FCO
FCO demain : vaccin obligatoire ou volontaire ?
La quasi-totalité des détenteurs de bovins et ovins était à jour de vaccination des cheptels au 30 juin. Les éleveurs attendent maintenant de connaître la stratégie vaccinale de la prochaine campagne.

Les éleveurs de bovins et ovins avaient jusqu'au 30 juin pour vacciner leurs animaux contre la Fièvre catarrhale ovine (FCO). Selon un récent bilan établi par la Direction départementale des services vétérinaires (DDSV), la quasi totalité des cheptels a été vaccinée, c'est du moins ce qu'il ressort « des enquêtes effectuées auprès des cabinets vétérinaires ruraux qui déclarent être à jour de leur travail » indique David Drosne chef de service à la DDSV 63. Seuls 134 demandes de dérogation ou refus ont été enregistrés par la Direction après relance par courrier, soulignant le caractère obligatoire de la vaccination. Les sanctions applicables pour ces éleveurs sont : une contravention de 750 € par animal vacciné et l'exclusion du dispositif d'aides DDSV.
Effet positif du vaccin ?
Les services vétérinaires notent un ralentissement net de la maladie depuis le 12 mars 2009: aucun foyer en BTV 1 et seulement 2 foyers en BTV8 (contre 300 foyers l'an dernier à la même époque). Pour David Drosne, «l'explication de ce ralentissement est scientifique, il tient à l'efficacité de la vaccination ». Les deux foyers recensés sont des veaux malformés, contaminés intra utérin par la mère et qui ne sont donc pas liés à la reprise de l'activité vectorielle. « Si on excluait ces deux cas jugés marginaux, aucun foyer BTV8 ne serait recensé dans le Puy de Dôme». Le chef de service de la DDSV attribue également le ralentissement de la maladie à la mise en place d'outils de veille sanitaire efficaces tels que la surveillance entomologique (via des sites de piégeages) permettant d'inventorier les espèces de moucherons présentes sur le territoire, et la surveillance sentinelle des cheptels dans le but de s'assurer de l'absence de nouveaux sérotypes.
Y a-t-il des effets secondaires ?
Le représentant de la DDSV précise que « les informations orales qui circulent quant aux effets du vaccin n'ont pas fait l'objet de remontées écrites en masse auprès des vétérinaires ou de la DDSV ». Concrètement, sur près d'un million de doses injectées, quatre dossiers seulement de morts brutales de vaches sont déclarés consécutifs à la vaccination. Un chiffre « certainement sous estimé» selon David Drosne, «car d'autres cas de mortalité n'ont peut-être pas été déclarés par les éleveurs ».
Quid de la vaccination en 2010 ?
L'absence de stratégie vaccinale pour la prochaine campagne inquiète vivement les professionnels et leurs organisations, « rien n'est arrêté aujourd'hui. On ne sait pas si la vaccination sera obligatoire ou volontaire pour le cheptel de souche » indique Christophe Ayral, directeur du GDS Puy de Dôme. La profession propose une vaccination volontaire du cheptel souche par les éleveurs mais rien n'est envisagé pour le moment dans ce sens. Pour Guy Cassagne, directeur de l'EDE, «la non stratégie est effectivement inquiétante au regard des conséquences générées par des décisions prises hâtivement par le passé. Si aucune solution n'est définie rapidement, les éleveurs risquent alors de se retrouver dans la même situation que cette année avec des attributions de doses de vaccin trop tardives et des conséquences économiques graves pour les exploitations ».
Le directeur de l'EDE rappelle en effet que cette année, les pertes économiques ont été considérables sur les exploitations : retardes de naissance, non vêlages, veaux malformés... « et un coût de vaccination de près de 2 millions d'euros supportés par les éleveurs ».
Plus d'1 M de doses dans le Puy-de-Dôme
Sur la campagne de vaccination 2008 /2009, terminée au 30 juin dernier, 711.000 doses ont été attribuées aux bovins et 333 000 aux ovins.