Florian Hostalier : défendre l’installation hors-cadre familial
Installé hors-cadre familial depuis 2021 sur l’Aubrac, Florian Hostalier sera cette année présent au salon pour « aider un ami lors du concours Aubrac ».
Installé hors-cadre familial depuis 2021 sur l’Aubrac, Florian Hostalier sera cette année présent au salon pour « aider un ami lors du concours Aubrac ».
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En tant que représentant Interbev, jeune agriculteur et amateur de concours, Florian Hostalier coche de nombreuses cases des nouveaux visages de l’agriculture. En 2024, avec Interbev, il avait pu faire des interventions, lors du Salon, et participer à des émissions sur un sujet qui lui tient à cœur : l’installation hors-cadre familiale. « J’élève 45 mères de race Aubrac et quelques ferrandaises sur 150 hectares. Mes animaux sont destinés à d’autres agriculteurs, à la consommation locale ou à l’engraissement pour l’export. Je cultive également une dizaine d’hectares de céréales sur ma ferme. J’ai démarré mon parcours professionnel en tant que chauffeur collecteur dans une coopérative, et je continue d’ailleurs cette activité en parallèle de mon travail sur l’exploitation. J’ai également été chauffeur dans la principale coopérative d’utilisation de matériel agricole de mon département qui m’a permis notamment de rencontrer les anciens propriétaires de mon exploitation. Ayant fait des études à l’origine en commerce agricole, je suis donc retourné à l’école pour me former au métier d’éleveur grâce à un BTS en alternance pendant deux ans et ai repris l’exploitation en 2021, une période qui n’était pas facile en raison de la crise sanitaire ».
Une installation sur l’Aubrac
S’il s’est installé, c’est parce que « Jean-Claude et Christian Castanier m’ont proposé de reprendre leur ferme », détaille le jeune éleveur d’Aubrac. Connaissant les deux agriculteurs et la ferme de la Borie (le Monastier) depuis de longues années, il a régulièrement aidé la famille Castanier sur leurs terres, avant que les deux frères, à l’aube de la retraite, ne lui proposent de reprendre l’exploitation. « Je n’avais pas forcément prévu de m’installer, mais avec cette offre, ça a un peu précipité mes plans », s’amuse Florian Hostalier, qui se dit fier d’avoir eu la confiance de ses aînés. Trois ans plus tard, aucun regret d’avoir sauté le pas et de s’occuper de « son troupeau » Aubrac, repris de la main des frères Castanier.« Je reste persuadé que l’on peut se lancer dans ce métier même en dehors du cadre familial. Il est très important de bien réfléchir à son projet, de prendre le temps de finir ses études et surtout d’acquérir et de s’enrichir de l’expérience d’autres professionnels du secteur. Bien connaître les personnes chez qui va on va reprendre l’exploitation est également très important. Il ne faut jamais se décourager même si l’on peut avoir à faire face à des difficultés inhérentes à ce métier car il ne faut pas oublier que l’on travaille avec du vivant. Pour moi, c’est une belle histoire que je ne regrette pas », détaille le jeune agriculteur. Pour Florian Hostalier, la sélection et le contrôle de performance des animaux sont des passages importants pour « réussir ses objectifs, tant dans la morphologie des animaux que l’on veut que dans la conduite de l’exploitation ». Il destine ses animaux principalement à la vente de broutards, l’engraissement des animaux pour la viande, et quelques caissettes en vente directe, mais « cela restera un à-côté ». Autonome sur sa ferme, il a relancé des cultures avec des rotations plus rapides sur certaines parcelles pour un meilleur rendement et obtenir des fourrages de qualité : « de la luzerne pour le fourrage, des prairies naturelles et une dizaine d’hectares de céréales (blé et seigle) ».Réfléchi, Florian Hostalier a résolument tourné la ferme transmise en confiance par les frères Castanier, vers le futur. « Je vais tout faire pour pérenniser au maximum ce système et continuer ce métier », conclut le jeune éleveur, heureux de cette transmission réussie, même s’il se pose des questions sur la conjoncture économique et l’accès au foncier. Deux problématiques qu’il lui faudra résoudre pour perdurer dans l’agriculture.