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Reproduction
Inséminer soi-même : des éleveurs se forment

L'insémination par l'éleveur se répand dans nos exploitations. Le 19 octobre, les JA proposaient une formation
animée par la coopérative XR Repro à un groupe d'agriculteurs du département. 

Le groupe d'éleveurs de Haute-Loire qui participe à la formation IPE, avec leur formateur.
Le groupe d'éleveurs de Haute-Loire qui participe à la formation IPE, avec leur formateur.
© HLP

 L'insémination par l'éleveur (IPE) est une pratique qui se développe dans nos exploitations agricoles. D'après l'Idele, "en 2020, ce sont 795 824 inséminations qui ont été réalisées en France par 5 394 éleveurs dans leurs troupeaux, ce qui représente 12% de l’activité insémination animale sur cette année civile". Et la pratique semble séduire avec "une augmentation de plus de 69 000 inséminations par l’éleveur (IPE) par rapport à 2019, soit + 10%". 

Se former à l'IPE

C'est pour répondre à la demande grandissante des éleveurs que les Jeunes Agriculteurs de Haute-Loire ont récemment organisé une formation Vivéa animée par la coopérative XR Repro. La première session se déroulait le 19 octobre à Yssingeaux, à l'abattoir et à la ferme de Lavée. "L'objectif c'est d'apprendre aux éleveurs à inséminer eux-mêmes leurs vaches et de renforcer leurs connaissances sur la reproduction" indique le technicien XR Repro transplantation embryonnaire et formateur de jeunes inséminateurs et d'éleveurs, Damien Jolivet. La formation de deux journées, qui se tiennent à deux semaines d'intervalle, comprend des séances de mise en pratique, avec fouille, entraînement et dissection d'utérus en bouverie à l'abattoir d'Yssingeaux, et des séances théoriques centrées sur la reproduction, sans oublier un entraînement à la décongélation des paillettes. 

Assurer soi-même l'insémination de ses vaches demande beaucoup d'entraînement et un approfondissement des connaissances sur la reproduction. Mais ce n'est pas suffisant : "Il faut que les éleveurs fassent preuve de motivation, de calme, de patience et qu'ils aient l'envie de le faire. Il faut aussi être animalier, et bien connaître son troupeau" explique ce spécialiste de l'insémination.

Quant à la maîtrise du geste, une seule règle : "plus on pratique, plus on va vite. Pour un inséminateur, on dit qu'après 500 inséminations, il est confirmé. Pour un éleveur, il faut compter 1 an d'expérience pour l'être. Mais au final, ce sont les résultats obtenus qui montrent si l'on est confirmé ou pas... Ainsi chez XR Repro, le taux de non-retour s'élève à 65% à 90 jours après l'insémination". 

Donc un chiffre à atteindre voire à dépasser !  

Toutefois comme le rappelle Damien Jolivet "la réussite de l'insémination reste multifactorielle et dépend à la fois de l'environnement, de l'alimentation de la vache et de la pratique du technicien pour la mise en place".

Gagner en autonomie

On pourrait se demander pourquoi tant d'engouement pour l'IPE parmi les éleveurs et en particulier les plus jeunes d'entre eux ? Le 19 octobre, les participants avançaient plusieurs raisons ; la première est financière : "L'IPE permet de faire quelques économies puisqu'on ne paie que la dose et non plus la mise en place et le déplacement de l'inséminateur". Il s'agit aussi de gagner en autonomie sur son élevage et de permettre ainsi à l'éleveur d'intervenir au bon moment. Pour certains, c'est une satisfaction d'acquérir un savoir-faire. Pour d'autres, c'est un plus pour le suivi du troupeau ou encore une suite logique du métier d'éleveur.

Toutefois, l'IPE ne comporte pas que des avantages. "Cette pratique nécessite d'y consacrer du temps et de veiller à une gestion rigoureuse de la cuve à doses (quantité de doses stockées). L'éleveur doit aussi s'équiper de matériels spécifiques à hauteur d'un peu plus de 1000 €. Il revient également à l'éleveur de déclarer les inséminations en temps et en heure auprès de l'EDE. D'autre part, au sein d'une société agricole, si l'un des associés formé à l'IPE, est absent, il faudra faire appel à la coopérative d'insémination. Et XR Repro sera toujours là" indique le formateur.

La coopérative d'insémination reste partenaire 

Quant à la coopérative d'insémination, certes elle perd l'un de ses services (la mise en place) mais elle reste partenaire de son
adhérent : "Notre rôle est d'accompagner les éleveurs dans l'évolution de leurs besoins et de leur métier, tout en restant leur partenaire. Lorsque l'éleveur opte pour l'IPE, XR Repro n'assure plus la mise en place mais reste là en appui et continue à proposer ses services (vente de doses, de consommables et fournitures et de matériels d'insémination, suivi échographie, génotypage...)" indique Damien Jolivet.

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