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Dernière Session d'une année chargée pour la Chambre d'Agriculture de la Creuse

© CDA 23

La dernière session de l'année de la Chambre d'Agriculture de la Creuse qui s'est déroulée le vendredi 4 décembre à Guéret en présence de Nicolas Simonnet, conseiller départemental en charge de l'agriculture, a permis de faire le tour d'horizon des nombreux sujets d'actualité agricole qui ont jalonné, souvent catastrophiquement, la vie des agriculteurs ces derniers mois.

Être au plus près du terrain, plus que jamais !
Même si les réformes sont nécessaires, Jean-Philippe Viollet tient à rappeler que ce ne sont pas les élus professionnels qui ont dessiné les cartes des nouvelles régions et qu'il convient, maintenant que cela est fait, de s'adapter au mieux afin que les agriculteurs ne soient pas pénalisés par ces nouveaux schémas !
Jean-Philippe Viollet rappelle par ailleurs, que si aucun soutien n'est apporté aux structures départementales et que tout est délocalisé à Bordeaux, il sera difficile de maintenir l'activité agricole sur les territoires. Il lui semble de plus en plus important que le réseau Chambre soit renforcé si les acteurs politiques locaux souhaitent que l'agriculture garde le poids économique non négligeable qu'elle occupe actuellement au sein de cette nouvelle grande région !
Il salue à cette occasion, en la présence de Nicolas Simonnet, les derniers engagements renouvelés que le Conseil départemental a pris en termes d'accompagnements des agriculteurs, tant sur les enveloppes conjoncturelles, comme l'aide à la réimplantation de prairies accordée cet automne pour compenser les effets de la sécheresse (près de 900 dossiers reçus à ce jour), ou encore celles concernant le soutien apporté aux actions menées par la Chambre d'Agriculture au bénéfice des agriculteurs.

Calamités agricoles : Mention Bien au niveau local mais en désaccord avec l'échelon national
Si les membres de la Session se disent globalement satisfaits par la quasi-reconnaissance du territoire en calamités agricoles, ils déplorent toutefois que 14 communes du département aient été ajournées alors même qu'elles présentaient les mêmes indices, en termes d'impacts liés à la sécheresse, que d'autres communes dans des départements voisins, qui ont été acceptées !
Jean-Philippe Viollet exprime son engagement total auprès des agriculteurs concernés et les assure que les services de la Chambre d'Agriculture font tout ce qu'il est possible de faire pour que ce non-classement soit revu et corrigé ! Par ailleurs, il indique qu'une motion spécifique à ce dossier a été rédigée et adoptée par l'ensemble des membres de la Session de ce jour afin d'être envoyée à l'administration.
Il en profite pour saluer l'engagement des représentants de l'administration locale (DDT et Préfet) qui ont oeuvré aux côtés des services de la Chambre d'Agriculture, afin que le dossier de la Creuse soit retenu par le comité national de gestion des risques en agricultures.
Toutefois, il s'associe à l'ensemble de la profession qui dénonce la décision du gouvernement de ponctionner 255 millions d'euros sur la trésorerie du Fond national de gestion des risques agricoles, d'autant plus que celui-ci est alimenté directement par les agriculteurs précise-t-il ! Et ce, d'autant plus dans une conjoncture de crise où le Ministère de l'Agriculture met en place un plan de soutien à l'élevage français...

FCO : Le compte n'y est pas !
Le gouvernement, par la parole du Ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, s'était engagé à ce que la FCO ne coûte pas un centime aux éleveurs... Force est de constater, affirme Jean-Philippe Viollet, qu'on nous a, une fois de plus, menti ! En effet, d'une part, la prise en charge vaccinale des animaux n'a été qu'en partie honorée car toutes les vacations vétérinaires n'ont pas été prises en compte et, d'autre part, le surcoût engendré par le blocage des animaux sur les fermes et la non - répercussion des prix à l'achat du poids supplémentaire pris par les animaux a engendré une deuxième pénalité économique !
Par ailleurs, l'engorgement du marché lorsque celui-ci a pu être de nouveau approvisionné a fait chuter les cours et n'a, par ailleurs, pas laissé d'autre possibilité aux éleveurs que de conserver un peu plus longtemps leurs animaux sur les exploitations.
Le surcoût établi initialement à 2 euros par jour et par animal bloqué est donc loin de suffire à couvrir le manque à gagner, qui est estimé par le service élevage de la Chambre d'Agriculture à 1 840 000 euros pour l'ensemble du département !
Les membres de la Session ont exprimé le souhait que cet état de fait fasse également l'objet d'une motion adressée à l'administration. Dans le même temps, il demande une nouvelle fois que soit également exprimé le souhait de changement de classification de cette maladie afin que les animaux ne soient plus bloqués sur les exploitations lorsque celle-ci est détectée.

COP 21 : Les agriculteurs ont aussi leur mot à dire !
Si les membres de la Session comprennent la nécessité de mettre en place des mesures afin de freiner le changement climatique, ils ne veulent plus être le bouc émissaire de tous les maux environnementaux comme il est souvent coutume de leur reprocher !
L'élevage en Creuse est respectueux de l'environnement et contribue même à apporter des solutions au réchauffement climatique. En effet, les prairies sont un des pièges à carbone les plus efficaces et le paysage creusois en est essentiellement composé car les animaux se nourrissent quasi exclusivement à l'herbe (pour 80 % de leur alimentation).
Même si les agriculteurs expriment souvent une profonde exaspération concernant l'empilement des mesures environnementales auxquelles ils reprochent un manque de pragmatisme et des effets peux efficients, voire contre-productifs, ils rappellent qu'ils sont souvent les premiers à être victimes du dérèglement climatique et qu'ils ont à coeur d'apporter leur pierre à l'édifice dans cette lutte à grande échelle.
Jean-Philippe Viollet cite pour l'exemple, l'embauche au sein de la Chambre d'Agriculture de la Creuse, d'un climatologue qui de par ses études et conseils, permet aux agriculteurs d'anticiper et d'adapter leurs pratiques face à ces changements.

Régionalisation et réorganisation du réseau Chambre d'Agriculture
Ces derniers mois, les Présidents des Chambres d'Agriculture Régionales et Départementales de la région « Aquitaine Limousin Poitou-Charentes » ont élaboré une contribution au projet politique agricole de la future grande Région. Ce projet politique partagé traduit leurs ambitions pour l'agriculture de la première région agricole de France et d'Europe. Ce projet s'articule autour de 12 propositions, qui traitent d'économie et de compétitivité, d'emploi et formation, de qualité et développement des territoires et d'innovation et prospective. L'objectif des Présidents des Chambres d'agriculture d'ALPC est que l'agriculture et la ruralité soient placées dans les priorités politiques et budgétaires de la future région, et ainsi disposer d'une capacité d'action significative.
Les Chambres d'Agriculture départementales se sont organisées afin d'être représentées de façon équitable au sein de la future Chambre Régionale mais les décrets ont tardé à sortir et il a tout de même fallu s'organiser sans trop savoir où on allait. « À l'heure où je vous parle, on ne sait toujours pas où auront lieu les élections de notre nouvelle organisation consulaire qui doivent se tenir le 15 décembre prochain ! » indique le président.
Il enchaîne ensuite sur le fait que si la notion d'équité en termes de représentativité a été recherchée au sein des Chambres d'Agriculture, il n'en sera pas de même pour l'organisation du futur Conseil Régional et, dans ce contexte, il faudra que l'agriculture creusoise se montre plus que jamais à la hauteur, en cherchant des alliances avec d'autres départements ayant des intérêts commun.
Pour ce qui concerne l'impact de cette réorganisation du réseau au niveau départemental, le président réaffirme sa volonté de maintenir une proximité la plus forte possible avec les agriculteurs sur les territoires. Pour ce faire, les antennes territoriales vont être renforcées et des réflexions pour conserver, voire amplifier ses champs d'actions sont à l'étude.

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