Du producteur au consommateur, en passant par les départements
Trois ans après sa création, l’association nationale Agrilocal.fr peut s’enorgueillir d’avoir embarqué 28 départements dans son sillage, et « relocalisée » annuellement près de 360 tonnes de produits alimentaires.
Le dispositif « agrilocal » a franchi une nouvelle étape, vendredi dernier, à Clermont-Ferrand, avec la signature d’une charte de partenariat entre l’association nationale agrilocal.fr et l’assemblée des départements de France (ADF). « Même si la loi Notre est venue spécialiser les compétences des collectivités locales, la promotion de l’agriculture de proximité demeure au cœur des préoccupations de nos assemblées départementales », a indiqué Jean-Yves Gouttebel, président du Conseil départemental du Puy-de-Dôme et co-président avec André Gilles, vice-président du Conseil départemental de la Drôme en charge de l’agriculture, de l’association nationale « agrilocal.fr ». Plate-forme virtuelle de mise en relation simple, immédiate et sans intermédiaires entre les acheteurs publics de la restauration collective (collèges, écoles primaires, maisons de retraite, lycées…) et les producteurs agricoles locaux, agrilocal.fr a déjà séduit 28 départements : les deux pionniers évidemment la Drôme et le Puy-de-Dôme, mais bien d’autres encore : Allier, Aude, Calvados, Cantal, Cher, Corrèze, Côtes-d’Armor, Creuse, Doubs, Haute-Garonne, Haute-Saône, Hérault, Indre-et-Loire, Jura, Manche, Orne, Seine-Maritime, Vaucluse, Territoire de Belfort, Landes, Haute-Vienne, Ain, Lozère, Eure, Dordogne et Vienne. L’an dernier, 704 acheteurs sont passés par l’une des plate-formes de « vente directe ». Il s’agit de 363 collèges, 117 communes, 73 lycées, 69 maisons de retraite…
Les départements, chantres de la proximité
1 412 producteurs sont actuellement référencés pour un volume annuel de produits commercialisés de 360 tonnes. C’est encore trop peu, mais la mayonnaise ne demande qu’à prendre. L’intérêt d’avoir hissé la démarche au niveau national est triple : cela a permis de mutualiser la gestion de la plate-forme, de promouvoir à grande échelle l’initiative, mais aussi de prouver à ceux qui militent pour la disparition des départements de la pertinence de cet échelon pour porter des projets de ce genre.
Derrière agrilocal, il y a sans aucun doute un acte politique, qui dépasse le simple coup de com’.
Pierre Monzani, directeur général de l’ADF¹, en est convaincu : « Agrilocal est la preuve que les départements ont un rôle moteur et innovant dans la mise en œuvre de politiques de solidarité territoriale et le développement de l’économie de proximité ». Ce positionnement s’appuie, selon lui, sur des objectifs clairs, pragmatiques et partagés. À savoir : Faciliter l’accès des producteurs à la commande publique de denrées alimentaires ; apporter une juste rémunération aux agriculteurs, favoriser l’introduction de produits bio et/ou locaux, frais et de bonne qualité dans les établissements de restauration collective, développer l’apprentissage du goût et diminuer l’impact environnemental par l’approvisionnement direct.
1. En raison des grèves dans les transports, le président de l’ADF, Dominique Bussereau n’a pu être présent à Clermont-Ferrand.