En patrouille sur le lac de St-Étienne-Cantalès
Depuis samedi dernier, et durant tous les week-end de l'été, les gendarmes contrôlent la navigation sur le lac de Saint-Étienne-Cantalès, avec des patrouilles également pédestres et à VTT.
En ce premier week-end de grand départ en vacances des juillettistes, l'adjudant chef Frédéric et le gendarme Laurent ne sont pas sur les routes bondées mais sur les eaux encore tranquilles du lac de Saint-Étienne-Cantalès. À bord du bateau mis à disposition gracieusement par le RNC, le Rénac
nautic club (lire par ailleurs), tous deux étrennent la saison estivale de la "brigade" nautique qui, jusqu'en septembre, va assurer chaque week-end la sécurité et la tranquillité de la navigation sur les 562 hectares du plus grand lac artificiel d'Auvergne(1). Après deux nuits successives de patrouilles, les deux militaires du Psig(2) Sabre d'Aurillac reprennent du service ce samedi après-midi.
Avant tout de la prévention
Si la fréquentation est encore timide sur les plages et sur le lac, les mauvaises habitudes ont la vie dure. Quelques minutes à peine après la mise à l'eau de leur embarcation, à l'approche de la passerelle himalayenne, le bruit d'un plongeon ne laisse aucun doute : un des adolescents présent sur l'ouvrage vient de sauter, comme juste avant lui un de ses camarades depuis la falaise qui surplombe le site. Véritable sport national, les plongeons et sauts depuis les falaises et tous les ouvrages d'art sur le lac (pont de la Marie à Lacapelle-Viescamp...) sont pourtant interdits par arrêtés municipaux. Des accidents graves ont eu lieu par le passé et ces sauts répétés depuis la passerelle ont également fragilisé les dispositifs d'ancrage de la structure nécessitant leur renforcement par des câbles, explique au groupe d'ados le chef du Psig, tout en leur rappelant qu'ils sont passibles d'une contravention de 1re classe pour cette infraction. Les jeunes gens en seront quitte pour ce rappel à l'ordre que les deux gendarmes vont répéter tout au long de l'après-midi au fil de leur passage sur le site. Un coup d'épée dans l'eau... "On sait pertinemment qu'une fois le dos tourné, ils vont recommencer", reconnaît l'adjudant-chef Frédéric, qui veut croire cependant que la répétition de cette sensibilisation finira par payer tout comme ces opérations "d'affichage" de la gendarmerie tout l'été.
Indélicats jet-skis
Assurance, permis bateau, documents (immatriculation) de l'embarcation, droit de navigation acquitté, présence à bord d'un gilet de sauvetage par personne, d'un système de remontée (petite échelle), d'une corde pour se faire remorquer, d'un extincteur... : lors de ses interventions aussi bien auprès des bateaux de pêcheurs que de plaisance(3), la patrouille nautique vérifie le respect des obligations réglementaires liées à la navigation tout comme la vitesse dans les zones où celle-ci est limitée (6 noeuds par exemple à l'approche des embarcadères), et ce, de jour comme parfois de nuit, la navigation nocturne étant en effet prohibée.
"Globalement, ça se passe très bien, la population qui pose le plus de problème, ce sont les jet-skis, beaucoup de jeunes qui en louent ne prennent pas forcément connaissance de la réglementation du plan d'eau, ne respectent pas les zones de vitesse limitée, ni les règles de navigation et de courtoisie, ils ne s'occupent pas trop des pêcheurs autour d'eux", pointe le gendarme, qui a dû procéder à plusieurs verbalisations l'été dernier.
"Ça casse une barrière"
Disposant de trois seuls pilotes bateau, la compagnie d'Aurillac adapte sa présence sur site en fonction de leur disponibilité tout comme celle des hommes du Psig et des brigades environnantes, afin de déployer un équipage sur l'eau mais aussi des patrouilles pédestres et à VTT. Objectif : faire respecter les interdictions de stationnement et de campings sauvages, de feux et barbecues, des chiens sur la plage, intervenir en cas de nuisances sonores avec des mini-enceintes devenues hyper-puissantes, prévenir les vols sur les plages comme dans les véhicules et sur les embarcations (des moteurs de barque ont ainsi été subtilisés)... "Il y a aussi des cas d'exhibition et les patrouilles qui opèrent en civil sont également là pour verbaliser la consommation de stupéfiants, c'est un peu le jeu du chat et de la souris", sourit le sous-officier, évoquant également l'intervention des militaires l'an dernier suite aux dégradations sur les structures gonflables de Rénacland.
"On est avant tout là pour "montrer du bleu", faire de la prévention, on a de très bons contacts avec les touristes comme avec les habitués, en patrouillant en VTT ou en bateau, les gens nous voient d'une autre façon, ça casse une barrière", se félicite l'adjudant-chef qui, comme ses hommes et collègues, apprécie ce changement de cadre et de missions, moins exigeantes que celui des violences intrafamiliales, des disparitions, des menaces de forcenés...
(1) Des patrouilles nautiques sillonnent également les eaux de Grandval et Mallet.
(2) Peloton de surveillance et d'intervention.
(3) On peut en compter 200 en pleine
saison.