Divisions au Parlement européen sur l'utilisation des terres
Les discussions qui débutent au sein du Parlement européen sur les propositions de la Commission européenne concernant l'utilisation des sols, le changement d'utilisation des sols et la foresterie (LULUCF) promettent d'intenses débats.
Nouveau sujet de discorde entre les commissions de l'Agriculture (Comagri) et de l'Environnement (Comenvi) du Parlement européen : les propositions de la Commission européenne concernant l'utilisation des sols, le changement d'utilisation des sols et la foresterie (LULUCF). Les projets de positions sur ce dossier que viennent de présenter les rapporteurs des deux commissions (la Comagri n'étant consultée que pour avis) divergent fortement. Dans son projet d'avis pour la Comagri, son président Norbert Lins plaide pour une augmentation de 15 % de l'absorption moyenne des émissions de gaz à effet de serre pour les années 2018, 2019 et 2020, le tout assorti d'une évaluation de l'impact sur la sécurité alimentaire, la bioéconomie et la substitution des combustibles fossiles. Ce qui reviendrait probablement à abaisser le seuil de millions de tonnes d'équivalent CO2 d'absorptions nettes de carbone pour 2030 mis sur la table par Bruxelles. Norbert Lins estime que l'objectif de puits de carbone pour 2030 doit rester « réaliste, ambitieux et fondé sur les analyses scientifiques les plus récentes ».
De plus, selon lui, l'inclusion proposée du méthane dans le dispositif après 2030 nécessite « une réévaluation des émissions de gaz à effet de serre biogènes à courte durée de vie ». Bruxelles a proposé qu'à partir de 2030 les émissions hors CO2 de l'agriculture (méthane et oxyde d'azote) intègrent le secteur LULUCF avec, pour le nouvel ensemble, un objectif de neutralité climatique à l'horizon 2035.