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De la paille en pagaille, mais des brins de grain

Sous un soleil de plomb, les moissons 2016 ont débuté. Avec une fin de cycle catastrophique, les résultats sont décevants. Maladie virale ou manque de luminosité ont fortement impacté les rendements. Tour d’horizon dans le Massif central.

Beaucoup de paille pour cette récolte 2016, mais des grains petits et de qualité médiocre.
Beaucoup de paille pour cette récolte 2016, mais des grains petits et de qualité médiocre.
© SC

Engagées dans presque toutes les régions françaises et dans le Massif central depuis une quinzaine de jours, les récoltes de céréales à paille sont loin d’être satisfaisantes. Avec des rendements moyens nationaux largement inférieurs à la moyenne de ces cinq dernières années, les producteurs de grandes cultures accusent le coup. Pourtant jusqu’à la fin du mois de mai, il y avait un potentiel très élevé, comme l’expliquent les techniciens d’Arvalis, Institut du Végétal : « Les conditions exceptionnellement douces de l’hiver et l’absence à la fois de sécheresse et de fortes températures conduisaient à un état végétatif très satisfaisant des céréales à paille (avec une densité d’épis record) laissant présager une belle collecte, même si trois facteurs tempéraient partiellement ce pronostic : une incidence forte de viroses liée à la présence de pucerons vecteurs du virus de la jaunisse naissante sur blés et sur orges, un fort salissement des parcelles, avec en particulier beaucoup de graminées, favorisées par la douceur des températures, un risque de verse important, surtout pour les orges, lié à la densité de la végétation ». Les multiples excès d’eau de fin mai à début juin, combinés à un très faible ensoleillement reçu par les cultures ont sérieusement mis à mal ce potentiel.

Du potentiel oui mais voilà…
Dans l’Allier, en blé, les rendements sont en net recul par rapport à 2015 en particulier sur les secteurs de Forterre (Vichy), sur la Sologne et le Bocage. « Les pertes oscillent entre 30 % et 50 % », explique Christelle Damoret-Johannel, technicienne grandes cultures à la Chambre d’agriculture de l’Allier. Non seulement, le compte n’y est pas avec un rendement moyen d’à peine 50 q/ha, mais la qualité est d’un bien piètre niveau. Une des conséquences du déficit d’ensoleillement… Le secteur le plus épargné par ces chutes de rendements semble être la zone située près de Villefranche-d’Allier, « mais dès que l’on remonte en direction du Cher, ça redescend ». En orge, comme pour les blés, les résultats sont très décevants. Avec des rendements compris entre 30 et 33 q/ha, les récoltes de colza sont jugées plutôt bonnes. Les cultures encore en place comme le maïs et le tournesol ont actuellement besoin d’eau.

Incertitudes et contrastes
Dans le Puy-de-Dôme, les premiers résultats collectés ne sont guère plus rassurants, même si du côté de Limagrain on estime qu’il est encore trop tôt pour se prononcer : « Au 28 juillet, une petite moitié des blés a été récoltée, cela ne nous permet pas de dresser un bilan réaliste de la récolte blé 2016 », souligne le service de presse. Lorsque l’on interroge les agriculteurs au cas par cas, l’inquiétude domine pourtant, avec des rendements qui pourraient dévisser de 30 à 40 %. Mais les situations sont très contrastées comme en témoigne un entrepreneur de travaux agricoles : « Nous avons récolté 35 q/ha sur une parcelle de blé, alors que la parcelle située à 500 mètres, a donné 90 q/ha ». Question de variétés, d’attaques de pucerons, de verses, de suivi régulier des herbicides et des fongicides… En Haute-Loire, les résultats en orge sont plutôt contrastés, avec toutefois quelques bonnes surprises du côté du Brivadois. Pour le blé, les récoltes viennent juste de débuter. Difficile donc d’avoir pour le moment une vision d’ensemble. Même constat en Creuse, où beaucoup d’agriculteurs viennent juste de terminer les foins et où il est encore trop tôt pour faire des pronostics…

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