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Eau : gestion concertée, "ce doit être un mariage de raison"

Environ 150 acteurs de l'eau du Puy-de-Dôme se sont réunis hier soir (17 octobre) à Riom pour débattre sobriété, gouvernance, quantité, qualité, innovation ou encore tarifs de l'eau.

Main qui prend de l'eau dans une mare
La préservation de la ressource en quantité et qualité n'est désormais plus une option face au changement climatique, les acteurs de l'eau ont été mis autour de la table dans le Puy-de-Dôme.
© Freepik

Dès sa prise de fonction en tant que Préfet du Puy-de-Dôme, il y a tout juste un an, Joël Mathurin avait affiché la couleur, celle translucide de l'eau. Le haut fonctionnaire annonçait alors avec détermination vouloir se saisir de ce dossier. Chose promise, chose due. La semaine dernière, quelques mois après le lancement du "printemps de l'eau" en mars dernier qui a mis autour de la table les acteurs de l'eau du territoire (collectivités, services d'États, gestionnaires de réseaux, industries, agriculteurs, consommateurs....), quelque 150 d'entre eux se sont réunis à Riom pour une grande conférence. Aucune annonce n'a été faite mais une étape supplémentaire a été franchie dans la réflexion autour d'une gestion patrimoniale de l'eau, face aux enjeux de notre siècle. 

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Les sécheresses impactent l'approvisionnement en eau

L'année 2024 est un ovni dans le paysage climatique de ces dernières années où les sécheresses se sont succédées. Le Puy-de-Dôme a alors connu ce que d'aucuns auraient cru impensable : assèchement des barrages, difficultés d'approvisionnements en eau dans les communes allant jusqu'au citernage. Le spectre de 2023 est encore dans les esprits et tout particulièrement celui du préfet qui se souvient : 

Nous étions à quelques jours de prendre des mesures de restrictions drastiques pour préserver l'approvisionnement en eau potable de Clermont-Ferrand ».

La préservation de la ressource en quantité et qualité n'est désormais plus une option face au changement climatique et avant que le débat ne se cristallise encore davantage, les acteurs de l'eau ont été mis autour de la table. « Ce que l'on espère c'est commencer à partager des éléments de stratégie » exprimait le préfet en conférence de presse. Le haut fonctionnaire souhaite aller vite car le changement climatique n'attend pas « nous passons d'un extrême à l'autre ; l'année dernière, à la même heure, nous avions encore dans le département des arrêtés sécheresses (...) et ce soir (17 octobre NDLR) j'ouvre une cellule de crise pour se préparer aux inondations ».

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La chasse aux fuites d'eau

Près de 59 millions de m3 sont distribués chaque année dans le Puy-de-Dôme dont près de 16 millions qui sont perdus. Le rendement moyen du réseau d'eau potable, d'environ 14 000 km de canalisations, est de 73%. 

Une gabegie pour Lionel Chauvin, président du Département pour qui « il faut réduire les fuites, rénover les réseaux et connecter voire interconnecter les réseaux. Les agriculteurs ont su le faire pour l'irrigation. Pourquoi les collectivités ont-elles tant de mal à y parvenir ». À la fin de l'année 2024, le Département aura d’ailleurs investi 7 millions d'euros dans les territoires pour la gestion de l'eau. « L'eau nécessite une responsabilité commune et nous devons agir en coordonnant nos efforts » appuyait le président du Département.

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L'agriculture s'engage

Au fil des trois tables rondes qui composaient cette grande conférence, les initiatives et innovations autour d'une gestion concertée de l'eau ont orienté les débats. D'ailleurs sur le thème de la résilience et de la sobriété de l'eau, l'évolution des pratiques et des systèmes agricoles pour gagner en résilience ont été abordés ainsi que la question du stockage de l'eau. Pas de tabou, donc durant cette « agora de l'eau » qui au contraire alimente le débat d'une gestion concertée.

Baptiste Arnaud, président des irrigants individuels du Puy-de-Dôme salue la position affirmée par le Préfet à cette occasion : « il a conclu cette conférence en invitant tous les acteurs à réfléchir à des solutions de stockage de l'eau multi-usage. C'est ce que la profession agricole demande depuis plusieurs années maintenant ».

De son côté Sabine Tholoniat, présidente de la FNSEA 63 note une prise de conscience de la part de tous les acteurs. « Les agriculteurs doivent s'inscrire dans cette dynamique de gestion concertée de l'eau. Que ce soit pour l'abreuvement ou l'irrigation, sécuriser la ressource, c'est sécuriser nos exploitations et conserver des actifs dans nos territoires. Il est primordial d'éviter la concurrence entre les usagers. Certains de nos opposants semblent ne pas l'avoir encore compris puisqu'ils n'hésitent pas à prôner la décroissance de l'agriculture et à opposer les modèles. Ce n'est pas la solution. L'heure n'est plus à la démagogie ! »

 

 

 

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