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A Dienne, le moulin de Drils reprend vie

Bernard Rougerie et ses élèves ébénistes achèvent le mécanisme en bois du moulin de Drils, près de Dienne. Le moulin va tourner à nouveau cet été après de longs mois d’un travail de fourmi. Il ne manque plus que le meunier…

Bernard Rougerie s’est pris de passion pour le moulin de Drils, dont il a minutieusment reconstitué le mécanisme.
Bernard Rougerie s’est pris de passion pour le moulin de Drils, dont il a minutieusment reconstitué le mécanisme.
© L'Union du Cantal
Le village de Drils, sur la commune de Dienne, garde son caractère montagnard avec son habitat authentique, coiffé de larges toits de lauze, et aux cours encore pavées de galets… Son moulin n’échappe pas à l’élan de restauration qui anime ce petit village. Devenu propriété communale dans les années 1990, le moulin est caractéristique de ces zones d’altitude uniquement desservies par de frêles torrents. Un bief, aménagé au pied d’une cascade dévalant du Limon, détourne un peu d’eau vers une réserve en partie taillée dans la roche qui, autrefois, permettait à deux meules de pierre de moudre le grain des habitants. Ce moulin, édifié vers 1646, a probablement fonctionné jusqu’aux premières années du 19e siècle. Si le meunier y
faisait parfois la sieste, il n’y habitait pas. L’espace était entièrement occupé par les mécanismes installés en vertical et actionnés sous la pression de l’eau. Après de nombreuses années d’abandon, l’herbe folle perçait entre les écailles de la toiture et la maçonnerie flanchait quelque peu. Derrière la porte, aujourd’hui refaite à l’identique avec ses clous récupérés un à un, il ne restait presque rien de ce passé. Les pièces de bois avaient pourri, les meules jetées à terre et l’odeur de la farine avait laissé place à celle de la poussière.


L’espoir né d’une rencontre
Le pire a failli survenir lors de la tempête de 1999 : enseveli sous un amas d’arbres déracinés par le vent, le moulin s’en est tiré fort heureusement sans dommages. Les premiers travaux d’urgence furent confiés à des entreprises du secteur pour mettre le bâtiment hors d’eau.
C’est en visitant le lycée professionnel de Murat l’an dernier, que Marie-Simone Chanson, maire de Dienne et ardent défenseur du patrimoine, demande à Bernard Rougerie, professeur d’ébénisterie et Compagnon du devoir, de mettre son savoir-faire au service de la renaissance du moulin. Au-delà de la restauration, l’objectif est de faire de ce lieu un outil de connaissance du patrimoine local et de s’en servir, dans un premier temps, de support à des classes de découverte et des visites thématiques. L’enseignant se lance alors avec passion et un dévouement sans limites dans le projet. Il consulte les documents d’archives, prend de nombreuses mesures, déchiffre le vocabulaire spécifique de la meunerie. Il propose même à une dizaine de ses élèves de l’aider volontairement chaque mercredi. Cécile, Quentin, Alexandre, Aurélien, Jean-Patrick, Thibault, Jérôme et Nicolas acceptent volontiers.

Le mécanisme reconstitué d'après maquette

La plupart inscrits en CAP d’ébénisterie, ils découvrent à leur tour un nouvel univers où l’objectif n’est plus de plaire en priorité comme pour les meubles, mais bien de faire fonctionner et de participer à un ensemble beaucoup plus large qu’est la transformation d’un produit. L’année 2005-2006 est mise à profit pour fabriquer le mécanisme en bois d’après les cotes prises par Bernard Rougerie et mises en forme à l’aide d’une maquette au 1/10e. Le projet reçoit le soutien du rectorat de Clermont-Ferrand, de la Direction régionale des affaires culturelles d’Auvergne et de la fondation de la Fédération nationale du BTP et de l’association Dienne Patrimoine. Le travail s’organise et les choses avancent dans les ateliers du lycée. Le montage des pièces de bois se fait à l’ancienne. L’installation se fera à Drils à partir de cet été. Avec du grain à moudre


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