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Eleveurs et transformateur réunis autour d’une bonne raclette

La raclette MontLait est enfin dans les rayons des supermarchés et déjà le succès est au rendez-vous avec 1,6 tonne de fromages vendus.

Didier Thuaire (à gauche), directeur de la SFL et Éric Germain, producteur de la marque MontLait réunis autour d’une bonne raclette pour une recette pleine de succès.
Didier Thuaire (à gauche), directeur de la SFL et Éric Germain, producteur de la marque MontLait réunis autour d’une bonne raclette pour une recette pleine de succès.
© MC

La marque de producteurs « MontLait » se développe encore un peu plus. Après le succès inespéré de son lait de montagne UHT, elle part désormais à la conquête d’un autre produit emblématique des GMS : la raclette. Commercialisée depuis peu, la raclette « MontLait» est le premier fromage du genre élaboré par et pour les producteurs, en étroite collaboration avec la Société Fromagère du Livradois (SFL) à Fournols (63). À ce jour, plus de 3 950 barquettes de 400 grammes ont été vendues et 53 196 autres commandées.

 

Etoffement de la gamme

Depuis 2013 et la création de la marque, l’Association des Producteurs de Lait de Montagne (APLM) revendique « la valorisation et le maintien d’une activité agricole et économique sur les territoires enclavés de montagne ». Chaque nouvelle initiative repose donc sur ce crédo et la création d’un nouveau produit ne fait pas exception.

L’élaboration d’un fromage de montagne était donc la suite logique du développement de la marque. Toutefois, Éric Germain, trésorier de l’association ne s’attendait pas, comme bon nombre de ses collègues, à ce que leur idée se termine autour d’une raclette. « Nous sommes des éleveurs, parfois il nous manque une expertise industrielle et commerciale. Le fromage répond à un marché très différent du lait UHT… »

 

Collaboration montagnarde

Un marché bien connu de la SFL où, depuis deux générations, plusieurs tonnes de fromages sortent chaque année de l’usine. Basée à Fournols, au cœur du Livradois-Forez à plus de 1 000 mètres d’altitude, la laiterie de la famille Thuaire était toute trouvée pour collaborer avec « MontLait ». «Certains éleveurs de notre laiterie sont membres de l’APLM et ce sont eux qui nous ont proposé d’entrer dans la démarche. Nous avons accepté parce que c’est une initiative dans l’air du temps. La plus-value va directement aux éleveurs mais aussi au transformateur. C’est une relation totalement nouvelle » témoigne Didier Thuaire, le directeur.

Une raclette unificatrice

Dès lors, l’industriel encourage les producteurs de « MontLait » à s’orienter vers une raclette tranchée. Malgré le nombre incalculable de références en rayon, Didier Thuaire l’assure : « il n’existe aucune autre démarche semblable sur ce produit. Aucun de nos concurrents n’a de raclette tranchée fabriquée avec du lait de montagne et transformée en montagne garantissant un retour aux producteurs. » De plus, la laiterie possède une certaine expertise dans la raclette tranchée puisque chaque année, des milliers de fromages sortent de l’usine de Fournols sous différentes marques.

La raclette « MontLait » connaît le même circuit (avec quelques secrets de fabrications en plus NDLR). « Environ 9 litres de lait sont nécessaires pour un fromage et 8 semaines d’affinage. » Une fois le temps de « pousse » atteint, les raclettes alors carrées rejoignent leur lieu de découpe et de conditionnement à Clermont-Ferrand. Les barquettes sont ensuite livrées en colis aux différents magasins. « La campagne de la raclette s’étale sur 4 mois seulement» précise le transformateur.

Même territoire, même combat

La commercialisation de la raclette « MontLait » a débuté le 7 octobre, après un lancement officiel au Sommet de l’élevage. Les enseignes Leclerc, Carrefour, Système U ont été les premières à signer. Intermarché et même Lidl rejoignent la liste des distributeurs. Une agréable surprise pour Éric Germain qui s’occupe également des relations avec les GMS. « Les débuts ont été laborieux mais aujourd’hui nous enregistrons un boom au niveau des commandes. Contrairement au lait UHT, les distributeurs sont plus durs dans les négociations. Mais on ne peut pas faire des promotions comme une usine placée au bord de l’A75 ! » Une analyse à laquelle Didier Thuaire consent.

Le directeur de la laiterie place d’autres espoirs dans la démarche « MontLait ». « Bien que nous n’ayons pas établi de volumes «prévisionnels » pour la transformation, ce nouveau produit renforce quoi qu’il en soit notre activité. Le lait est collecté dans un rayon de 50 km ! Une laiterie comme la nôtre dépend donc entièrement des productions des éleveurs de montagne. Participer à leur maintien, c’est aussi participer au nôtre ! » Cette nouvelle collaboration conforte également les producteurs de l’APLM dont l’objectif de valoriser leur territoire de montagne et son économie semble atteint.

Prochaine étape : le beurre !

 

Il faut savoir prendre la vague quand elle est là ! Et c’est bien ce que l’APLM compte faire. Après le lait en bouteille et la raclette, les producteurs s’apprêtent d’ici quelques mois à commercialiser le beurre «MontLait ». Le principe reste le même, « valoriser le lait de montagne et le territoire ». Cette fois-ci en revanche, le produit ne sera ni fabriqué, ni conditionné dans le Puy-de-Dôme mais à Auzances en Creuse. L’APLM travaille ainsi au développement d'un beurre haut de gamme, avec une sélection de ferments spécifiques et exclusifs Mon Lait. Son lancement est prévu pour début 2019.

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