IBR : Une éradication qui se finalise
La situation de l’IBR en Creuse reste très favorable mais il convient de rester vigilant vis-à-vis des risques d’introduction.
2018-2019 a vu, en Creuse, une nouvelle baisse du nombre de cheptels IBR positifs avec une deuxième année consécutive sous le seuil de 1 % de cheptels positifs.
Une situation creusoise favorable avec plus de 98 % de cheptels « indemne d’IBR », facilitant les échanges pour la France ou l’international
Au 31/07/2019, sur 2 563 cheptels bovins creusois, 2 514 (98,09 %) avaient un statut « indemne d’IBR » et seuls 19 (0,72 %) détenaient des animaux positifs, dont 7 avec moins de 5 bovins positifs. Notre département confirme et améliore donc encore sa situation très favorable vis à vis de l’IBR. Cela facilite encore plus les circuits commerciaux, y compris pour les échanges et l’export, et permet d’envisager un prochain allègement de la prophylaxie IBR.
Des résultats de prophylaxie favorables
Depuis octobre 2016, les Laboratoires départementaux d’analyses disposent d’un outil de confirmation sur sang, le test gE. Un bovin est désormais conclu positif s’il réagit à 3 tests différents consécutivement. Cette amélioration technique a permis de limiter les résultats positifs isolés dans les cheptels. En revanche, nous observons dans 20 % des élevages avec des positifs l’apparition de nouveaux animaux contaminés. Cela vient rappeler que la seule solution fiable à long terme est la réforme de tous les animaux positifs d’un cheptel.
Une vigilance lors de tous les mouvements d’animaux avec un isolement impératif
Lors des mouvements, le stress occasionné sur les animaux entraîne une baisse des défenses immunitaires qui favorise l’excrétion du virus par les bovins infectés. Ainsi, pour exemple cette année, en Creuse, un élevage a introduit un animal qui s’est avéré positif en IBR, entraînant la mise en atelier d’engraissement de tous les bovins avec lesquels il avait été en contact. Cela confirme l’impérieuse nécessité d’isoler tout animal suite à une introduction. Lors de rassemblement n’offrant pas de garantie IBR (retour de marché au cadran, foire grasse), l’animal est à isoler et à contrôler par une prise de sang pour analyse IBR entre 15 et 30 jours après son retour. Pour les rassemblements « indemne d’IBR » (concours, comices…), le risque est alors maîtrisé mais l’isolement reste nécessaire pour les autres maladies (BVD, grippe). Autre exemple, un élevage a présenté une circulation virale importante suite à un contact de son troupeau lors du chargement d’animaux partant à l’abattoir. Cela rappelle, là aussi, l’impérieuse nécessité de rester vigilant en toutes circonstances, de connaître les mesures de biosécurité et de les appliquer en les adaptant selon les situations rencontrées.
Les effets favorables de l’arrêté ministériel IBR de mai 2016…
Cet arrêté visait l’éradication de l’IBR avec l’attribution d’un statut IBR à chaque élevage, le renforcement de la surveillance et de l’assainissement avec des restrictions à la circulation des bovins issus de cheptels non-indemnes d’IBR. Cela a permis de faire passer le nombre de cheptels détenant des animaux positifs de 50 en 2016 à 19 en 2019, soit une baisse de 62 % !
… avec des impacts bénéfiques dans les cheptels indemnes et plus contraignants dans ceux en assainissement pour une limitation des contaminations
Des dérogations au contrôle IBR à l’introduction peuvent intervenir si les bovins sont issus de troupeaux indemnes d’IBR avec un transport direct. Sur un an, en Creuse, plus de 8 000 bovins ont pu en bénéficier. Rappelons que la dérogation ne concerne que l’IBR et qu’il est nécessaire de rester vigilant vis à vis d’autres maladies (BVD, paratuberculose, néosporose, besnoitiose…) avec une prise en charge de 50 % des frais d’analyses dans le cadre du billet de garantie conventionnelle. Par contre, pour tout bovin issu d’un cheptel non-indemne, un contrôle IBR est à réaliser dans les 15 jours précédant le départ sauf pour les bovins destinés à un troupeau d’engraissement dérogataire en bâtiment dédié ou à l’abattoir. Une étiquette « Bovin non dépisté IBR » est alors à coller sur l’ASDA par l’éleveur afin de dégager sa responsabilité et informer les acquéreurs ultérieurs. De plus, tout troupeau en cours d’assainissement ou non-conforme doit contrôler en prophylaxie les bovins à partir de 12 mois et non à partir de 24 mois comme les élevages indemnes et en cours de qualification.
Une vaccination des positifs dans le mois suivant un résultat d’analyse IBR positif avec une ASDA marquée « Bovin positif IBR »
Afin de limiter le risque de contamination, tout bovin avec un résultat IBR défavorable est à vacciner par le vétérinaire sanitaire dans le mois suivant la notification du résultat d’analyse sauf si l’animal est envoyé par transport sécurisé à l’abattoir. La vaccination sera entretenue par des rappels vaccinaux réalisés par le vétérinaire sanitaire. Pour tout bovin positif en IBR, pour faciliter son identification et la mise en place des mesures de restriction correspondantes, son ASDA est marquée avec une étiquette « Bovin positif IBR ». Sa sortie n’est autorisée que vers un abattoir ou un troupeau d’engraissement dérogataire. Lorsque les mesures prévues par l’arrêté ne sont pas respectées, le troupeau est déclaré « non-conforme », tous les bovins du troupeau sont considérés comme infectés et leur ASDA porte la mention « Positif IBR ».
Une séparation des circuits pour le transport et les rassemblements
Afin de limiter toute nouvelle contamination, un bovin IBR positif ne peut être introduit dans une exploitation ou mélangé à des bovins de statut différent, notamment lors du transport ou de tout rassemblement. Tout bovin entré en contact avec un bovin IBR positif sera à son tour considéré comme infecté.
Un allégement de la prophylaxie qui reste encore à déterminer
L’arrêté ministériel IBR prévoyait la possibilité d’allègement de prophylaxie dans les ZEF (Zones épidémiologiques favorables), mais ce dispositif est remis en cause par la nouvelle réglementation sanitaire européenne, la LSA (Loi de Santé Animale). Nous sommes en attente de la publication des éléments techniques de cette loi pour adapter notre dispositif en fonction des allègements de prophylaxie qui seront possibles. Nous ne manquerons pas de vous en tenir informés.
Un département « indemne d’IBR », pour un bénéfice individuel et collectif
Au niveau individuel, un cheptel « indemne d’IBR » vous permet de bénéficier d’avantages pour la commercialisation et, au niveau collectif, notre situation creusoise laisse entrevoir un allégement de la prophylaxie. Pour finaliser cette éradication, nous sensibilisons chaque éleveur détenant des bovins positifs et restons très attentifs aux bovins ayant transité par des rassemblements ou allotements. Nous mettons à disposition des outils : formulaire de demande de dérogation, billet de garantie conventionnelle, étiquettes « Bovin non dépisté IBR » et « Bovin positif IBR » à coller sur les ASDA, marquage « Positif IBR » des ASDA. Notre engagement est également financier (mutualisation des coûts d’analyses, aide à la vaccination…). Le « J’apporte des garanties » reste un point majeur de notre concept « Le sanitaire… j’adhère ! ». Pour tout renseignement complémentaire, contactez votre vétérinaire sanitaire, la DDCSPP ou nous-mêmes.