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DCEA : avec eux, l’agriculture cantalienne de demain sera plus diversifiée

Huit futurs installés ont suivi la formation “Devenir chef d’exploitation agricole” mise en place par les Jeunes agriculteurs. L’occasion d’affiner leurs projets, parfois déjà très aboutis. 

Huit jeunes ont suivi cette formation.
Huit jeunes ont suivi cette formation.
© R. S.-A.

Ils sont huit. Huit jeunes (de 19 à 33 ans) à avoir chacun un projet d’installation agricole. Dans le cadre de leur parcours, ils ont suivi la formation Devenir chef d’entreprise agricole. La session vient de se terminer et les stagiaires ont dressé le bilan de ces deux fois deux semaines (qui ouvrent droit à une équivalence d’un mois de stage). Issus des quatre coins du département, ils ont chacun présenté leur projet personnel et répondu aux questions de responsables d’organisations professionnelles. Des projets qui ont mûri, évolué, grâce à une meilleure connaissance des filières et des contextes économiques. Toutefois, la plupart ont convenu de la nécessité de ne pas mettre tous leurs œufs dans le même panier, que ce soit en termes de production ou de débouchés. Les premiers projets présentés prévoient un troupeau mixte.

Troupeau mixte

Arnaud Genton de La Chapelle-Laurent se lance dès l’an prochain ; il aura à peine 20 ans. Une installation dans un cadre familial, en Gaec avec son père, sa mère préférant prendre du recul. L’exploitation comprendra 40 prim’holsteins pour le lait et 40 limousines pour la production allaitante, le tout sur 115 ha (dont une reprise de 15 ha). La construction d’un bâtiment pour les vaches laitières, moderne et plus pratique, devrait lui faire gagner un temps précieux, surtout si un jour il se retrouve seul à la tête de cette exploitation. Il pense aussi à de la vente directe de veaux de lait, pourquoi pas sur le bassin clermontois, à seulement 45 minutes par autoroute.

Virginie Hugon reprendra en fin d’année l’exploitation de son oncle, à Clavières. Son conjoint étant déjà installé par ailleurs, le couple entend constituer un Gaec entre époux et conserver, lui aussi, un troupeau mixte. “Si le prix du lait continue de chuter, je pense développer la vente directe”, réfléchit la future associée.

Raphaël Touzet devrait rejoindre une structure familiale assez importante, puisque le Gaec de Coltines comptera quatre associés, 245 ha, 85 vaches laitières (lait AOP) et 50 vaches allaitantes (limousines et aubracs). Le jeune homme compte sur ses frères pour rejoindre la structure, le jour où les associés - père, oncle et tante - tous de la même génération, feront valoir leurs droits à la retraite.

Benoît Lhéritier de Marcolès est particulièrement motivé pour faire entrer sur l’exploitation familiale une production typée salers : label rouge pour les vaches adultes et des salers primeurs pour les jeunes mâles. La production de limousines (broutards et vaches de réforme) sera maintenue pour faire vivre les quatre associés du Gaec (parents et frère) et 42 ha de surface agricole utile s’ajouteront aux 125 ha d’un parcellaire assez morcelé.

Ex-scénoparc

Julie Lelong , une des aînées du groupe (33 ans), parle de “projet de vie en famille” lorsqu’elle évoque sa future installation, prévue d’ici le 1er avril : la production d’ovins allaitants à Valette, issue d’un troupeau de 200 mères de race bizet. Venu des Vosges, le couple a été séduit par le département lors d’une session d’accueil d’actifs organisée au Rouget, en Châtaigneraie ; Gérard Vigier, du Répertoire départemental à l’installation (RDI) et chargé par la Chambre d’agriculture d’animer ces sessions, a pensé pour eux à l’ancien site de feu le scénoparc iO. Des cuisines, déjà sur place, permettent d’imaginer de la transformation fermière pour de la vente directe et des visites pédagogiques devraient aussi faire partie de ce projet diversifiant baptisé “La ferme aux nuages”.

Sandrine Amilhaud reprend la ferme de son grand-père, laissée à un fermier en fin de bail, dans le secteur de Vic-sur-Cère. Elle qui a fait ses premières armes dans la boucherie, se voit bien proposer des veaux en caissette, en vente directe et sur le drive fermier. Une activité construite avec ses parents, installés 5 km plus loin en vaches allaitantes et complémentaire de celle de son frère, qui produit de la volaille fermière.

Après la viande, les légumes

Morgane Vidalenc et Gary Neyret sont, comme Julie, tombés sous le charme du Cantal lors d’une session d’accueil d’actifs. Il s’agit pour ces Isérois d’un vrai changement de vie, entamé par la vente de leur appartement avant de reprendre les études - BPREA à Brioude - et une ins-tallation en maraîchage bio pour laquelle ils se sont donnés trois ans. L’investissement reste raisonnable (70 à 80 000 euros) pour des serres et le foncier... qu’ils cherchent toujours, sachant que 2 à 5 hectares suffisent.  Ils se félicitent de leur participation à la formation DCEA qui leur a ouvert les yeux sur le volet communication (recherche de logo, page sur les réseaux sociaux, etc.) et sur des débouchés auxquels ils ne pensaient pas, comme le centre Leclerc Aurillac, le drive fermier ou Agrilocal 15.

Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.

Droits de reproduction et de diffusion réservés.

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