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Gaec Calamity : les secrets de l'efficacité

Le Gaec de Saint-Mamet figure cette année tout en haut du palmarès PLM mais au-delà des critères de productivité, chaque décision est guidée par un objectif de rentabilité.
 

Antoine Calmejane entouré de Marc Teissedre (Soubrier Besse), Jean-Jacques Ceruti (Delaval), Alexis Gautier (chef produit traite automatisée), Emmanuel Grange (inspecteur commercial installations de traite Sud-Ouest), Fabien Audebert, commercial robotique chez Soubrier Besse.
© Patricia Olivieri

Surtout, ne vous fiez pas au nom de baptême du Gaec fondé en 2015 à l’installation d’Antoine Calmejane avec son père, Guy, et son oncle, Francis, qui ont réuni à Vaurs de Saint-Mamet leurs élevages laitiers : avec 1 020 kg de matière utile (MU), 13 108 kilos de lait à 43,9 de TB et 33,9 de TP, produits en 2023 par le troupeau prim’holstein coloré de quelques vaches brunes, le Gaec Calamity s’est hissé tout en haut du palmarès national des producteurs de lait de la revue PLM, dont il était déjà médaillé de bronze en 2022. Un classement certes apprécié mais qui n’est pas le moteur des deux associés (Guy ayant fait valoir fin 2023 ses droits à la retraite, tout en restant très actif sur l’exploitation) : “Notre objectif  est d’avoir des animaux efficaces et un retour sur investissement”, souligne Antoine Calmejane, qui recevait jeudi 20 juin des mains des responsables Delaval un prix récompensant ces performances. 

Des holstein à haut potentiel 

Chaque décision est raisonnée en termes économiques et de marge générée, sans rien laisser au hasard : génétique, alimentation, technique, bien-être animal et humain, le tout avec les apports de la robotique. Ici, quantité se conjugue avec qualité et efficience. Depuis 2018, la production a ainsi augmenté de 100 000 litres en moyenne chaque année pour atteindre 1,3 million de litres. 
Grâce à un travail de sélection rigoureux conduit de longue date et basé sur le tandem santé et efficacité, le troupeau de 110 laitières affiche des index génomiques parmi les meilleurs de l’Hexagone, dans le Top 100 prim’holstein tricolore en terme d’Isu (140). “On a de très bonnes souches et des animaux qui pourraient aller en concours”, avance Antoine Calmejane qui, avec ses associés, s’est volontairement tenu à l’écart des rings pour des raisons sanitaires. C’est cette double préoccupation (niveau génétique et statut sanitaire) qui a motivé un renouvellement opéré 100 % en interne. Au Gaec Calamity, dont les associés ont recours à la génomique depuis une dizaine d’années, aucun animal n’est acheté. “Ça nous a pénalisés au début de la mise en route des robots”, convient Antoine, mais depuis, les choses sont rentrées dans l’ordre.
Trois ans après son installation et la création du Gaec, la construction d’une nouvelle stabulation de 100 places couverte en panneaux photovoltaïques, comme les autres bâtiments de l’exploitation, s’est accompagnée de l’installation de deux robots de traite, chacun de deux stalles en circuit libre, par l’entreprise familiale Soubrier-Besse, concessionnaire local de la marque Delaval. Une société sanfloraine chez qui Antoine a été technicien robot pendant une dizaine d’années. 
Initialement, le maintien du pâturage était prévu mais la présence massive de tiques dans les parcelles a eu raison du projet. Aujourd’hui, la moyenne est à trois traites quotidiennes. Quant au robot repousse-fourrage, il soulage le travail des éleveurs et génère un précieux gain de temps : “Avant, on distribuait le soir et on repoussait six fois dans la journée, aujourd’hui, avec le robot, c’est l’inverse, on distribue le matin et lui repousse six fois dans la nuit”, précise Antoine, sachant que la distribution se fait via une Cuma équipée d’une dessileuse automotrice conduite par un salarié.

Ration optimisée

Autres leviers activés par le Gaec : la qualité des fourrages et l’alimentation. La ration des laitières est constituée de 25 kg d’ensilage d’herbe, autant d’ensilage de maïs (+ un peu de maïs épi), d’un kilo de foin de luzerne, d’un correcteur azoté (2 kg) et de protéines (4 kg). Avec fait notable, du maïs (33 ha dont la moitié en irrigué) dont la valeur énergétique dépasse 1 UF (1,02 UF), “ce qui permet d’avoir de belles performances”. Les éleveurs prennent soin d’adapter la ration lors des épisodes de chaleur en y ajoutant des boosters d’immunité permettant aux animaux de mieux récupérer de ces coups de chaud, ainsi que des tampons, du potassium et des vitamines. La toiture isolée et les brasseurs d’air de 7 mètres d’envergure complètent ce dispositif anti stress thermique. “On sait qu’à partir de 72 de THI (index croisant température et taux d’humidité), il faut être vigilant”, indique l’éleveur, dont la stabu est équipée d’un capteur. Et les efforts dépassent la seule adaptation aux conditions de stress thermique puisque depuis deux ans, l’été est la période où le Gaec saint-mamétois produit le plus de lait livré à Volcalis
“Ce niveau de production et productivité nous a permis de faire vivre trois personnes sur 115 ha en Châtaigneraie. C’est aussi la preuve que sur une structure perçue comme très intensive, on arrive très bien à vivre, sachant que notre production et notre nombre de vaches ramenés à l’UTH nous positionnent parmi les très petites fermes du département”, conclut Antoine Calmejane. 

 

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