Élodie Charreire une nouvelle fois dans la caravane du Tour de France
Native de l’Aubrac, le maréchal des logis chef Élodie Charreire est depuis samedi de nouveau sur la route du Tour, pour faire la promotion des métiers de la Gendarmerie
À32 ans, Élodie Charreire, maréchal des logis chef de la gendarmerie nationale, est une nouvelle fois aux premières loges de cette aventure cycliste en France, diffusée par 60 télés dans
190 pays, ce qui lui confère le titre d’événement mondial. En 2017, Élodie avait allié sa
passion et son métier en intégrant la caravane publicitaire du Tour en tant qu’adjointe au chef de détachement. En 2019, il en ira de même pour trois semaines sur les routes de France. “Depuis toute petite, je suis fan de cet événement convivial. De ce spectacle sportif, fédérateur.” Chaque été, cette fana de vélo, qui a pratiqué le VTT en compétition, ne laisse pas son Tour et profite de ses vacances pour applaudir les coureurs (“Je vais aussi au critérium de Marcolès...”) Originaire de Jabrun, dans cet Aubrac qu’elle adore, elle est issue de la filière sportive et est par ailleurs passionnée d’histoire et de voyages.
Gendarme d’abord
Avec en poche deux licences, et un monitorat de secourisme, en 2008, elle intègre l’école de gendarmerie de Châteaulin puis, en 2009, la première brigade territoriale de Séverac-le-Château. Officier de police judiciaire en 2014, elle rejoint en 2017 la Brigade de recherches de Millau, spécialisée dans la police judiciaire. Technicienne d’identification criminelle, monitrice de secourisme et référente sport, elle s’occupe de l’instruction des gendarmes auxiliaires volontaires et est référente recrutement pour le Sud-Aveyron. Cette fibre sportive, il se trouve qu’elle pousse aussi dans le terreau de la Gendarmerie qui, chaque année, lance un appel aux volontaires pour participer à la caravane. La démarche permet entre autres à l’institution de faire sa promotion. Douze gendarmes, parité homme femme respectée, sont choisis parmi quelque 600 candidats, à l’issue de plusieurs entretiens, par la Direction générale de la gendarmerie nationale pour participer à la “Grande boucle”.
Le job ? “C’est une mission de communication, où l’on met en valeur l’institution, les perspectives de carrière qu’elle offre et la diversité de ses métiers. Nous diffusons aussi au public au bord des routes, des messages de prudence. Être dans le Tour, où tout est millimétré, c’est une sorte de rêve. Je suis très fière, honorée d’avoir été sélectionnée à deux reprises pour y participer. C’est une expérience humaine et enrichissante. En un mot : c’est génial !” avoue la jeune femme. Mais, s’il s’agit là “d’une mission grisante”, elle n’en est pas moins exigeante : “Il faut toujours garder en tête la sécurité.”
D’ailleurs, tout est prévu en ce sens. Les militaires sont en mission et, comme tels, ils sont armés. En outre, si nous ne saurons pas où ils se trouvent, c’est secret défense, et les photos de ces hommes non floutées sont interdites... Le GIGN est bien présent en cas de coup dur, de même que 13 000 gendarmes, mobilisés pour l’occasion.
Participer à la caravane demande une préparation : “Nous partons tous le 30 juin à Issy-les-Moulineaux à la Direction générale de la gendarmerie avec, au programme, un bon briefing : média training, secourisme, sécurité, conduite des véhicules automatiques et préparation logistique. La caravane compte quatre véhicules et un camion de la gendarmerie où sont stockés les goodies et nos bagages. Un gendarme logisticien s’occupe de l’intendance : réservations, plannings, lavage du linge, etc.”
Les journées sont chargées
Une journée type débute avec un lever à 5 h 30. “Au mieux, c’est à 7 heures “mais là, c’est carrément grasse matinée”, sourit Élodie. Nettoyage et tests des véhicules. Rien ne doit être laissé au hasard, et les “bleus” ne sont guère couchés avant minuit, après des étapes de cinq à sept heures.
“Ce que je préfère, c’est la rencontre avec le public, l’échange avec les autres caravaniers, la réception d’invités, de journalistes...”, avance Élodie qui se remémore des souvenirs : l’arrivée des coureurs à “La planche des belles filles”, en Haute-Saône, ou encore, quand sa famille et ses amis, massés en Aubrac en 2017, arboraient des pancartes “Bienvenue Élodie”. Ou quand l’an dernier, dans les Alpes et en civil, elle avait été ovationnée par des caravaniers la reconnaissant. La famille et les amis seront cette fois dans la montée du Couffour à Chaudes-Aigues et, savoure-t-elle, “je pense qu’ils m’ont préparé des surprises”... Et puis, après cette épopée de trois semaines, les 100 ans du Maillot jaune fêtés à Pau, le 28 juillet, ce sera l’arrivée sur l’avenue des Champs-Élysées.
La fin d’une belle aventure teintée d’un peu de nostalgie. Mais, d’abord, le 6 juillet, Élodie avait rendez-vous au départ de Bruxelles. Prête pour cette nouvelle page qui va s’écrire et où “je compte me régaler du Tour, profiter de cette chance qui m’est offerte pour mettre en valeur mon département, et la diversité des métiers de la gendarmerie”... Enfin, Élodie Charreire candidatera à nouveau l’an prochain, pour la caravane. Jamais deux sans trois ?