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Les agriculteurs corréziens ont enfin pu échanger avec le président de Nouvelle Aquitaine, Alain Rousset

Depuis deux ans, la FDSEA et JA de la Corrèze demandaient une audience au Président de région Nouvelle-Aquitaine, Alain Rousset, pour lui exposer la situation de l’agriculture corrézienne et lui faire des propositions concrètes et étayées. Désormais c'est chose faite...Il n'est jamais trop tard.

Jean-Pierre Raynaud, Alain Rousset et Pascal Coste accueillis par Emmanuel Lissajoux.
© UP19

Alain Rousset, en déplacement jeudi 11 avril à Bergerac en Dordogne avec Emmanuel Macron, a rejoint les représentants de la FDSEA, des JA, de la Chambre d’agriculture et de FDcuma à Saint-Aulaire en Corrèze pour participer à une table ronde très fructueuse. Le Président du département de la Corrèze, Pascal Coste, ainsi que Jean-Pierre Raynaud, vice-président de la région Nouvelle Aquitaine et Pascal Cavitte, conseiller régional, avaient aussi fait le déplacement. Les syndicats présentent des exemples et des simulations complétant efficacement les propositions exposées ce jour-là. Rien n’avait été laissé au hasard et tous parlait d’une seule et même voix.

La Corrèze pourrait perdre 40% des ses exploitations agricoles d'ici 2035

Tout d’abord, il ressort que les sols du département sont sous-utilisés. Contrairement aux idées reçues, cette sous-exploitation entraine, à long terme, une perte de qualité. Plus d’épandage permettrait d’y remédier. Mais qui dit plus d’épandage dit plus d’élevage et l’agriculture corrézienne a encore une énorme marge de manœuvre possible dans ce domaine.Une projection en 2035 montre un département avec une perte du nombre d’exploitations de 40 %. Les abattoirs du département, pourtant nécessaires, risquent de ne pas survivre si de nouvelles installations ne sont pas effectives. Les projections annoncent 900 départs à la retraite d‘ici 10 ans. Pour survivre la ferme Corrèze doit donc augmenter son attractivité et sa productivité. La Corrèze possède un vrai potentiel de développement. Mais il apparait que les aides aux agriculteurs sont moins élevées que dans les régions voisines. C’est une des raisons qui ont provoqué les différentes mobilisations de ces deux dernières années.

Bâtiment et modernisation : des soutiens à adapter aux spécificités des régions d’élevage

L’idée est d’augmenter l’autosuffisance de la Région Nouvelle Aquitaine. Pour ce faire il faudrait développer des projets de filières en s’appuyant sur des savoir-faire et en confortant l’économie des exploitations en élevage. Il faudrait également utiliser davantage les capacités d’épandage d’effluents permis par l’apport de faibles unités fertilisantes, tout en assurant des pratiques vertueuses de production et maintenir le maillage économique dans les territoires (abattoirs, coopératives, industriels, agriculteurs, marchés, …). Il convient d’éviter le déplacement de projets dans des régions voisines et de conforter l’attractivité des territoires ruraux et l’emploi. Pour les représentants FDSEA et JA « il est évident que tout le monde s’y retrouverait ».Ils exposent leurs demandes, qui consistent à mobiliser des fonds du PCAE pour les exploitations et les territoires en apportant un soutien plus fort sur des projets structurants qui favorisent l’économie locale et créent des emplois (volailles, palmipèdes, veau de boucherie, vaches laitières…) et sur des projets de production végétale (pommes, noix, châtaignes et maraîchage de production). Les besoins sont évalués à 1,5 million d’euros par an sur 5 ans et les agriculteurs demandent de rehausser les plafonds des aides.

"1 an d'instruction des dossiers PCAE, ce n'est plus possible"

Emmanuel Lissajoux et Antoine Brousse, présidents de la FDSEA 19 et JA 19, le rappellent, il faut absolument diminuer les délais d’instruction des demandes d’aide PCAE (pratiquement 1 an aujourd’hui) et simplifier les conditions d’accès : une grille unique pour la sélection des projets, avec moins de diagnostics, et plus d’économies, tout cela dans un souci de viabilité des projets.La FDCuma a, quant à elle, évoqué le problème soulevé par les maladies contagieuses. En effet, pour obtenir des aides à l’achat d’une bétaillère, il fallait faire une acquisition en copropriété (au moins 3). La FDCuma demande un changement de conditionnalité.Un mot est souvent prononcé par les agriculteurs corréziens lors de cette rencontre : agroécologie. Ils le disent : « ce n’est pas un vain mot, et nous sommes pour la plupart très vertueux sur nos exploitations. »Un dernier point est soulevé : celui de l’eau et des retenues collinaires qui consistent à capter l’eau de ruissellement. Le problème n’est pas de respecter les zones humides protégées et avérées, comme les tourbières, mais c’est « le classement en zone humide de terrains dès qu’il y pousse 3 joncs ». L’irrigation est un gros souci pour tous les agriculteurs face aux changements climatiques. Alain Rousset explique qu’il vaut mieux contacter l’Agence de l’eau afin de s’en servir comme interlocuteur avec la DREAL.Tous les participants se rendent ensuite dans une ferme d’Ayen, en difficulté sur sa demande PCAE, afin de voir un cas concret.Le Président de région, très réceptif et attentif durant cet après-midi, promet aux corréziens de tout examiner et de retravailler sur les sujets évoqués et les propositions qui lui ont été faites. 

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