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En vidéo > Action : Pluie de bottes et bonhomme de paille devant la préfecture...

Exaspérés et fragilisés par l’accumulation des crises économique, climatique et sanitaire, plus de 200 agriculteurs ont conduit une action symbolique devant la préfecture, au Puy.

Le 27 janvier, la cour de la Préfecture du Puy-en-Velay était jonchée de bottes et de bleus de travail déposés par des agriculteurs qui se sentent délaissés à la fois par le gouvernement et par l’Europe. Ce matin-là, plus de 200 exploitants agricoles ont répondu à l’appel à la mobilisation lancée par la FDSEA et les JA pour dénoncer la situation gravissime dans laquelle se trouvent de nombreuses exploitations du département.

1 exploitation sur 2 potentiellement en faillite

«Une exploitation sur deux est potentiellement en faillite sur l’année 2016 et n’arrive plus à couvrir ses coûts de production.  Certaines exploitations vont même perdre jusqu’à leurs biens privés !» annonce le président de la FDSEA Yannick Fialip avant de détailler toutes les difficultés qui s’accumulent sur les fermes.«En 2015, les revenus des agriculteurs n’ont pas été bons. Le plan d’urgence devait permettre d’aider les exploitations, or ce dispositif a du mal à se mettre en oeuvre ; de surcroît 2016 s’annonce encore plus difficile que 2015 !» ajoute-t-il.Pour la FDSEA et les JA, la solution est loin d’être «miraculeuse», il suffit de retrouver des prix ; «entre 10 et 20% d’augmentation de prix permettraient de sauver les exploitations» affirme le président de la FDSEA. Pour ce faire, la profession attend un engagement fort de la part de la distribution et des industriels. Les agriculteurs attendent aussi beaucoup de la part de l’Europe : «On doit retrouver un projet agricole à l’échelle européenne car le seul projet que l’on sent aujourd’hui au niveau de l’Europe est suicidaire ; il met en compétition les différentes agricultures et à ce rythme-là, on ne tiendra pas dans nos régions» indique Yannick Fialip.Les agriculteurs sont venus pour rappeler au Préfet un certain nombre d’engagements pris à l’automne par le gouvernement. Les financements manquent dans le cadre du plan d’urgence : la profession demande notamment des financements supplémentaires pour que tous les dossiers éligibles FAC puissent être traités de manière équitable et une enveloppe spécifique suffisante pour que le dispositif de l’année blanche puisse réellement se mettre en place au plus vite. En ce qui concerne la sécheresse, les agriculteurs  réclament un traitement rapide et juste du dossier (avec des taux de perte qui reflètent la réalité du terrain) présenté l’an dernier avec la collaboration de l’administration.Sur la PAC, la profession pointe du doigt le retard pris dans l’instruction des déclarations PAC 2015 : «Encore 20% des aides n’ont pas été versées ; ce n’est pas tenable pour les agriculteurs». Cette action syndicale visait en particulier le ministre de l’Agriculture ; jugé «absent» sur le dossier agricole, les agriculteurs demandent que celui-ci se trouve en priorité mobilisé par l’agriculture et qu’à ce titre il se rende à Bruxelles «demander des comptes pour que l’on retrouve de la régulation au sein de la communauté européenne et des prix rapidement».La FCO faisait également partie de la longue liste des revendications des  exploitants agricoles présents ce 27 janvier ; outre une meilleure anticipation de la part du gouvernement, la profession réclame entre autres le versement d’une indemnité de compensation pour les pertes économiques subies. A l’issue de cette manifestation, une délégation d’agriculteurs a été reçue par le secrétaire général de la Préfecture, qui s’est montré à l’écoute et a assuré qu’il ferait en sorte qu’une note écrite (sur la situation délicate des agriculteurs du département) soit transmise auprès du Ministère.

Véronique Gruber


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