Bio
Du conseil et un soutien pendant la période de conversion
Le Gaec Chèvrerie de Vourzac, commune de Sanssac-l’église, est en pleine évolution depuis son entrée en conversion
il y a deux ans. Et depuis peu, les associés ont arrêté l'atelier chèvres pour se spécialiser en vaches allaitantes.
Le Gaec Chèvrerie de Vourzac, commune de Sanssac-l’église, est en pleine évolution depuis son entrée en conversion
il y a deux ans. Et depuis peu, les associés ont arrêté l'atelier chèvres pour se spécialiser en vaches allaitantes.
À respectivement 45 et 40 ans, Vincent et Émilie Cosme entament véritablement une autre phase dans leur carrière professionnelle. Il y a deux ans, le couple d'éleveurs a opté pour l'agriculture biologique et le 15 mai prochain, leur exploitation produira officiellement dans ce mode de production. Une autre évolution et pas des moindres est à noter : en février dernier, ils ont vendu leur troupeau de 140 chèvres. Des changements radicaux que Vincent explique sans aucun embarras : "L'élevage de chèvres, pour la production de lait dont une partie était livrée à la laiterie Carrier et le reste transformé en fromages vendus par nos soins, induisait beaucoup de travail et un revenu que l'on ne jugeait pas à la hauteur. En plus, notre cheptel caprin était installé dans un vieux bâtiment type tunnel qu'il aurait fallait changer rapidement...". La famille Cosme a préféré miser sur son cheptel de vaches allaitantes introduit en 2008 et qui a permis à Émilie de s'installer en 2013.
Une marche pas trop haute
Les deux associés ont également fait le choix de produire en agriculture biologique, un choix important qui induit bon nombre d'évolutions dans leurs pratiques même si la marche à franchir par le Gaec n'était pas trop haute. "Cela faisait 4 ans que je réfléchissais à passer en bio. Je ne voulais plus utiliser ni pesticides ni engrais pour mes cultures même si j'en utilisais très peu. Mon exploitation est extensive et la pratique du bio me paraissait adaptée. J'avoue aussi que le regard de la population lorsque je sortais le pulvérisateur m'a définitivement décidé. Vous savez ici, la population est très urbaine...".
Bien décidé à faire évoluer ses pratiques, Vincent a fait appel au service agriculture biologique de la Chambre d'agriculture de Haute-Loire. La conseillère Sandrine Dubois a alors réalisé une étude technico-économique qui a donné le feu vert à Vincent : "J'ai constaté que produire en bio était jouable sans trop de changements. J'ai donc entamé la conversion de notre exploitation". À partir de là, la conseillère et Jean-Christophe Freyssenet de Bovins Croissance n'ont plus quitté Vincent et Émilie... Durant deux ans, ils ont accompagné les éleveurs dans la conversion des cultures et de l'atelier allaitant.
En matière de cultures, Vincent sait désormais qu'en agriculture biologique, la rotation des cultures est primordiale. "Pour réussir il faut prévoir des rotations strictes plusieurs années à l'avance et surtout veiller à s'y tenir. Sur les conseils de la Chambre d'agriculture, je conduis mon assolement avec plus de rigueur et j'ai introduit du méteil dans mes rotations pour remplacer les tourteaux. Cette culture tampon pleine d'atouts (culture sans entretien qui résiste à la sécheresse) me permet d'ajuster la quantité de fourrage. Le plus dur à gérer, c'est la gestion des pâtures " explique Vincent qui rencontre la conseillère 3 fois par an pour faire un point technique sur la rotation et qui n'hésite pas à la contacter au besoin.
Le passage en bio a induit des évolutions notables sur la conduite du cheptel aubrac. L'interdiction de l'attache des animaux en agriculture biologique et le souhait d'engraisser une quinzaine de bœufs, obligent Vincent et Émilie à construire un nouveau bâtiment. "Les cours des broutards étant trop bas, nous avons décidé d'élever des bœufs bio dont les cours sont plus élevés mais les charges plus importantes".
Conseil technique et soutien moral
Durant ces deux années de conversion, l'appui du service agriculture biologique de la Chambre d'agriculture a été fort apprécié sur ce Gaec entre époux. "Cela nous a apporté un soutien dans notre réflexion, du conseil technique au quotidien et de l'assurance durant la conversion qui n'est pas une période facile. C'est aussi un soutien moral important" explique l'éleveur qui attire l'attention sur le rôle fondamental de l'aide à la conversion qui lui a permis de passer cette période un peu plus sereinement.