Dans les Cévennes, le pin maritime n’a pas à rougir de sa qualité
Bien qu’offrant de multiples débouchés, cette essence reste très peu valorisée du fait de son histoire et de la mauvaise réputation qu’il conserve dans les vallées cévenoles. Mais la découverte d’une possible filière de valorisation de la résine de ce pin ouvre de nouvelles perspectives.
Il ne fait pourtant « de tort à personne », mais le pin maritime garde toujours sa « mauvaise réputation ». C’est qu’il a une histoire cet arbre « subi » selon Virginie Guiroy. L’animatrice de la charte forestière du pays des Cévennes travaille sur le sujet de la valorisation depuis des années. « C’est une essence introduite avec les mines, pour une vocation industrielle, qui poussait vite et avait l’avantage de craquer avant de rompre ». Mais avec la fermeture des mines, l’arbre devient un symbole du déclin des vallées cévenoles ainsi que de la déprise agricole.
Et pourtant, le pin maritime ne manque pas d’atout. « Champion de la lumière », c’est une essence pionnière qui repeuple facilement un taillis ouvert, capable de « pousser entre des dalles rocheuses, même sur des sols pauvres » selon Jean-Yves Magaud, correspondant-observateur du Centre régional de la propriété forestière. Selon lui, alors que les autres arbres subissent les affres des champignons et des maladies, le pin maritime en Cévennes « va bien ». Contrairement aux monocultures des Landes très touchées, ici « on n’observe pas de rougissement ni de symptôme inquiétant ». Ce technicien forestier se bat aussi contre une croyance tenace : « non, ce n’est pas le pin maritime qui est à l’origine du dépérissement des châtaigniers » certifie-t-il.