Gauvain Sers, la campagne à fleur de mots
Dans son deuxième album, « Les Oubliés », le chanteur creusois peint un monde rural qui dans l’ombre des villes, s’éteint peu à peu. Entre nostalgie et justesse, Gauvain Sers met son coup de crayon au service d’un coup de gueule. Avec brio.
Remarqué en 2017, avec son premier album « Pourvu », Gauvain Sers cultive à dessein la dégaine du titi parisien, en amoureux inconditionnel du film Amélie Poulain*, à une différence près, le chanteur fait figure de titi des campagnes. Originaire de la Creuse, à 29 ans le jeune homme signe des mélodies sensibles, peignant avec une infinie justesse la chronique du temps présent. « Dans la bagnole de mon père », « Le poulet du dimanche », « Comme si c’était hier »…autant de titres découverts dans le premier album qui cohabitent avec des morceaux plus engagés « Mon fils est parti au djihad » ou encore « Hénin-Beaumont ». Une mélodie au piano fleurtant avec la mélancolie et quelques mots bien sentis puisant dans l’imaginaire poétique…Cela ne vous rappelle rien. Gauvain Sers est un disciple de Renaud. Non seulement le chanteur ne s’en cache pas, mais l’aîné a même adoubé le jeune artiste, en lui offrant le plus beau des cadeaux : assurer la première partie de ses concerts en octobre 2016. Depuis le jeune creusois a rencontré son public. De cafés-concerts en piano-bar, de festivals en scènes ouvertes, Gauvain Sers s’est fait un nom.
Suite de l'article à lire dans le Réveil Lozère n°1529, du 10 octobre 2019, en page 16.