Développement économique : Le contrat de plan 2015-2020 ne fait pas l’unanimité
Le contrat de plan état-Région 2015-2020 a été signé le 31 août
en Préfecture de Haute-Loire. Au total, 562 millions d’euros ont été débloqués.

Le 31 août, le volet infrarégional altiligérien du contrat de plan Etat-Région (CPER) 2015-2020 était signé en Préfecture par le Préfet de Région, Michel Fuzeau, le président du Conseil Régional René Souchon, le Préfet de Haute-Loire Denis Labbé, le président du Conseil départemental, Jean-Pierre Marcon et le
président de la communauté d’agglomération du Puy-en-Velay Michel Joubert.
Les contrats de plan Etat-Région sont destinés à contractualiser et à acter les priorités communes de l’état, des Régions et des autres collectivités. Ce CPER a été doté de 562 millions d’euros dont 377 millions émanant de l’état et 185 millions provenant du Conseil régional d’Auvergne.
Ce contrat de plan, qui est le fruit d’un travail collectif entre l’état, la Région et le Département, s’articule autour de 4 grands axes stratégiques.
Le premier axe vise à développer une nouvelle stratégie touristique basée sur le potentiel des usages numériques ; cette priorité passera par un certain nombre d’actions telles que la réalisation d’un pavillon numérique départemental au Puy, d’un espace d’accueil touristique du Rocher St Michel d’Aiguilhe et la valorisation par le numérique du Tourisme Grandeur Nature.
Le second axe orienté sur le renforcement des fonctions de centralité des bourgs et le développement des grands sites touristiques identifie 5 projets : le réaménagement des logiques urbaines du centre ville du Puy, la création d’un espace événementiel sur le site de l’ancienne piscine municipale à Quincieu, la revitalisation des centres-bourgs, le développement touristique de Chavaniac-Lafayette et de l’ensemble abbatial ainsi que du village de la Chaise-Dieu.
Le troisième axe concerne les usages du numérique avec un projet de portail de e-services.
Promotion agricole en perspective
Le quatrième axe, qui entend consolider le potentiel économique à partir des richesses départementales, concerne directement l’agriculture à travers des actions de promotion agricole. «Le volet économique de ce contrat de plan prévoit un soutien à l’agriculture qui traverse une période de difficultés en ce moment. Cette activité représente plus de 10% des emplois du département et les agriculteurs sont les garants de notre sécurité alimentaire et de l’entretien de nos paysages» a souligné le Préfet Denis Labbé, avant d’apporter quelques précisions sur les actions qui seront prochainement mises en oeuvre. «Face à la nécessité de sécuriser davantage les revenus agricoles, trop dépendants des cours mondiaux, il s’agit d’accompagner la profession agricole vers une diversification de la production de qualité par une structuration des filières d’excellence déjà existantes. L’objectif est de promouvoir les productions locales à fort potentiel commercial afin de conforter et structurer les filières de commercialisation bien valorisées» indique le CPER.
Selon le Préfet Denis Labbé, les filières qui devraient bénéficier du CPER seront la transformation fromagère, les veaux de boucherie, les porcs et les ovins. Côté finances, ce sont 600 000 euros qui seront dédiés à la promotion agricole.
Toujours dans ce volet économique, le contrat de plan prévoit d’oeuvrer en faveur du foncier économique pour répondre aux difficultés d’implantation des entreprises en Haute-Loire.
La présentation des grandes lignes budgétaires de ce contrat de plan a suscité de vives réactions parmi les élus locaux.
A commencer par Michel Joubert, le président de la communauté d’agglomération du Puy ; ce dernier a dénoncé la chute des crédits alloués dans le cadre de ce nouveau CPER. «Pour 2015-2020, pour les mêmes actions, l’Etat ne s’engage qu’à hauteur de 377 millions d’euros soit une diminution nette de 32% des crédits d’état». Ce «désengagement global de l’Etat et de la Région» s’accompagne selon lui d’un «recyclage des crédits déjà affectés», ce qui pénaliserait notamment les crédits routiers et, in fine, l’achèvement du contournement du Puy. Michel Joubert a ajouté que l’aide apportée par la Région à l’agglomération du Puy se trouvait divisée par 3 (passant de 3 millions d’euros à 1 million).
A ces reproches, René Souchon a rétorqué : «la région Auvergne a investi 100 millions d’euros sur les routes d’Auvergne durant les 10 dernières années» tout en rappelant que les routes ne sont pas une compétence régionale. Il a par ailleurs ajouté que l’ensemble des efforts financiers sont à l’heure actuelle orientés sur le transport ferroviaire et tout particulièrement sur la ligne Le Puy-St Etienne.
Véronique Gruber