Faire du neuf avec du vieux… et ça marche
Zoom sur…l’entreprise Lavage Laines du Gévaudan à Saugues, en activité depuis juin 2018.
La toute nouvelle entreprise Lavage Laines du Gévaudan, installée à Saugues et née de l’association entre Laurent Laines et les Ateliers de la Bruyère, a ouvert ses portes à l’occasion de l’assemblée générale de l’ATELIER Laines d’Europe.
Patrick Laurent, le responsable, a conduit les visiteurs dans les allées le long de la colonne de lavage et de séchage remise en service le 29 juin 2018. C’est bien, en effet, une nouvelle installation avec des machines -qui pour certaines datent de 1900- et qui ont été démontées pour sortir d’un ancien bâtiment exigü et peu fonctionnel. Aujourd’hui, Patrick Laurent est fier de montrer ces centenaires toujours en activité.
Même si l’atelier est un peu plus “industriel“ qu’avant, le principe de lavage de la laine reste le même. En un quart d’heure, la laine passe de l’ouvreuse jusqu’à l’ensachage. Elle aura trempé dans 3 bacs successifs remplis d’eau à 60°c minimum additionnée de savon et de carbonate de soude, accompagnée avec délicatesse par des griffes ou grands peignes. Après chaque bacs, elle est essorée. Elle est ensuite rincée à froid puis à chaud avant d’être essorée, puis séchée sur un tapis à l’aide de souffleuses puis dans un second séchoir avec 2 gros tambours. Si nécessaire, la laine passe ensuite dans un batteur pour éliminer les débris végétaux. Propre et sèche elle est ensuite ensachée dans des big-bags soigneusement étiquetés avant expédition.
100 tonnes de laine brute lavée par an
Cet atelier lave environ 100 tonnes de laine brute, soit 30 à 35 tonnes de laine propre. Sur une journée, on lave entre 2 et 2,5 tonnes de laine brute. Patrick Laurent explique que le rendement varie de 38 à 64% en fonction du type de laine, et de sa propreté. Une laine d’animaux en bergerie contient davantage de déchets que sur des moutons au pâturage, par exemple.
La colonne de lavage est quasi systématiquement nettoyée après un jour de lavage pour éliminer tous les déchets. Les boues, stockées dans un bassin de récupération, sont reprises par des agriculteurs et épandues sur des surfaces agricoles bien que ne représentant a priori pas d’intérêt agronomique.
Avec l’achat du bâtiment, du terrain, les aménagements intérieurs et l’installation de la colonne de lavage, l’investissement pour l’entreprise Lavage de laines du Gévaudan représente 270 000 €, grâce à beaucoup d’autoconstruction. Le projet a bénéficié d’aides du Département, du Leader, de la Communauté de Communes… C’est bien parti pour cette entreprise qui continue à faire vivre un métier ancien qui s’était un peu perdu mais retrouve aujourd’hui tous son sens dans un contexte de revalorisation de la laine.