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Inondations : jusqu'à 700 mm en 48 heures, jeudi noir de pluie dans le centre-est

L'épisode cévenol était annoncé, mais sa brutalité et sa rapidité ont pris de court les habitants. Retour sur les inondations du 17 octobre dans le centre-est de la France.

Les habitants de l'Ardèche, de la Haute-Loire, du Rhône, de la Lozère et de la Loire se souviendront longtemps de la journée du 17 octobre. 

Des pluies d'une rare intensité se sont abattues sur ces cinq départements générant des crues exceptionnelles de nature centennale pour certains cours d'eau (le Lignon en Haute-Loire par exemple). 

Le record est attribué à la commune de Vialas, en Lozère, où un cumul de 711 mm a été enregistré. La seconde place va à Mayres, petite commune de 257 habitants en Ardèche : 686 mm de pluie qui se sont abattus en 48 heures. Concrètement, si cette pluie était tombée de manière homogène sur une surface d'un mètre carré, la ligne d'eau se situerait à 68,6 centimètres au-dessus du sol. Du jamais vu, selon les témoignages unanimes.

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Les vannes ouvertes à la suite de l'innondation

Le barrage de Villerest dans la Loire étant saturé d'eau, la décision d'ouvrir les vannes a été prise dans l'urgence, jeudi 17 octobre, afin de permettre au barrage d'accueillir l'eau de la crue. Le petit village de Limony dans l'Ardèche a été submergé. Certains habitants se sont réfugiés sur le toit de leur maison. Ils ont dû être évacués par des hélicoptères de la sécurité civile. Après cette grosse frayeur, la décrue a été rapide mais les dégâts sont importants. Le maire d'Annonay, ville meurtrie par ce déluge, les chiffre au moins à huit millions d'euros. Plus au sud, un ruisseau devenu torrent a fait céder le pont du village de Chavanay (Loire). Dans la Loire, de nombreuses routes restaient impraticables vendredi 18 octobre, au lendemain de la catastrophe.

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L'A47 coupée, traffic des trains interrompues

Le trafic des trains a été interrompu entre Lyon et Saint-Étienne, tandis que l'A47 est restée fermée à hauteur de Givors durant plusieurs heures. Du côté de Rive-de-Gier, le Gier en frôlant les 4,50 mètres, jeudi 17 octobre, en début d'après-midi, a battu de plus d'un mètre son record datant de la crue de novembre 2008, emportant les voitures, s'engouffrant dans les magasins, les habitations… 

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Des vaches emportées par le courant

Nos vaches ont pris peur : les cinq se sont mises à l’eau »

En Haute-Loire, c'est la commune du Chambon-sur-Lignon qui a subi les plus gros dommages. Éleveur laitier bio installé en Gaec sur la commune, Mathieu Valla se serait bien passé de cette soudaine notoriété. Une vidéo montrant deux de ses vaches emportées par le Lignon en crue a tourné en boucle le 17 octobre sur les chaînes d’infos. « Nous avions un lot de 5 vaches taries dans un pré de fauche de 6 hectares, dans un virage du Lignon. On avait déjà eu un épisode cévenol la semaine passée mais la rivière n’était pas trop montée », a-t-il expliqué à nos confrères de Réussir. Jeudi matin, son oncle va voir sur place avant que l’alerte rouge ne soit déclenchée. Le Lignon est déjà monté de 5 mètres. « Les vaches étaient entourées d’eau, sur un îlot de 500 m2. On s’est dit qu’il ne fallait surtout pas se montrer pour ne pas les affoler », poursuit Mathieu Valla. Mais un voisin éleveur décide d’aller voir son troupeau allaitant également près du Lignon. « Nos vaches ont alors pris peur : les cinq se sont mises à l’eau ».

 

L'agriculture en première ligne

Si l'éleveur a pu récupérer quatre de ses vaches, il n'a pu sauver la cinquième, Panga, retrouvée morte des kilomètres plus loin. Bâtiments inondés, ravinement des sols alors que les graines venaient juste d'être semées, récoltes de maïs impossibles par endroits, vergers endommagés et vignes sous l'eau, clôtures au sol… Le monde agricole devrait à nouveau payer un lourd tribut de ces intempéries. C'est pourquoi les professionnels invitent tous les départements touchés à monter sans délai des dossiers de reconnaissance en calamités.

 

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