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Gilbert Guignand président de la Chambre d'agriculture AURA : « La fusion est une opportunité, pas une calamité »

Agriculteur en Haute-Loire, Gilbert Guignand a été élu, jeudi dernier, président de la Chambre régionale d'agriculture d'Auvergne-Rhône-Alpes. Une nouvelle entité aux chantiers multiples, à commencer par celui de la mutualisation.

Homme d'écoute et de dialogue, Gilbert Guignand entend rassembler au sein de la Chambre régionale d'agriculture d'Auvergne-Rhône-Alpes.
Homme d'écoute et de dialogue, Gilbert Guignand entend rassembler au sein de la Chambre régionale d'agriculture d'Auvergne-Rhône-Alpes.
© S.Chatenet

 

Que vous inspire votre statut de premier président de la Chambre régionale d'agriculture d'Auvergne-Rhône-Alpes ?

Gilbert Guignand : Je mesure d'abord l'ampleur de la tâche à accomplir, en composant avec les spécificités de chacun tout en maintenant un cap clair en faveur de l'agriculture régionale. Au départ, ma candidature à la présidence n'était pas évidente. C'est parce que j'ai eu le soutien sans faille des présidents auvergnats qu'après mûres réflexions, j'ai choisi de me lancer.

La décision, votée à la majorité des élus de la Chambre, d'implanter le siège de la Chambre régionale Auvergne-Rhône-Alpes à Lyon, alors que la DRAAF devrait rester à Clermont, a été abondamment commentée et critiquée la semaine dernière. Quelle est votre position ?

G.G. : Les centres de décision seront demain à Lyon, il ne faut pas se leurrer. En revanche, en ce qui concerne la Chambre régionale, nous avons la ferme intention de travailler en bi sites. Les services comptabilité et finances vont par exemple rester à Clermont. Nous allons travailler en commissions. Celle dédiée à l'élevage devrait être présidée par un Auvergnat. Dans l'absolu, et pour facilité les déplacements de chacun, beaucoup de réunions, seront organisées à Saint-Etienne ou à la Tour-de-Salvagny. On ne déplace aucun salarié. Certains seront peut-être amener à changer de missions afin d'éviter les doublons. Mais ayons bien à l'esprit que le choix du site n'est pas l'enjeu principal, ce qui importe aujourd'hui c'est de nous mettre en ordre de marche pour devenir l'interlocuteur privilégié des instances régionales. Un de mes objectifs est de redonner du poids politique à la Chambre régionale et de promouvoir le développement de l'agriculture par l'économie.

Sur le terrain, qu'est ce que cette fusion va changer pour les agriculteurs ?

G.G. : Cela ne va rien changer puisque la Chambre régionale n'intervient jamais en direct. Les chambres départementales resteront à la base du dispositif en assurant le conseil de proximité sur les territoires. Sur les 62 salariés de la nouvelle chambre, plus de trente sont basés dans les départements car la mutualisation opère déjà. Notre ambition est de renforcer notre efficacité au service des agriculteurs de cette grande région. Pour les Auvergnats, cette union est une opportunité à saisir en termes de développement.

A quels chantiers prioritaires allez-vous vous atteler durant les deux ans et demi de mandat qu'il vous reste ?

G.G. : Notre première ambition est de mettre en musique le projet agricole régional adopté par les représentants de la profession en Auvergne et Rhône-Alpes en octobre dernier. L'objectif est de promouvoir un modèle agricole bâti sur les hommes, les produits et les territoires. Cela implique une juste rémunération des agriculteurs, la production de denrées alimentaires de qualité, des actions en faveur de l'emploi, mais aussi un soutien au secteur de l'agroalimentaire notamment par la recherche et l'innovation. Un des thèmes forts sur lequel nous travaillerons en 2016 sera l'appui à toutes les filières, qu'elles soient animales ou végétales.

L'élection de plusieurs agriculteurs dans la nouvelle majorité du Conseil régional d'Auvergne-Rhône-Alpes, est-elle selon vous de bon augure ?

G.G. : C'est une bonne chose d'avoir pas mal d'agriculteurs élus dans le nouvel exécutif régional. Ils ne seront pas de trop pour faire passer des messages en faveur de l'agriculture et de la ruralité au sein de cette méga assemblée.

Propos recueillis par Sophie Chatenet

 

Gilbert Guignand, dernier président de l'Auvergne, premier d'Auvergne-Rhône-Alpes

Né à Firminy, dans la Loire, Gilbert Guignand est âgé de 54 ans. Il est l'aîné d'une famille de quatre enfants. A l'heure de l'exode rural, son père a choisi d'emprunter un chemin de traverse en quittant l'univers de la sidérurgie pour embrasser le métier d'agriculteur. Il s'installe sur la commune de la Seauve-sur-Semène, située à l'est du Velay jouxtant quasiment la Loire. Nous sommes en 1965. Vingt ans plus tard, Gilbert rejoint ses parents sur le Gaec avec l'enthousiasme du débutant qui n'a jamais envisagé de faire un autre métier.

L'exploitation à vocation laitière l'est encore aujourd'hui. En 1996, anticipant le départ à la retraite de ses parents, Gilbert décide de regrouper sa ferme avec celle d'un voisin. Son épouse, qui travaille à mi-temps à l'extérieur, intègre alors le Gaec. Aujourd'hui, l'exploitation compte 80 montbéliardes et produit 540.000 litres de lait.

Investi d'abord dans le syndicat Jeunes agriculteurs, dont il fut président durant trois ans en Haute-Loire, Gilbert Guignand avoue qu'il s'est laissé entraîner dans les responsabilités « parce qu'une fois que tu as mis le doigt dedans, c'est passionnant ». Président de la FDSEA de Haute-Loire de 2002 à 2013, élu à la chambre d'agriculture de Haute-Loire, il a été élu président de la Chambre régionale d'agriculture d'Auvergne en mars 2013. Il est père de trois enfants âgés de 18, 22 et 24 ans.

SC

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