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Génétique : Un véritable accélérateur de progrès entre les mains des éleveurs

A l’occasion de leurs assemblées générales, Codélia et Haute-Loire Conseil Elevage avaient invité Stéphane Devillers venu présenter le projet de réglement zootechnique européen.

Le dispositif génétique français est entré dans une phase de changements qui devrait se trouver accélérée par le projet de réglement zootechnique européen proposé par la commission européenne. Stéphane Devillers, responsable juridique de la fédération des entreprises de sélection animale (Allice), était invité à présenter ce projet lors des assemblés générales de Codélia et de Haute-Loire Conseil Elevage le 27 mars dernier à St Paulien.

Un règlement européen sans aucun arrangement au niveau national
«La direction générale de la santé et des consommateurs (DG Sanco) de la commission européenne a adopté un projet de règlement communautaire qui aura pour vocation de cadrer et d’unifier toutes les règles zootechniques dans les 28 pays de l’UE» explique-t-il.
Ces règles zootechniques gouvernent la tenue des livres généalogiques, les programmes de sélection et les missions telles que le contrôle de performances et l’évaluation génétique. Ce texte ne vise que les échanges de reproducteurs ruminants, porcins et équins. Certes «il existe déjà des textes communautaires qui s’appliquent dans ce domaine, mais la grande différence avec ce texte c’est qu’il y a un seul texte multi-espèces qui s’appliquera dans chacun des pays sans aucun arrangement au niveau national. Ce texte est un réglement pris à la fois par le parlement et le conseil européen».
Quels vont être les principaux changements pour les organismes génétiques de notre pays ? D’importants changements se profilent. «Aujourd’huitoute la génétique française est structurée par métier ; vous avez celui qui collecte les données, celui qui réalise l’insémination,  celui qui sélectionne, il y a les organismes de sélection qui orientent les races et tiennent le livre, les EDE qui ont en charge l’identification et la parenté... Et tous ces métiers sont intégrés à un dispositif collectif piloté par France Génétique Elevage».
Or, dans le cadre de son règlement, la commission européenne perçoit l’organisation de sélection communautaire d’une toute autre manière... Pour elle, c’est une entreprise qui assume le programme de sélection, qui le conduit, qui tient le livre, qui assure elle même le contrôle de performances voire l’évaluation.
Avec ce projet de réglement, en France, on passe d’un système administré à un système où la pierre angulaire du dispositif génétique serait une entreprise économique.
A partir de là, «ils revient aux éleveurs de s’organiser et d’inventer cette organisation-là».
Des questions se posent : «qui tiendra demain le livre dans les grandes races françaises (22 races) ? Y aura-t-il plusieurs organismes de sélection au sens communautaire par race ou y aura-t-il une seule organisation ? Sera t-elle plus intégrative ou plus partenariale dans ses missions ? «En gros, c’est la loi du contrat qui va substituer la loi du monopole du service public protégé. Et la chance que l’on a en France, c’est que le pilote de toutes ces organisations, ce sont les éleveurs. Les éleveurs ont donc leur avenir en mains».


La balle est dans le camp des éleveurs
Stéphane Devillers perçoit ce réglement comme «un accélérateur de progrès» dans les organisations qui interviennent dans le domaine génétique. Selon lui : «Il revient aux éleveurs (Ndlr : les élus des organisations génétiques) de saisir cette opportunité et de prendre les décisions courageuses qui s’imposent. Ils doivent s’emparer de la problématique. La balle est dans le camp des éleveurs !».
Même s’il n’est pas encore tout à fait finalisé, le texte proposé prévoit un changement notable pour la France : celui de coupler le livre généalogique et le programme d’élevage. 
«Si l’on n’arrive pas à saisir cette chance de créer de vrais leaders coopératifs pilotés par les éleveurs, ces derniers n’auront plus la maîtrise de leur génétique» indique Stéphane Devillers. Aux éleveurs de saisir cette opportunité.


Véronique Gruber

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