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Festival de musique classique de Vixouze : le pianiste Gabriel Urgell à la baguette

Pianiste soliste à la virtuosité saluée de Cuba à la Chine, Gabriel Urgell prend les rênes artistiques du premier festival de musique classique de Vixouze les 16 et 17 août.

Gabriel Urgell : “Je connaissais déjà l’Auvergne pour m’y être baladé dans les années 2009-2010. J’adore la région, non seulement le calme mais aussi la qualité de ses produits et l’accueil des gens.”
Gabriel Urgell : “Je connaissais déjà l’Auvergne pour m’y être baladé dans les années 2009-2010. J’adore la région, non seulement le calme mais aussi la qualité de ses produits et l’accueil des gens.”
© P.O

Né d’un père catalan et d’une mère cubaine, Gabriel Urgell ne pouvait avoir que le piano voya-geur et pluriel. Soliste officiel de l’orchestre philharmonique de La Havane depuis 2002, avant d’être admis deux ans plus tard au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris, dans la classe d’Hervé Billaut, il donne des récitals à travers le monde : de sa Havane natale au Chili en passant par le Japon, l’Espagne mais aussi le Cantal où il s’est produit à deux reprises déjà, à l’invitation de l’association Musik’art. Échanges avec ce virtuose du piano aux influences multiples, qui assure aujourd’hui la direction artistique du festival Les Millénaires de Vixouze, dont la première édition s’ouvrira samedi 16 août sur les hauteurs de Polminhac.


Comment un artiste à la carrière internationale comme la vôtre se retrouve à la baguette de ce festival en plein coeur du Massif central ?

 

G. U. : “C’est complètement le fruit du hasard. J’ai donné un concert au château de Vixouze organisé par Musik’art au moment où le château a été racheté par Serge Pilicer(1). Il m’a invité à venir à RuraliTic en septembre 2013. On a parlé de ses projets, moi j’avais aussi en tête de faire une manifestation artistique éclectique. On est monté ensemble sur le bateau...”


Comment se construit la programmation d’un tel festival ?


G. U. : “La première chose est d’avoir une idée très précise de l’orientation que l’on veut don- ner à la manifestation. Pour moi c’était très clair : je ne voulais pas d’un festival axé sur une thématique unique, fermée. Je pense que dans ce début de XXIe siècle, les choses et le modèle de notre société évoluent beaucoup. Ça doit être la même chose pour l’art. C’est de cette façon que j’ai construit cette multidisciplinarité. Sachant que la particularité de notre projet est de montrer comment une thématique donnée évolue en faisant écho à toutes les époques, d’où le nom de Millénaires. Ensuite, on cherche les artistes en phase avec cette thématique, on active son réseau. Ça passe par beaucoup de rencontres, on frappe à des portes, on expose ses idées, on invite les artistes.”



Cela a-t-il été compliqué de les convaincre de se produire ici dans le Cantal ?


G. U. : “Effectivement, ça n’est pas facile mais pour nous il s’agit bien de faire vivre la région, d’amener d’autres emplacements de référence, de profiter de cette nature pour montrer qu’il est possible de faire des choses ailleurs qu’en Île-de-France. On a expliqué aux artistes pourquoi on faisait ça, et au final on arrive à une programmation intéressante avec des gens qui veulent partager cette aventure.”



Peut-on parler de tête d’affiche pour cette première édition placée sous les couleurs de l’arc en ciel ?


G. U. : “La mission des Millénaires de Vixouze est d’éveiller la curiosité pour inciter les gens à aller voir des artistes de qualité et pas seulement des têtes d’affiche. Cela dit, nous aurons, c’est vrai, des artistes de renommée internationale comme la mezzo-soprano Isabelle Druet, révélation lyrique des Victoires de la musique 2010, en ouverture du festival samedi à 15 heures. Le Quatuor Varese, un quatuor français absolument magnifique qui gagne en ce moment tous les concours internationaux auxquels il participe. Ce sont des jeunes gens de 25-30 ans avec un travail vraiment exceptionnel, d’une grande beauté et un répertoire très vaste.
On peut aussi citer Hervé Billaut, qui a été mon professeur. Un pianiste discret mais avec une carrière absolument incroyable, aussi bien en France qu’ailleurs en Europe, au Japon... Son arrangement de la Rhapsodie in blue pour piano s’annonce assez impressionnante. Il n’y a que lui pour faire à la fois le travail de l’orchestre et du piano. En clôture, dimanche, nous aurons aussi l’ensemble de musique ancienne Doulce Mémoire, qui vient de fêter ses 25 ans et qui réalise un travail de recherche autour de la musique renaissance très pointu. Ils font aujourd’hui référence au niveau mondial.”


Vous accueillez aussi des artistes plasticiens dans cet espace pluridisciplinaire.


G. U. : “Oui, avec des artistes de talent comme la sculptrice japonaise Ayano Ohmi qui réalise un travail conceptuel autour des figures totémiques, mais aussi d’autres artistes, peintres, sculpteurs à l’expression un peu plus traditionnelle mais non moins talentueuse(2).”


Que diriez-vous enfin aux Cantaliens convaincus que la musique classique n’est pas pour eux ?


G. U. : “Je leur dirais qu’ils ne vont pas  voir un  festival de musique mais un festival de musiques et d’arts, au pluriel. Ce que nous cherchons à montrer avec Serge Pilicer, c’est qu’art et musique peuvent être décloisonnés. Ce qui est “classique” dans les Millénaires de Vixouze, c’est le niveau de performance et d’exigence des artistes. Mais c’est un festival très ouvert, qui veut mélanger toutes les expérimentations possibles !”

 

Propos recueillis par Patricia Olivieri




(1) Président fondateur des universités RuraliTic qui se déroulent chaque été dans le Cantal.

(2) Dont Jean Lacalmontie et Raymond Cazes.

 

Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.

Droits de reproduction et de diffusion réservés.

 

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