin et ami agriculteur… sans le savoir le jeune Vincent  a mis un pied dans l’agriculture. En classe de 3ème, il voulait décrocher des étu-des, puis grâce aux conseils de proches, il a continué et son parcours l’a conduit en Maison familiale pour un CAP viticole, puis en alternance pour un CAP productions animales pendant lequel il fera des stages en vaches laitières, vaches allaitantes, brebis laitières. Il aura même un vrai projet d’installation qui n’aboutira pas et le coupera dans son élan.
Puis c’est à Siaugues Ste Marie, auprès de cet ami agriculteur qui a aussi été un de ses maîtres de stage, qu’il trouvera. «Il m’a conseillé d’envoyer mon CV au Service de remplacement. je l’ai envoyé et j’ai pensé qu’on ne m’appellerait pas… j’avais peu de diplôme et pas assez d’expérience». Une semaine plus tard, il se retrouvait dans la bureau du directeur du SR, un peu stressé mais bien décidé à prendre sa chance. «Je ne connaissais pas le métier d’agent de remplacement. Mon maître de stage m’en avait parlé un peu. Je savais qu’on allait travailler dans différentes fermes pour différents agriculteurs et c’est tout».


«S’il faut écrire 3 pages, j’écris 3 pages…»
Embauché le 14 décembre , il s’est jeté à l’eau. Sa plus grande appréhension : «faire du mauvais travail. Je suis jeune et je ne connais pas tout». Mais très vite, Vincent a appris. Il a le contact facile. Son accent chantant le trahit dès qu’il ouvre la bouche, mais au lieu de le desservir, c’est l’occasion de lancer la conversation avec les agriculteurs curieux de savoir comment un petit gars du sud se retrouve ici sur une ferme de Haute-Loire. Son aisance naturelle et sa propension à parler et à échanger font le reste.
Sur le plan du travail, en 4 mois, il est intervenu sur 8 ou 9 exploitations en bovins lait et allaitant, et ovins viande et lait. À chaque fois c’est la même chose. Lors de la prise de consignes, Vincent note tout, pose des questions… «S’il faut écrire 3 pages, j’écris 3 pages» indique-t-il. Il ne veut pas faire d’erreur, et ne pas avoir à appeler l’exploitant pour des broutilles. Alors avec toutes ses notes, avant de commencer la traite, l’alimentation ou tout autre tâche, il réfléchit, il analyse pour «bien faire». «Je suis tombé sur des gens  gentils, qui m’ont bien accueilli…» confie-t-il. Un point important pour lui qui éprouve le besoin d’être rassuré.
À seulement 18 ans, Vincent Donnier est aujourd’hui heureux de faire un métier qui lui plaît et à travers lequel il continue à apprendre. «Au Service de remplacement, on passe de ferme en ferme, on voit de nouvelles choses, de nouvelles façons de travailler. On ne fait jamais la même chose et j’aime bien changer. C’est un travail assez difficile, mais je l’ai dans la peau. Et tous les jours j’apprends». Et quand on lui demande les qualités d’un bon agent de remplacement, il répond spontanément : «il faut être motivé, passionné. Il faut aussi être polyvalent, débrouillard, et pas fainéant. J’ajoute qu’on doit être respectueux, très respectueux vis à vis des agriculteurs qui nous confient leur exploitation».
Vincent Donnier semble avoir trouvé sa voie, même s’il est encore très jeune et peut prendre un nouveau virage. Mais son travail de salarié agricole au sein du SR répond aujourd’hui à ses aspirations : travailler avec les animaux, bouger et apprendre, vivre à la campagne dans une région, le Langeadois, où il a partagé du temps avec son frère parti trop tôt. Enthousiaste, il conclura notre entretien par ces mots : «le Service de remplacement, c’est une super belle école, le meilleur passage quel que soit son futur».

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