«Il faut rester soudés dans un moment politique incertain»
Lundi 13 janvier, la FDSEA et les JA, qui font liste commune pour les élections des chambres d’agriculture, ont accueilli Dominique Fayel pour discuter de problématiques européennes et locales avec les agriculteurs lozériens.
Lundi 13 janvier, la FDSEA et les JA, qui font liste commune pour les élections des chambres d’agriculture, ont accueilli Dominique Fayel pour discuter de problématiques européennes et locales avec les agriculteurs lozériens.
Le matin, c’est le Gaec des Violettes, à Grandrieu, qui a reçu l’Aveyronnais, ancien président de FDSEA. L’après-midi, il s’est rendu sur le Gaec la ferme de Gambaise à Nasbinals.
Ancien président de FDSEA, ancien membre du conseil d’administration de la FNSEA et, aujourd’hui, responsable de la filière viande bovine au sein de la Copa Cogeca, réunion du comité des organisations professionnelles agricoles de l’Union européenne et de la confédération générale des coopératives agricoles, Dominique Fayel a pu longuement évoquer les problématiques posées par l’Europe aux agriculteurs durant ces deux réunions.
Pour ce dernier, l’un des problèmes majeurs dans les relations entre agriculture et Europe, c’est que «la production agricole n’est plus vue comme un enjeu mais comme un problème par les instances européennes». Un problème à double titre, «à la fois pour le climat et pour la santé et les consommateurs». Fustigeant des «décideurs sans nuance», à la vision caricaturale et qui pensent que les problématiques peuvent se régler avec une phrase totem : «s’il y a moins d’animaux, tout ira mieux», Dominique Fayel a notamment déploré «l’absence de vision européenne». «Tout ce mandat a été une accumulation de textes qui ajoutent tout le temps des difficultés aux agriculteurs». Pointant les crises successives (Covid-19, guerre en Ukraine, etc.), Dominique Fayel veut cependant croire que les perturbations des dernières années peuvent aider à faire évoluer la vision de l’agriculture portée par l’Europe. «Le regard sur le caractère stratégique de l’agriculture a évolué», a-t-il souligné, pointant le discours de Christophe Hansen, le nouveau commissaire européen à l’agriculture et au développement rural, qui a noté que «la durabilité n’est pas moins d’élevage ni d’éleveurs».
Dominique Fayel a dit qu’il est temps de «redonner des messages positifs aux éleveurs et futurs éleveurs».
Un syndicat fort pour porter les demandes
Pour Dominique Fayel, «si la FNSEA est forte, en gagnant les élections, c’est un atout pour les agriculteurs, puisque cela permet d’orienter les débats». Le responsable de la filière viande bovine au sein de la Copa Cogeca avertit que dans un moment d’instabilité politique tel que «nous le traversons, l’éparpillement de la représentativité» n’est pas une solution. «Il faut rester soudés dans un moment incertain».
Un message repris par Jean-François Maurin, président de la FDSEA et en seconde position sur la liste commune FDSEA-JA : «nous travaillons sur de nombreux sujets depuis 2019, et les précédentes élections. On a fait avancer les choses, que ce soit sur la prédation, ou les prairies sensibles, par exemple». Des avancées complétées par Hervé Boudon, président des JA et en première position sur la liste FDSEA-JA. Ce dernier a par ailleurs pointé que les candidats inscrits «reflètent la diversité du territoire lozérien, et sont des candidats aux idées nouvelles. Nous avons la liste la plus jeune, avec 41 ans de moyenne d’âge».
Quant à Christine Valentin, actuelle présidente de chambre d’agriculture et en troisième position sur la liste FDSEA-JA, elle a notamment rappelé que «les chambres sont aussi là pour voir les effets des orientations de la Pac», et travaillent sur de nombreux sujets de politique publique pour s’assurer que l’équilibre est maintenu entre agriculture et politique. Évoquant la Pac 2027, la présidente de la chambre d’agriculture a dévoilé qu’en lien avec le Copamac notamment, un travail sur la durabilité des élevages herbagers et une réflexion sur une Pac de production sont engagés.