Du lait de foin qui n'attend qu'à être mieux valorisé
Le Gaec Bruel* est l'un des rares élevages de Châtaigneraie à avoir investi dans le séchage en grange et une alimentation 100 % à l'herbe. Des éleveurs très satisfaits avec un bémol.
Le seul véritable regret de Géraud Bruel ? Ne pas pouvoir valoriser son lait 100 % au foin dans le cadre de la filière AOP cantal. « Notre type de ferme irait très bien sur le secteur de Saint-Flour, là-bas on aurait une valorisation à juste titre de notre lait alors qu'ici, il est mélangé aux autres sans différenciation », déplore l'éleveur laitier saint-mamétois qui a rejoint le Gaec parental en 2009. Le Gaec Bruel composé aujourd'hui de Géraud et sa mère Martine - qui fera valoir ses droits à la retraite en fin d'année - fait en effet figure d'exception en Châtaigneraie où les exploitations laitières s'étant converties au séchage en grange « sont soit engagées en bio, soit en transformation fromagère ». Un dernier choix que Géraud n'est pour l'heure pas prêt à embrasser en raison de la main-d'oeuvre qu'il suppose.
Hormis donc ce volet tout sauf négligeable, le producteur de Vialaque ne voit que des avantages au virage amorcé par son père Jean-Louis il y a une quinzaine d'années et approfondi depuis : « Mon père faisait déjà du stockage de foin en vrac. En 2005, pour s'affranchir de l'ensilage d'herbe et gagner en qualité, il est passé au séchage en grange en aménageant le bâtiment », relate le jeune homme. Coût de l'investissement à l'époque, près de 33 000 EUR HT (hors autochargeuse), pour aménager, remplir et ventiler deux cellules. Une seconde étape est franchie dix ans plus tard avec l'ajout d'une troisième cellule (également de 10 m sur 11 et 6 m de hauteur) d'une capacité de 170 tonnes de matière sèche. Parallèlement, des logettes avec tapis et caillebotis ont remplacé les logettes paillées pour le confort des animaux et celui des éleveurs qui confirment un gain de temps depuis. Ce nouvel investissement a atteint un total de 42 600 EUR HT** (ventilateur, distributrice...) aidé à hauteur de 40 % par le PCAEA*** tandis que le Pacte Cantal a subventionné à 50 % le coût de l'autochargeuse (42 000 EUR).