Syndicalisme
Intermarché et Carrefour doivent revenir à la table des négociations !
Une table-ronde boudée par les groupes nationaux Intermarché et Carrefour met le feu aux poudres et conduit les éleveurs porcins à se mobiliser.
Peu mais déterminés. Voilà quel peut être le résumé de l'action conduite jeudi 4 mars à l'appel des éleveurs porcins creusois. Même les fournisseurs sont là en solidarité. A l'origine de ce mouvement, la défaillance détectée chez les groupes Intermarché et Carrefour au niveau national pour assister à la table-ronde des acteurs de la filière porcine initialement prévue le 26 février et reportée au 17 mars prochain en raison des grèves de transport aérien et du SIA.
Quatre ans de perte de revenus
Dès 9 heures, les premiers manifestants se rendent sur le parking d'Intermarché à Sainte-Feyre (à la sortie de Guéret), pour installer ce qui sera finalement le premier barrage de la journée. En une demi-heure, les quelques clients sortent. Les autres ne rentreront pas. L'aire de stationnement est désormais déserte. Il aura fallu seulement 2 tracteurs, des palettes et quelques mètres de ruban de chantier pour paralyser l'activité économique du supermarché. Au bout de deux heures, une rencontre s'improvise entre le responsable, M. Bergeron, et un groupe d'éleveurs, Philippe Tison, président de la section porcine, Thierry Dauger, vice-président de la section porcine, Thierry Jamot, secrétaire général de la FDSEA et Olivier Nandillon, éleveur porcin. Le directeur souligne que son entreprise vient d'être reprise et qu'elle est fragile. Les éleveurs rétorquent alors qu'eux aussi sont fragiles. Ca ne fait pas une demi-journée de perdue, mais 4 ans de perte de revenus ! « On nous dit qu'il n'est pas possible pour les Grandes et moyennes surfaces (GMS) de répercuter l'augmentation de 12 centimes au marché au cadran », fustige Philippe Tison.
« On se fout de nous ! ». Pas d'attendrissement pour les éleveurs excédés, au bord du gouffre, qui n'ont plus rien à perdre ! « On va voir les salaisonniers, ils nous disent qu'ils n'ont pas la solution. Même discours chez les coopératives et les GMS. Mais où est la solution ? Cela fait des mois qu'on demande que tout le monde se mette autour de la table et on n'y arrive pas ! », renchérit Thierry Jamot. Philippe Tison argumente : « On ne demande pas le Pérou, juste 50 centimes de plus au kilo pour pouvoir vivre de notre production ! 50 centimes, qu'est-ce que ça représente dans votre marge, pourquoi vous ne voulez-pas partager ? La filière, on l'a étudié. Les marges, elles sont chez vous ! ».
Même langage à Carrefour dans l'après-midi où les manifestants iront installer leurs barrages à partir de 12 h 30 et jusqu'à 18 h, après avoir appris que Carrefour assisterait à la table ronde mais qu'Intermarché restait encore frileux.