ARTS DE LA MARIONNETTE, Revisiter cet univers pluriel
La petite commune de Saint-Poncy accueillait ce premier festival les 6 et 7 juillet. Avec pour cette première une dizaine de compagnies était au rendez-vous.
La petite commune de Saint-Poncy accueillait ce premier festival les 6 et 7 juillet. Avec pour cette première une dizaine de compagnies était au rendez-vous.

Malgré le risque de pluie, samedi matin, il flottait un air de poésie dans le bourg de Saint-Poncy, à quelques encablures de Saint-Flour et de Massiac. Sous le ciel gris sombre se déployait tout de rouge vêtu le chapiteau installé pour ce premier festival des arts de la marionnette. “C’est une belle initiative à laquelle nous avons tout de suite apporté notre soutien”, annonce Roland Vernet, le maire. La commune a mis à disposition également sa salle polyvalente pour la tenue d’ateliers avec les enfants. Il faut dire que la collectivité possède une certaine expérience de l’organisation ayant accueilli durant une vingtaine d’années les Rencontres méharistes avec pour invités Théodore Monod et Raymond Depardon, pour ne citer qu’eux. Comme quoi, tout est possible. Saint-Poncy. “Depuis notre enfance, nous venons ici passer nos vacances et nous voulions rendre, en quelque sorte, un hommage à notre grand-mère Marthe”, expliquaient-elles en préambule.
Un hommage
Pauline et Morgane Lacaille sont à l’origine de ce nouveau rendez- vous dans le paysage culturel cantalien. Les deux sœurs possè- dent des attaches familiales à Saint-Poncy. “Depuis notre enfance, nous venons ici passer nos vacances et nous voulions rendre, en quelque sorte, un hom- mage à notre grand-mère Marthe”, expliquaient-elles en préambule.
Pas seulement Guignol
Alors, en 2019 débutait cette aventure par une envie de faire quelque chose autour de l’univers de la marionnette et de s’installer pour cela dans le Cantal. La période Covid étant passée par là, le projet a repris corps il y a deux ans pour Pauline et Morgane au milieu de leur travail d’écriture et de mise en scène pour le spectacle vivant avec leur compagnie des Faubourgs bleus. Les techniciens qui les suivent habituellement ont monté la scène et le chapiteau pour mettre tout le monde à l’abri pour les deux journées de cette première édition. “Les troupes étaient très enthousiastes pour nous suivre, savouraient Pauline et Morgane. Nous avons aussi reçu le soutien de la mairie et des habitants, de quelques partenaires dont le Crédit agricole tout dernièrement et d’un mécène.
“L’idée est de gommer les clichés concernant le monde des marionnettes, confiaient-elles. Celui-ci ne se limite pas à Guignol. Les spectacles de marionnettes s’adressent aux enfants tout aussi bien qu’aux adultes. Il prend différentes formes tant dans les dimensions, des jeux d’ombres, la créations de figurines ou le jeu des acteurs.” On peut tout aussi bien amuser les enfants et les faire réfléchir, comme les adultes sur des sujets de société. Comme le proposait ce premier festival, les marionnettes sont universelles pour conter, raconter émouvoir. Les troupes invitées pour ces deux jours proposaient au public un tour d’horizon non exhaustif dans un itinéraire vers l’Amérique latine, l’Afrique, la Chine, la France, la Belgique... Ce n’est pas non plus une discipline démodée. Les marionnettes accompagnent bien souvent les patients dans les hôpitaux ou encore pour aider les enfants à libérer la parole dans des affaires judiciaires.
Envie de revenir
Pour terminer chaque journée “en beauté”, une scène ouverte était proposée pour faire participer tout le monde sur des mini-spectacles de 2 à 15 minutes. “Nous ne sommes pour rien dans cette initiative privée que nous ne pouvons qu’encourager pour compléter l’offre culturelle sur notre territoire”, se félicitait Éric Job, vice- président de Hautes Terres communauté en charge de la culture.D’ailleurs, les organisatrices souhaitent pérenniser ce festival à Saint-Poncy pour les années à venir. “Sur des terres riches de possibles”, comme l’écrit Armelle Oger, co-organisatrice du festival.