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FDSEA Haute-Loire
"On est adhérent avant d'être responsable professionnel"

Le temps fort du Conseil fédéral de la FDSEA, lundi 23 octobre à St Paulien, fut la table ronde autour du thème 
du renouvellement des responsables syndicaux au sein d'un réseau.

Une cinquantaine de délégués cantonaux et responsables départementaux réunis lors du Conseil fédéral.
Une cinquantaine de délégués cantonaux et responsables départementaux réunis lors du Conseil fédéral.
© © HLP

"Comment le syndicalisme doit être présent sur le territoire ?", c'est la question que s'est posée la FDSEA de Haute-Loire à l'occasion de son Conseil fédéral qui s'est tenu, sous la présidence de Claude Font, ce lundi 23 octobre à St Paulien, en présence d'une cinquantaine de responsables cantonaux et départementaux.  
Et pour tenter de répondre à cette question, ou tout au moins poser les premiers jalons, une table ronde a réuni des délégués cantonaux Denis Accassat pour le Monastier, François Ceret pour Lavoûte-Paulhaguet et Véronique Roux de Cayres, des responsables départementaux, Julien Duplomb secrétaire général de JA43 et 
Nicolas Merle vice-président de la FDSEA43, et un représentant de la FNSEA, Christophe Chambon(1) secrétaire général adjoint.
 

2024 et 2025, années d'élections professionnelles


Cette réflexion, initiée lors d'un séminaire interne en 2021, s'inscrit dans une volonté de renforcer la base de la pyramide syndicale, et mobiliser et motiver des adhérents à s'engager au niveau de leur canton ou du département pour étoffer le réseau et rendre le meilleur service possible aux agricultrices et aux agriculteurs dans le cadre de la défense de leur métier. Des échéances se profilent : d'abord l'hiver 2024, année élective pour le syndicat, avec les assemblées générales de secteurs puis l'assemblée générale départementale avec le renouvellement de l'équipe dirigeante. Puis 2025, le syndicalisme se mobilisera dans le cadre des élections aux Chambres d'agriculture et à la MSA, deux organismes dans lesquels FDSEA et JA sont très impliqués.
Lors de cette table ronde, les délégués cantonaux ont d'abord exprimé leur ressenti quant à leur rôle et aux attentes des adhérents. Denis Accassat a insisté sur la proximité : "il faut aller voir nos voisins, s'arrêter pour discuter avec eux. C'est à la fois très important et très difficile à faire". Et de souligner : "les gens viennent vers nous quand ils ont un problème. Après, quand c'est passé, on ne les voit plus". François Ceret le rejoint : "pour beaucoup, un acquis c'est un acquis, mais vite oublié". Néanmoins, il se dit très "content d'être délégué et d'être monté en section au Puy". C'est pour lui une occasion de voir l'ensemble des dossiers portés et traités par la FDSEA, et de ne pas resté recroquevillé sur son exploitation et sur ses problèmes. "Ça m'a fait voir des problèmes que personne ne connait. Beaucoup ne voient que les problèmes chez eux et dans leur voisinage, mais n'ont pas conscience de tout ce que vous (la FDSEA) défendez".
Véronique Roux est agricultrice depuis 3 ans seulement. Pour cette ancienne salariée, le responsable syndical c'était plutôt "celui qui va chercher des embrouilles là où il n'y en a pas". Alors si elle a accepté le poste de délégué c'est pour elle, "la base de la communication". Pour elle, "il faut rester unis pour mener les combats", et "maintenir la continuité" entre les différents échelons du syndicalisme, et le délégué cantonal est pour elle un maillon indispensable.
 

"Pour moi, c'est un devoir"


Avant de rejoindre les rangs de la FDSEA, Nicolas Merle a milité aux JA avec des responsabilités régionales. Pas le temps de faire un break sur son exploitation, à peine parti de JA, il se retrouve engagé à la FDSEA. Autant dire que pour lui, prendre des responsabilités syndicales c'est incontournable pour être au cœur du système et "faire remonter les idées et les préoccupations que l'on a au niveau départemental, mais aussi, dans le sens inverse, écouter et relayer ce que la FNSEA a défendu ; faire le lien entre le terrain et le national".
Le cinquième témoin, Julien Duplomb n'est pas encore à la FDSEA, mais chez JA. Chez lui, l'engagement, il a baigné dedans depuis tout petit ; être responsable syndical, "pour moi, c'est un devoir" assure-t-il. Mais face au manque de responsables dans les OPA et en particulier à la FDSEA et JA, il met en avant 2 problèmes. "Aujourd'hui, nous avons énormément de travail et de charges mentales sur nos exploitations. C'est difficile de s'investir hors de nos exploitations, car on risque gros…". Pour lui, il faut aussi "donner envie aux jeunes de s'engager avec de la reconnaissance ; il faut qu'ils se sentent importants".
 

Le réseau, une force


Christophe Chambon très à l'écoute de chacun des intervenants, a insisté sur le réseau : "on est adhérent avant d'être responsable professionnel. La force de la FNSEA c'est cette appartenance à un réseau et l'utilisation de ce réseau". Il a aussi insisté sur la notion de proximité avec les adhérents, mais aussi les organisations qui gravitent autour de l'agriculture, comme les coopératives par exemple, et les collectivités telles les communautés de communes. Et le rôle des délégués cantonaux s'inscrit aussi auprès de ces instances.
La question cruciale aujourd'hui, c'est  "comment impliquer les adhérents, comment les intéresser ?". Christophe Chambon rappelle que JA est la "première école de responsables" ; c'est un vivier de futurs responsables. Pour lui, il faut raviver l'ADN du syndicalisme, à savoir "le sens du collectif", le "mutualisme", et freiner le repli sur soi et l'individualisme.
Facile à dire mais plus difficile à faire selon les témoins de cette table ronde "trop d'agriculteurs restent sympathisants ; ils sont avec nous mais restent passifs". Pourtant, des idées émergent. Faire de la relance syndicale, aller à la rencontre des agricultrices et agriculteurs, échanger avec eux, leur démontrer l'utilité, mieux l'importance du syndicalisme. Et Christophe Chambon de rappeler : "la FNSEA et JA sont les seuls syndicats français qui sont reçus régulièrement aux ministères". Une reconnaissance qui permet de "passer des portes" comme l'ont dit les délégués. 
Le rôle principal du syndicalisme est la défense syndicale. Mais faut-il se diversifier et aller vers plus de prestations de servi-
ces ? Même si déjà, la FDSEA apporte un appui important à ses adhérents dans le cadre des déclarations PAC et du suivi des dossiers, de l'assistance juridique, de commandes groupées et autres services individuels, la question est posée. Les intervenants ont aussi abordé le besoin de former et accompagner les délégués cantonaux.
Dans la salle, Philippe Chatain secrétaire général de la FDSEA a insisté sur le lourd travail des délégués cantonaux, tout en soulignant qu'une présence sur le terrain est "indispensable". Yannick Fialip président de la Chambre d'agriculture a défendu le besoin d'optimisme pour la profession et invité les responsables à "cultiver cet optimisme". Et Christophe Chambon de renchérir : "il faut savoir dire quand ça va…"
Claude Font président de la FDSEA a clôturé cette table ronde et le Conseil fédéral. Il revenait sur l'organisation  engagée depuis quelques années au sein de la FDSEA, avec un partage des dossiers, des rencontres avec les adhérents sous diverses thématiques, de nombreux responsables régionaux et nationaux pour être au cœur des dossiers, et une cohérence entre les professionnels et les administratifs. Rappelant ainsi qu'un syndicat vivant et actif repose sur ses adhérents, ses élus, et son équipe.  
Le séminaire et ce conseil fédéral tourné vers l'avenir au travers de l'engagement des adhérents, sont les premiers jalons d'un travail de longue haleine qui attend la nouvelle équipe qui sera en place après les élections de début 2024. À suivre…



(1) Christophe Chambon est agriculteur dans le Doubs, avec 4 associés et 2 salariés, sur une exploitation de 250 ha. Il élève des vaches laitières et transforme le lait en fromage AOP Comté. Il est secrétaire général adjoint à la FNSEA, président de la FNSEA Brougogne Franche-Comté et récemment élu président du FMSE.

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