Faire découvrir la production porcine aux nouvelles générations
Les assemblées générales du GEPVA et de la SAS Porcs Velay Auvergne se tenaient le 12 avril à Coubon. Renouvellement
des générations d’éleveurs, évolution des cours (prix au cadran), plan biosécurité et peste porcine africaine au coeur des échanges.
■Avec un volume total d’animaux commercialisés de 28 271 en 2018, l’activité du GEPVA est stable et globalement similaire à 2017. On observe toutefois quelques évolutions notables selon les catégories d’animaux ; alors que la coopérative a collecté légèrement moins de porcelets 25 kg (-1%), les volumes de porcelets 8 kg et expérimentaux ont été plus importants (+5,68%). Le président Dominique Chalendard constate que les principaux débouchés des porcelets du groupement sont désormais des exploitations de Haute-Loire contrairement à des sociétés d’intégration auparavant.
Le nombre de porcs charcutiers (essentiellement commercialisés sur l’abattoir de Polignac) a diminué de - 5,13% ainsi que le nombre de réformes collectées (-16%),
de cochettes commercialisées
(- 12%) et de verrats commercialisés (-20%).
Stabilisation de l’activité
Au cours de l’exercice 2018, le GEPVA n’a pas enregistré de cessation d’activité ni de départ en retraite parmi ses 35 producteurs adhérents. Dominique Chalendard espère «une stabilisation de l’activité de son groupement pour les 3 à 5 ans à venir, compte tenu de la pyramide des âges de nos adhérents» et a rappelé le challenge majeur que sa structure devra relever : le renouvellement des générations d’éleveurs. Pour relever ce défi, «notre coopérative devra innover et s’impliquer économiquement pour accompagner les repreneurs».
La coopérative a déjà initié ce travail en s’investissant dans la formation d’une jeune apprentie (Ambre Charbonnier) en alternance en BTS PA avec le lycée agricole de Brioude-Bonnefont. Depuis fin 2018, la jeune femme est mise à disposition de 5 exploitations volontaires du GEPVA. «À travers ce recrutement, notre objectif est de faire découvrir aux jeunes générations la production porcine et les métiers qui s’y rapportent (éleveurs, techniciens...)» indique le président.
Suite à une conjoncture économique moins favorable en 2018 et une baisse d’activité liée au moindre renouvellement des cheptels reproducteurs, entraînant que-lques diminutions de chiffre d’affaires et du résultat de la coopérative, le GEPVA a décidé de diminuer le complément de prix aux adhérents de -0,50 cts par porcelet, l’aide à la cochette a été maintenue à l’identique.
Le GEPVA a maintenu le prix des porcelets en 2018
Dominique Chalendard a évoqué l’évolution à la baisse du prix au cadran en 2018 (-12,7% par rapport à 2017). Or, grâce à ses débouchés, le GEPVA a pu maintenir le prix des porcelets auprès de ses adhérents à un niveau équivalent à 2017.
Depuis mars 2019, les éleveurs de porcs notent une nette amélioration de la conjoncture avec un prix au cadran qui atteint 1,41 €. «Un prix qui permet de passer au dessus du prix de revient des élevages de porcs» indique Dominique Chalendard «mais qui est encore inférieur de 20 cts€ par rapport à l’Espagne ou l’Allemagne» ajoute un producteur. Cette embellie des cours s’explique par l’émergence d’une forte demande chinoise et asiatique. Victime d’une virulente peste porcine africaine, la demande de la Chine (1er producteur et 1er consommateur mondial de porcs) tire le marché vers le haut.
La peste porcine africaine et le plan biosécurité
Les échanges au sein de la salle se sont très vite orientés sur cette maladie qui risque de se propager en Europe...
Pour éviter son apparition sur le territoire français, l’État a déjà pris des mesures à ce jour efficaces et de leur côté, les éleveurs de porcs vont devoir mettre leur élevage en conformité avec le plan biosécurité (une obligation à partir du 1er janvier 2020).
Et pour faciliter la mise en oeuvre du plan biosécurité et réduire au maximum les coûts induits dans les élevages de porcs, Dominique Chalendard a demandé l’organisation d’une réunion départementale entre la profession agricole, le GDS et l’administration (DDSPP, DDT).
Par ailleurs, le GEPVA accompagnera ses adhérents dans la mise en oeuvre de ce plan via des formations. «Les adhérents doivent être volontaires et réactifs sur ce sujet pour continuer d’être présents sur nos marchés».
Après le GEPVA, ce fut au tour de sa filiale, la SAS Porcs Velay Auvergne de dresser son bilan d’activité. Avec 7 691 animaux achetés et vendus en 2018 contre 7117 animaux achetés et vendus en 2017, la SAS maintient voire développe ses activités. «L’exploitation de sa filiale, permet au GEPVA, à la fois de maintenir son niveau d’activité sur un marché valorisant (Porc de Haute-Loire à destination de la boucherie traditionnelle) et de sécuriser ses débouchés en porcelets» a indiqué Dominique Chalendard.
D’ici fin 2019, la SAS va voir son activité se développer par l’augmentation de ses capacités de production de l’ordre de + 40%.
«Le choix opéré d’une stratégie commerciale centrée sur les marchés de proximité porte ses fruits notamment en lissant les variations conjoncturelles des prix et en ayant une bonne visibilité sur les échanges. L’avenir peut être envisagé avec sérénité. Il faut toutefois rester vigilant sur la technicité de nos éleveurs et être ouvert aux nouvelles attentes sociétales».
GEPVA :
porcelets 25 kg : 17 867
porcelets 8 kg et expérimentaux : 5 937
porcs charcutiers : 3 642
réformes : 384
cochettes : 437
verrats : 4
SAS PVA :
Total : 7 691 animaux achetés et vendus dont :
- Porcs charcutiers : 26 achats et 3950 ventes
- Porcelets : 5891 achats et 1452 ventes