Des success stories familiales
Dans le cadre des ses Trophées de l’entreprise 2012, la CCIT a placé sous les projecteurs quatre sociétés cantaliennes qui ont écrit leur histoire et leur développement en famille.
Quoi de commun entre un exploitant forestier qui s’est essayé avec brio aux métiers de l’aval de la filière bois, un transporteur régional qui a ajouté la distribution de palettes et de bitume à son arc tout en essaimant des filiales dans l’Hexagone, un marchand de bestiaux pour qui les besoins transalpins en broutards n’ont plus de secret, et un charcutier qui bichonne ses jambons comme de grands crus vinicoles ?
Si tous sont cantaliens, ce n’est pas la seule fibre qu’ils partagent puisque l’entreprise qu’ils pilotent aujourd’hui est un héritage familial jalousement - ou plutôt savamment - entretenu et transmis. Une particularité alliée à un dynamisme entrepreneurial qui leur a valu d’être honorés par leurs pairs jeudi dernier, au terme du Mois de l’entreprise orchestré par la CCIT du Cantal.
Chadelat le bâtisseur
Avec, pour Gilles Chadelat, qui a lancé il y a six mois la Scierie du Milieu à Vabres sur la zone d’activités intercommunale de La Voreille, le Trophée de la création-innovation. Un prix qui vient récompenser une énième réalisation et un énième défi pour celui qui, en 1977, à même pas 20 ans, crée sa première société de débardage avant de développer une société de transport (Transbois à Chaliers), d’exploitation forestière (Société nouvelle Auvergne Bois), une scierie à Saint-Flour et à La Chapelle-Laurent (FAB), une activité de travaux publics... Aujourd’hui Gilles Chadelat est à la tête d’un groupe qui exploite chaque année entre 160 000 et 200 000 m3 de bois servant à approvisionner les scieries du Massif central et qui dégage un chiffre d’affaires de 24 millions d’euros. L’entreprise a investi 4 millions d’euros dans cette nouvelle scierie équipée d’un matériel de dernière génération et Gilles Chadelat réfléchit déjà à explorer le secteur du rabotage et du collage.
Maturation lente
Le Trophée de la transmission est lui venu valoriser non pas une succession familiale mais le passage de témoin réussi et ambitieux entre le propriétaire emblématique des établissements Mas et un repreneur extérieur, Alain Prunet. Après 25 ans dans l’agroalimentaire en tant que directeur des achats, ce fils d’agriculteurs aveyronnais rachète en 2008 les Ets Miquel (conserverie et charcuterie traditionnelle) puis l’activité plats cuisinés de Julhes à Saint-Flour. Au terme des neuf premiers mois de cette reprise, Alain Prunet estime que la transmission se passe “très bien” et “qu’il faut faire grandir le bébé à la vitesse à laquelle on fait sécher les jambons”. Un bébé qui avec ses 49 salariés, affine chaque année 30 000 jambons distribués sur Paris auprès des brasseurs auvergnats, en parallèle de son propre réseau de boutiques pour la commercialisation de la viande (dans le Cantal, le Lot, la Corrèze et Paris). S’il veut rester fidèle aux recettes ancestrales, le nouveau patron ne nourrit pas moins déjà des projets pour développer la société en faisant profiter des techniques de ventes modernes héritées de son expérience passée. “Il y a aussi un gros travail à faire, a-t-il déclaré, citant l’exemple abouti des Italiens et Espagnols. Il faut aller vers du (jambon) de 24-36 mois pour lequel il y a une demande”.
Destination confiance
“Notre destination, votre confiance” : un slogan des transports Lhéritier que le président du Crédit agricole Centre France, partenaire des Trophées, aurait bien fait sien. Fondée en 1945 par Jean Lhéritier, reprise en gérance en 1971 par son fils, l’entreprise est aujourd’hui dirigée par Jean-Marc Lhéritier, entré dans l’entreprise en 1991 avec son frère Vincent. Initialement centrée sur le transport de gros régional (50 % de l’activité actuelle), la flotte Lhéritier transporte depuis 1991 du bitume, fuel et autres graisses animales, et a développé le transport en palettes (30 % de l’activité). L’entreprise qui a reçu le Trophée de la dynamique commerciale, s’appuie en outre sur un réseau national de partenaires (Evolutrans). Ces dernières années, Jean-Marc Lhéritier a lancé deux filiales sur Clermont-Ferrand et Paris avec un relais sur Montauban. “Nos fondamentaux restent les mêmes : un transport bien fait en intégrant de plus en plus les exigences de traçabilité”, a déclaré l’entrepreneur.
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
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