Filière porcine
Des producteurs bloquent l’abattoir de Lapalisse
Une vingtaine d'agriculteurs exploitants, venus du Tarn, de l'Aveyron et de la Corrèze, ont fait pression sur la coopérative Cirhyo et l'abattoir Porc Forez.
Ils étaient un peu plus d'une vingtaine, mercredi 27 janvier, devant l'abattoir Forez Porc sur la commune de Lapalisse, dans l’Allier. De 4 h du matin à 11 h 30, des producteurs de porcs des sections porcines de l'UDSEA de l'Allier, des FDSEA du Tarn, de l'Aveyron et de la Corrèze auront bloqué l'abattoir : aucun camion n'a pu rentrer ou sortir. Et pour cause : les producteurs ont soudé des chaînes sur les deux portails d'entrée de l'abattoir.
Les producteurs ont ainsi fait pression sur la coopérative Cirhyo et l'abattoir Porc Forez. L'objectif à terme : parvenir à un prix de 1,8 euro le kilo pour tous les producteurs. Un prix indispensable, selon les manifestant pour assurer la pérennité de la profession. Alors que le coût de production avoisine les 1,4 euro le kilo, on est loin du compte aujourd'hui avec un prix payé au producteur autour d'1,15 euro.
Moralisation du marché
A l'issue de négociations avec les responsables de la coopérative et de l'abattoir, une convergence de points de vue sur la méthode a été affichée. Francis Le Bas, président de Cirhyo, s'est exprimé devant les producteurs : « Nous voulons nous engager dans une démarche durable. Mais à une condition, il faut que la réflexion et la question du prix soient réglées au niveau national. Sinon nous nous mettons en danger. » Une entente partagée par les porte-parole des manifestants. « Les coopératives et le syndicalisme s'étaient éloignés. Désormais, un rapprochement s'est opéré » affirme Bruno Bunisset, président de la section porcine de la FDSEA de Corrèze et de la FRSEA Limousin. Un document a été signé entre les manifestants et Cirhyo « pour fixer le mode opératoire pour parvenir aux objectifs communs précise Bruno Bunisset. Nous avons jeté les bases de la moralisation du marché. »
Prochaine étape : une réunion est prévue prochainement à Toulouse avec tous les acteurs de la filière. Seront invités : le président de la fédération nationale porcine, les coopératives (Cirhyo, Fipso, Apo et SPM), l'interprofession au niveau national, des représentants de la salaison, des responsables achat de grandes enseignes. D'ici là les producteurs envisagent d'autres actions de blocage.
Le mot de Christian Guy, président de la section régionale porcine Auvergne Limousin
« Des solutions concrètes et spécifiques doivent être trouvées pour nos zones à faible densité » Les sections porcines du Puy-de-Dôme, du Cantal, de Haute-Loire et de la Creuse n'ont pas souhaité participer à l'action de blocage de l'abattoir de Lapalisse mais partagent le désarroi des éleveurs présents qui comme l'ensemble des producteurs vivent depuis trois ans la situation insupportable de vendre leurs porcs à perte.
La restructuration des outils économique qui s'est opérée depuis quelques années n'a eu aucun effet sur le prix payé aux producteurs.
Nous pensons tous qu'il est urgent de lutter contre l'inorganisation des acteurs de nos filières porcines incapable d'imposer un prix du porc rémunérateur pour l'éleveur.
Nous estimons que les pressions pour amener tous ces opérateurs autour d'une table de négociation doivent s'orienter d'abord vers les grandes et moyennes surface et les salaisonniers qui refusent d'utiliser en priorité la viande porcine française (VPF) pour leurs fabrications.
Nous participerons activement à la négociation qui regroupera tous les opérateurs régionaux sous l'égide des structures nationales (Inaporc, Coop de France, FIC, GMS). Des solutions concrètes et spécifiques doivent être trouvées pour nos zones à faible densité.