Départementales : le rassemblement DCI largement majoritaire
La gauche cantalienne a été malmenée dimanche avec la perte de deux de ses bastions aurillacois. Pari gagné, en revanche, pour Vincent Descoeur qui ambitionnait de conquérir une nouvelle majorité.
Bien malin celui qui, à l'aube du premier tour comme du second, était capable de pronostics fiables sur l'issue d'un scrutin censé, avec un redécoupage jugé partisan, faire basculer bon nombre de ces nouveaux cantons à gauche, voire même le Conseil général. Et chez les bookmakers amateurs, la cote des binômes rangés sous l'étendard de la majorité de centre-droit sortante n'était pas au plus haut. Les parieurs en ont été pour leurs mises. Car dimanche, les Cantaliens ont offert au rassemblement DCI et à son patron Vincent Descoeur une seconde mi-temps quasi-inespérée en ajoutant dans son escarcelle cinq cantons aux quatre acquis dès le premier tour. Le groupe DCI siègera donc dès jeudi, pour l'installation du nouveau Conseil départemental, avec neuf binômes soit 18 des 30 conseillers.
Deux bastions de la gauche aurillacoise tombent
La droite alliée aux centristes s'est même offert le luxe de ravir deux bastions de la gauche aurillacoise avec l'élection sur Aurillac 1 du tandem Lachaize-Cornet (58,3 %, + 619 voix) face à la socialiste sortante Florence Marty alliée à Alain Coudon. Sur Aurillac 2, la victoire des DCI Moins-Besombes avec 133 voix d'écart (52,07 %) sur le binôme PRG-PS Amalric-Delamaide a sonné comme un véritable coup de semonce, confirmant que la vague bleue ne s'était pas arrêtée aux portes de la cité géraldienne. Confirmant aussi un mauvais report des voix de la plate-forme divers gauche (alternative) et une faible mobilisation des abstentionnistes dans l'entre-deux tours en faveur du binôme social-radical. Du jamais vu depuis 1977. Sur le canton d'Aurillac 3, la terre aaussi tremblé pour Alain Calmette (PS) et sa collègue Josiane Costes (GRD) : eux qui devaient pouvoir compter sur les voix des écologistes et divers gauche ont eu très chaud dimanche soir, l'emportant d'un fil et de 61 petites voix (51,02 %) dans le duel les opposant aux DCI Manhès-Tissier. Sur le canton de Maurs, Christian Montin (DVG) et Jeanine Hercouët-Testa n'ont pu rattraper leur retard du premier tour face au tandem DCI Beaudrey-Lacalmontie (2 824 voix, 55,91 %) qui semble avoir largement bénéficié du désistement des indépendants Vermande-Lehours et d'un report de voix frontistes. Même cas de figure sur le canton de Vic-sur- Cère, où le sortant Philippe Fabre, associé à Annie Delrieu-Tourtoulou, l'emporte largement (de 508 voix, 55,13 %) sur le binôme indépendant Albisson-Gardes. Ce dernier semble lui aussi faire les frais d'un bon report de voix du binôme centre-droit Maurs-Rouchet (avec l'appel de Louis-Jacques Liandier au soutien du binôme DCI) et de celles du Front national.
"Un succès sans précédent"
On le disait grand perdant de ce nouveau canton de Naucelles fortement reconfiguré : Bruno Faure a fait mentir l'arithmétique des équilibres territoriaux et tomber le Radical de gauche Jacques Markarian qui devait engranger les voix surnuméraires des communes urbaines. Le binôme Faure-Rouquette s'est imposé au final de 317 voix (53,48 %), en arrivant également en tête sur Jussac. Logiquement, sur le canton de Saint- Paul-des-Landes, Michel Cabanes (GRD) a confirmé son avance en ralliant les voix des divers gauche pour atteindre 52,81 %, soit 216 bulletins de mieux que les DCI Bayle-Carballo auxquels les voix du FN n'ont pas suffi. "C'est un succès sans précédent pour nous sur la ville et la circonscription d'Aurillac où cinq des sept binômes DCI en lice ont été élus", se félicitait Vincent Descoeur au lendemain du second tour. Un président sortant qui enregistre néanmoins deux défaites dans le Nord-Cantal. Avec l'éviction du conseiller général sortant de feu le canton de Condat, Jean Mage, associé à Claudine Robert, auxquels les électeurs ont préféré le binôme divers-droite formé par Valérie Cabécas-Roquier et Charles Rodde. Ces derniers ont recueilli dimanche 2 101 bulletins (51,6 %), soit 130 de plus que leurs adversaires. Pour autant, le binôme élu a fait savoir sa volonté de s'inscrire au sein de la Majorité départementale (sortante) et de soutenir Vincent Descoeur.
Surprise sur Ydes
La surprise du second tour est venue en revanche du résultat du canton d'Ydes. Suite au désistement des divers-droite Delage-Pipereau, l'élection du binôme Briant/Gatiniol, investi par le rassemblement DCI, était quasiment acquise face au conseiller général sortant de Champs-sur-Tarentaine, Daniel Chevaleyre (GRD) en tandem avec Mireille Leymonie. Ces derniers l'emportent contre toute attente avec 384 voix d'écart. Au final, le groupe DCI est doté de 18 conseillers départementaux sur 30 ; l'actuel Groupe du rassemblement démocratique (GRD) en compte 5, le PS 3 et on recense pour l'heure 4 sans étiquette. Reste à savoir si des alliances et ralliements auront lieu d'ici jeudi matin. En tout état de cause, cette répartition devrait permettre à Vincent Descoeur, candidat à sa succession à la tête de l'Assemblée départementale, d'être réélu. "Je m'emploie à jeter les bases d'une nouvelle majorité départementale bien sûr autour des binômes DCI et en proposant à ceux qui se reconnaissent dans notre projet de nous rejoindre", déclarait lundi le président sortant.
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