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Des signaux favorables dans une atmosphère toujours incertaine

Alors que l’année 2024 s’achève sur des auspices favorables, la situation économique des agriculteurs du département reste incertaine compte tenu des faibles marges de manœuvre dans les exploitations et des effets des multiples épidémies encore difficiles à évaluer sur les marchés.
 

Des parcelles agricoles
Des parcelles agricoles
© Emilie Durand

De bonnes récoltes ne suffisent pas, à elles seules, à faire une bonne année. C’est en tout cas ce qu’observent les agriculteurs du département alors que les premiers éléments économiques sur la situation de la ferme Lozère sont plutôt positifs. Pour le moment, à la préfecture comme dans les services de l’État dans le département, on estime qu’il est trop tôt pour tirer de quelconques données pour l’instant, même si l’on peut s’attendre à une hausse des données de TVA enregistrée par les services de l’État. Mais comme l’explique Didier Cayroche, chargé d’études au Cerfrance de Lozère, « on ne peut pas se baser sur ces données car la plupart des exercices comptables sont réalisés en toute fin d’année ». Pour lui, il est bien trop tôt pour tirer des conclusions et il faudra attendre au moins mi-novembre pour que l’organisme fournisse ses premiers résultats.
 

Des tendances de marché à la hausse
La situation générale du marché peut permettre de mieux saisir la situation : la collecte est pour l’heure stable pour le lait de vache et le prix du lait conventionnel sur le marché est en légère augmentation. Les cours se maintiennent également pour les filières bovin viande. Côté récoltes, l’été s’est avéré favorable même si les résultats sont plus hétérogènes sur les céréales. En face, sur le tableau comptable, les charges commencent enfin à décroître légèrement, avec un tassement de l’inflation cet été : 1,9 % sur un an, selon l’Insee, trois points de moins qu’il y a un an à la même période. Le prix des intrants, notamment les engrais, est en baisse de près de 3 % sur un an selon l’Agreste. Des chiffres qui entraînent un optimisme encore prudent dans la profession. « Cette augmentation des prix sur le marché fait du bien, il faut le dire » estime Hervé Boudon, président des Jeunes Agriculteurs 48. Mais « cette bouffée d’oxygène n’amène toujours que trop peu de revenus dans les exploitations » et rattrape tout juste les fortes hausses de charges des dernières années « où les prix ne suivaient pas ». Et de rappeler qu’en « Occitanie, et encore plus en Lozère, on a parmi les revenus agricoles les plus bas du pays ».
 

La menace des épidémies sur la ferme Lozère
À la fédération, on constate également la même dynamique : « Les agriculteurs me disent qu’ils font plus de chiffre mais qu’il n’en reste pas plus à la fin » rapporte Jean-François Maurin, président de la FDSEA 48. Et dans cette équation, s’ajoute l’incertitude de l’impact des épidémies. Pour l’heure, « les marchés sont fluides » constate-t-il, avec des mesures de tests avant les exports vers l’Italie et une demande bien présente. En revanche dans les exploitations les dégâts sont bien visibles, notamment sur les élevages ovins victimes de la fièvre catarrhale. « On a des cas avec des pertes supérieures à 80 % sur des troupeaux touchés par la FCO 8 dans le nord du département ». Si pour l’heure les troupeaux bovins ont été relativement épargnés, « la question n’est pas de savoir si on sera touché par la MHE et la FCO 3 mais quand et avec quelle ampleur » prévient le responsable agricole. Au Cerfrance aussi, on anticipe que ce sont ces pertes ou le sujet des prairies sensibles qui pourraient faire évoluer les résultats finaux. L’annonce ce 3 octobre par la nouvelle ministre de l’agriculture, Annie Genevard, de la prise en charge gratuite de la vaccination contre la FCO 3 devrait au moins faciliter sa gestion. Même si l’impact moral et émotionnel pour les éleveurs touchés, lui, reste toujours hors des tableaux comptables.
 

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