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De lourds dégâts pour les agriculteurs après la tempête du 11 juillet

Jeudi 18 juillet, le préfet de Lozère s’est rendu à Toutes Aures, du côté de Banassac, pour rencontrer les agriculteurs et les élus des communes environnantes touchés par la tempête qui avait notamment frappé le camping de Banassac-Canilhac, jeudi 11 juillet.

La tempête du 11 juillet a déraciné un arbre centenaire
La tempête du 11 juillet a déraciné un arbre centenaire
© Marion Ghibaudo

D’abord, il y a eu la pluie, intense. Puis le vent, et la grêle qui a martelé toitures, bâtiments et forêts pendant de longues minutes. Et « possiblement » une tornade, venue de l’Aveyron voisine. À l’heure du bilan, les agriculteurs du coin, de Grézes à Toutes Aures et Verjeizax, font la liste des dégâts.Ici, un veau euthanasié parce que la colonne vertébrale touchée par la chute d’un arbre, là, des brebis affolées qui ne veulent plus rentrer dans la bergerie où l’eau s’est engouffrée le jour de la tempête, traversant le bâtiment de part en part. « Le lendemain, quand on a mis les brebis dehors, elles ne voulaient plus rentrer », relatent les éleveurs.Un épisode comme « on n’en a jamais eu, de mémoire de paysan ». Ici encore, un toit qui a été soulevé par la force du vent et qui, en retombant, a fissuré l’un des murs de soutènement. Il s’est d’ailleurs déplacé de quelques millimètres dans l’opération. Sans parler des champs et des forêts alentour, qui ont aussi subi de gros dégâts : pour les moissons, « près de 100 % de pertes sur quelques champs, et des arbres bicentenaires déracinés sous la force de la tourmente ».Là encore, des bottes de foin qui ont bien failli finir leur course sur l’autoroute. « J’ai huit bottes qui ont roulé, et je n’en ai retrouvé que six », raconte cet éleveur. « J’ai appelé la gendarmerie, la DIR, il a fallu récupérer le tout, parce que ça me faisait souci quand j’ai vu les grilles d’autoroute par terre ». « Les deux que l’on n’a pas retrouvé, je suppose qu’elles font partie de tout le tas de foin qui est allé se briser dans les grilles, mais on ne sait pas », soupire-t-il.

SidérationUne semaine après, l’heure est venue de lister les dégâts et tenter de se relever. C’était tout le sens de la visite de terrain du préfet Philippe Castanet, accompagné du directeur adjoint de la DDT Philippe Chévrier, pour tenter d’appréhender les nombreuses pertes subies par les agriculteurs lors de cet épisode météorologique intense. Ils se sont d’abord rendus sur la ferme de la famille Castan, à Toutes Aures, à l’invitation des élus locaux et de la présidente de la chambre d’agriculture Christine Valentin.«La FDSEA fera tout ce qu’elle peut pour que les agriculteurs concernés ne soient pas laissés à l’abandon. Les services de l’État ont été alertés, c’est une bonne chose que le préfet ait vu la situation de lui-même, il pourra faire remonter à Paris», a souligné Jean-François Maurin, président de la FDSEA.

« 20 centimètres de grêle devant l’entrée »« Dans le pré en dessous de la bergerie, j’y suis descendu le vendredi matin après la tempête. Il y avait bien 40 m3 d’eau accumuléé, on marchait et c’était spongieux, ça faisait tchac-tchac », relate Josiane Castan. Et pourtant, rappelle l’éleveuse ovin installée à Toutes-Aures depuis 1965, « sur le causse, l’eau, elle est normalement absorbée ». Des scènes de désolation qui se répètent tout au long des descriptions faites par les agriculteurs au préfet de Lozère et au directeur adjoint de la DDT.Pour Josiane Castan et son compagnon, ce sont « entre 15 et 20 hectares, notamment de luzerne et sainfoin beaucoup, quelques dactyles » coupés et couchés par la tempête, et qui ne sont pas ramassables. « Il y avait 20 centimètres de grêle à 10 h 40 », note cette dernière qui préfère « rester optimiste ».Désormais, les agriculteurs songent aux stratégies pour tenter de sauver ce qui peut l’être encore. Certains tentent de faucher le peu d’herbe dans les prés, mais « c’est une herbe qui ne vaut plus rien ». Et avec l’humidité ambiante, le tout risque bien de pourrir. D’autres penchent plutôt pour le broyage, même si la problématique est qu’il « n’y a plus rien pour mettre dans la grange, si on fait ça. C’est tout le stock qui s’en va ». « C’est dur pour le moral, ce genre de choses », lance une autre agricultrice au préfet au cours des discussions de la matinée. Si le préfet a tenu à venir rapidement sur place, c’est « d’abord pour se rendre compte de la situation ». « Une semaine après un orage très violent, pluie, grêle, vent, tornade peut-être, vu l’ampleur des dégâts, nous tenions à vous emmener sur le terrain pour vous faire voir ce qu’il en est, même si des travaux ont déjà été faits », a détaillé Christine Valentin, présidente de la chambre d’agriculture. « On voit bien que ça ne va pas se relever, qu’il y a des dégâts qui sont irréparables. Par exemple, une partie des céréales ne sera pas moissonnée parce qu’il n’y a plus rien. On peut aussi parler du seigle couché, qui ne va pas mûrir, l’herbe va repousser derrière, etc. ».« Quand la présidente de la chambre d’agriculture m’a appelé, j’ai considéré qu’il y avait urgence, a souligné Philippe Castanet. Je suis préoccupé par la bascule du système assurantiel, et on va tout faire pour s’assurer que les agriculteurs ne perdent pas au passage un droit au soutien » lors de problématiques climatiques. Des questions qui restent sans réponses pour le moment, mais agriculteurs et services administratifs espèrent y voir plus clair très rapidement. 

 

En pratique

Pour tous les agriculteurs touchés, ne pas hésiter à se rapprocher de la chambre d’agriculture de Lozère pour la constitution des dossiers, par téléphone au 04 66 65 62 00.

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