FRGDS Nouvelle-Aquitaine, l'OVS régional pour le domaine animal
Fédération Régionale des Groupements de Défense Sanitaire Nouvelle-Aquitaine La FRGDS NA a tenu ce 6 juin, à Coulounieix-Chamiers (24), son Assemblée Générale (AG) sous la présidence de Franck Daubin et en présence de Mme Virginie Alavoine, directrice adjointe de la DRAAF.
Avec plus de 2 300 000 bovins, 1 100 000 petits ruminants et 650 000 porcs, la Nouvelle-Aquitaine est la première région agricole de France. Structurée en sections par espèces, la FRGDS NA a été désignée Organisme à Vocation Sanitaire (OVS) pour le domaine animal et gère le sanitaire collectif de toutes les espèces d’animaux de rente.
Section Apicole, la lutte contre le varroa et le frelon asiatique comme priorités
Le varroa est un acarien parasite des abeilles avec un impact sanitaire très important. Dans le cadre du Plan Apicole Européen (PAE), un comptage des varroas a été effectué chez 1 105 apiculteurs pour 10 221 colonies. La Nouvelle-Aquitaine représente l’une des plus fortes régions de comptages (83 % des colonies suivies au niveau national) et cela a permis de constater la présence importante du parasite. Le travail de sensibilisation auprès des éleveurs permet un bon taux de déclaration des ruches (7 760 apiculteurs au 31/12/2021 avec 240 000 ruches).
Le frelon asiatique est l’autre menace identifiée, cette espèce invasive étant responsable d’une prédation importante sur les abeilles. Dans le cadre d’un Plan frelon « innover pour lutter contre le frelon asiatique », un essai terrain de pièges sélectifs a été mis en place. Nous vous présenterons les résultats dans notre prochain article sur cet insecte.
Section Aquacole, vers l’éradication de la Septicémie Hémorragique Virale (SHV) et de la Nécrose Hématopoïetique Infectieuse (NHI)
Notre région est parcourue par 2 grands bassins versants, Garonne et Loire. Dans le cadre du Programme National d’Eradication et de Surveillance (PNES), 96 % des adhérents du GDS Aquacole NA sont indemnes. Il reste 6 élevages adhérents non indemnes, et plusieurs élevages du bassin Loire ne sont pas encore adhérents. Le travail va se poursuivre hors région en relation avec les grands bassins versants pour plus de pertinence. Comme pour toutes les filières, la problématique de la gestion des mouvements dans la lutte contre les maladies est soulevée. Un projet de texte concernant l’interdiction d’entrée de poissons sans statut sanitaire pour permettre une meilleure maîtrise de tous les flux est à l’étude.
Section Avicole, une tendance à l’endémisation de la grippe aviaire
Les vagues se succèdent et semblent désormais déconnectées des flux migratoires. La section avicole, via son membre adhérent l’ASAVI, participe à la gestion de crise de l’Influenza Aviaire Hautement Pathogène (IAHP) aux côtés des services de l’État. Des missions d’animation/coordination auprès des professionnels, un recensement des élevages, la coordination des interventions de dépeuplement, la diffusion d’informations et le suivi des dossiers d’indemnisations ont été réalisés. Une partie des missions officielles ont été déléguées à l’OVS, comme cela se fait en filière bovine.
Section Porcine, biosécurité et gestion des prophylaxies au cœur des actions
La section porcine, via son unique adhérent l’ASPNA, a mené des actions de communication, formations biosécurité, audits biosécurité, recensement des sites d’élevages et organisation des campagnes de prophylaxies Syndrome Dysgénésique et Respiratoire Porcin (SDRP) et Aujeszky. Il a été rappelé l’importance de la prévention dans la lutte contre les maladies, notamment avec la Fièvre Porcine Africaine (FPA) qui est aux frontières de la France (Allemagne et Italie). La structuration du sanitaire telle que l’a construit l’ASPNA dans la région, l’information auprès des éleveurs, le maillage sur le territoire (avec un lien important avec les vétérinaires) est nécessaire pour faire face au risque d’une crise sanitaire. Comme la gestion de la grippe aviaire l’a montré, le réseau entre les acteurs et la connaissance des interlocuteurs est d’une grande aide face à une crise pour réagir. Le soutien financier par les collectivités publiques est primordial pour maintenir ce maillage permettant de mieux faire face aux crises sanitaires à venir.
Section Ruminants, la tuberculose au centre des préoccupations…
Une majorité des foyers français de tuberculose sont en Nouvelle-Aquitaine (66 en 2022). Un comité de pilotage régional, regroupant la FRGDS NA, la FRGTV, la Région, les représentants de l’État et des filières, avait travaillé sur un plan régional tuberculose. La DGAL, via le Plan de relance, subventionne un dispositif d’animation biosécurité pour les zones les plus touchées. L’objectif est de lancer une dynamique entre les principaux acteurs dans la lutte contre la tuberculose en priorisant la biosécurité. Le Conseil Régional soutient la mise en place de 2 zones tests (à la limite des départements 64-40 et 24-87) avec la volonté d’impliquer tous les cheptels de ces zones, soit 400 élevages.
… un point de situation BVD…
Un point a été fait sur la surveillance de la BVD. Pour la campagne 2021/2022, 2 départements ont fait le choix d’une surveillance par prélèvement par boucle auriculaire à la naissance (23 et 87), les autres sont restés en surveillance sérologique. La prévalence des cheptels infectés est très variable suivant les zones (entre 0,1 % et 3,86 %) et 632 IPI ont été identifiés (Infecté Permanent Immunotolérant). La FRGDS NA, via un fonds de mutualisation, indemnise l’élimination des IPI depuis le 01/01/2022 à hauteur de 100 € par IPI, les GDS locaux pouvant compléter ce dispositif (ce qui est le cas en Creuse).
… une aide régionale pour le diagnostic des avortements …
Un fonds de solidarité a été mis en place au niveau régional pour accompagner les éleveurs dans la recherche des causes d’avortements et inciter aux déclarations. 584 cheptels ont été concernés pour une aide de 65 000 €. L’objectif est d’inciter les éleveurs à entrer dans cette démarche, échanger avec les vétérinaires et les laboratoires pour améliorer le dispositif selon les besoins.
… et des actions pour les petits ruminants
Concernant la filière ovine, la FRGDS NA a maintenu son action pour prévenir la myiase à Wohlfahrtia magnifica et la communication auprès des éleveurs. La FRGDS NA anime également l’Observatoire des MAladies CAPrines (OMACAP) en lien avec toute la filière caprine sur des actions de surveillance, dépistage et gestion des maladies contagieuses et a participé au programme Serocaptank de dépistage du Complexe Arthrite Encéphalite Virale (CAEV) et de la lymphadénite caséeuse sur lait de tank.
Section Accréditation
La FRGDS NA est accréditée COFRAC inspection sur les missions déléguées (prophylaxie tuberculose, leucose, brucellose). Sur la campagne 2021/2022, 21 051 rapports d’inspection ont été édités dont plus de la moitié concernent la tuberculose bovine. Au sein des GDS, 39 techniciens assurent ces missions (13 ETP). Les GDS encadrent également la gestion des mouvements et l’édition des ASDA.
L’OVS pour le domaine animal, un intérêt transversal
La FRGDS NA est le lieu privilégié pour aborder les problématiques multi-espèces. Cette AG a permis de rappeler que, quelles que soient les filières, les préoccupations sanitaires sont identiques. À travers nos actions, nous contribuons tous à l’amélioration sanitaire et donc à la baisse des pathologies en élevage. Cela permet de limiter l’emploi d’antibiotiques et contribue à limiter l’antibiorésistance.
Nous avons également remercié Franck Daubin, président de la FRGDS NA depuis sa création, pour son engagement au service de tous les éleveurs et saluons la prise de fonction de Pascal Robichon qui lui succède.
Sanitaire et antibiorésistance
L’antibiorésistance est la capacité pour une bactérie à résister à un antibiotique. C’est un phénomène naturel ; depuis des millions d’années des bactéries produisent des antibiotiques pour combattre leurs congénères et celles-ci ont mis en œuvre des mécanismes pour se défendre. Mais ce processus est très largement amplifié par l’usage des antibiotiques depuis les années 1950, et encore plus par leur mésusage. Le Dr Michaël Treilles, vétérinaire au laboratoire Qualyse, a mis en avant l’enjeu de santé publique ; on estime à 10 millions le nombre de morts par an sur la planète à l’horizon 2050 du fait de l’antibiorésistance. Dans le monde entier, des plans existent pour freiner la consommation d’antibiotiques. Les différentes sections de la FRGDS NA sont très impliquées sur ce dossier, nous informons et formons les éleveurs à la biosécurité, nous proposons des grilles d’autodiagnostics ou des audits et nous accompagnons les détenteurs dans la gestion de leurs introductions. L’objectif est de limiter les pathologies en élevage, pour un résultat amélioré et une baisse de la consommation d’antibiotiques.