Nuisances
Des vaches perturbées et des éleveurs inquiets… à Mazeyrat d'Allier, l'antenne 4G est visée
À Mazeyrat d'Allier, les associés du Gaec du Coupet sont démunis face à leur troupeau en détresse, victime, selon eux, des nuisances d'une antenne 4G installée à proximité.
À Mazeyrat d'Allier, les associés du Gaec du Coupet sont démunis face à leur troupeau en détresse, victime, selon eux, des nuisances d'une antenne 4G installée à proximité.
Deux hommes au bout du rouleau, Frédéric et Yannick Salgues (associés, avec Géraldine l'épouse de Frédéric, du Gaec du Coupet à Preynat sur la commune de Mazeyrat d'Allier) ne savent plus à quel saint se vouer pour retrouver leur troupeau de Prim'Holstein en bonne santé. Ils regardent avec tristesse limite découragés, la centaine de laitières qui se tient, la plupart du temps, regroupée au fond de la stabulation dans le coin opposé à l'antenne 4G qui trône à une centaine de mètres du bâtiment. Elles ne s'alimentent pas suffisamment, boivent peu, semblent amorphes, et leur comportement n'est pas normal. Elles présentent aussi des problèmes de santé anormaux. Côté production, c'est la dégringolade depuis début juillet. La collecte de lait affichait des volumes de 4 000 à 4 200 litres tous les deux jours et brusquement, elle diminue au cours de l'été pour arriver aujourd'hui à 3 000 voire 2 800 litres. Une chute que les éleveurs n'expliquent pas. De même les taux protéïques et de matière grasse plongent et de manière drastique. Et génisses et petits veaux, installés dans un autre bâtiment proche, ont aussi changé de comportement. Les éleveurs sont catastrophés.
"Le problème vient de l'antenne"
Si les associés du Gaec du Coupet ne se sont pas opposés à son implantation, ils sont aujourd'hui persuadés que les ennuis de leur troupeau s'expliquent par la présence de ce pylône, et ce depuis sa mise en fonctionnement le 16 juillet, voire un peu avant lors des essais dès début juillet. Pour eux, c'est sûr, "le problème vient de cette antenne 4G et des ondes qu'elle émet".
Mais pour essayer de trouver une solution au plus vite, de comprendre ce qui se passe sur leur exploitation, les 2 éleveurs ont remué ciel et terre. Dans le milieu professionnel, ils ont fait intervenir leur vétérinaire, les techniciens spécialisés en production laitière de Haute-Loire Conseil Élevage, des spécialistes de la reproduction et de la génétique de XR Repro, les conseillers du Groupement de Défense Sanitaire… sans oublier de faire appel à leurs voisins agriculteurs. Ils ont aussi contacté la municipalité qui a monté un dossier pour demander des mesures auprès de Orange l'installateur du pylône, la DGCCRF, la Préfecture, les parlementaires, et bien sûr la presse.
Ils ont aussi fait appel à un "radiesthésiste" qui est venu à 3 reprises sur l'exploitation. Après son premier passage, les deux frères ont noté "un retour à la normale en ce qui concerne le comportement des vaches dans la stabulation, mais pas d'amélioration sur la production…Mais 15 jours plus tout c'est reparti en vrille" explique Frédéric.
Des questions, aucune réponse
À ce jour, personne n'avance de réponses à leurs questions. Tout le monde s'accorde à dire que la situation n'est pas normale, que les laitières souffrent et que si aucune amélioration n'est apportée, l'élevage est en péril. Laurent Mansot, l'inséminateur du secteur qui connait bien l'élevage pour le suivre régulièrement, a constaté que "les laitières ont un comportement différent d'avant, en terme d'occupation du bâtiment, du couchage, de l'alimentation et de l'abreuvement…".
D'un tempérament vif, Frédéric et Yannick Salgues sont aujourd'hui très inquiets voire dépités. Ils ne savent plus que faire pour redresser la situation. Pour eux, la seule solution dans l'immédiat, c'est de "stopper le fonctionnement de cette antenne", avant peut-être d'analyser en profondeur son impact sur les animaux. À ce jour, ils sont dans l'attente, mais la situation ne pourra pas durer ainsi longtemps… Ils trépignent d'impatience…