Cyrhyo garde le cap face à un marché déboussolé
La coopérative porcine Cirhyo a tenu son assemblée générale à Vichy dans un contexte de marché fortement perturbé par la crise sanitaire et la guerre en Ukraine.
C'est à l'hippodrome de Vichy dans l'Allier que la coopérative Cirhyo a tenu son assemblée générale la semaine dernière. L'occasion de dresser le bilan de l'année passée avec une moyenne des cours du porc à 1,332 EUR, en recul de 5,8 centimes par rapport à 2021. Parallèlement, les éleveurs voient leurs coûts de production fortement augmenter, de plus de 50 centimes du kilos, de quoi asphyxier les trésoreries des exploitations.
Reprise de la production porcine chinoise
« Cette baisse des cours importante s'explique par la reprise exponentielle de la production de porcs en Chine à laquelle s'ajoute une surproduction de l'offre en Europe », analyse Philippe Chanteloube, directeur de Cirhyo. Les pays du continent européen qui suivent la même évolution, notamment l'Espagne, avaient jusque-là bénéficié de l'arrêt des achats de porcs par la Chine en juin 2021. À cette crise conjoncturelle, s'ajoute celle du virus de la fièvre porcine africaine qui a particulièrement touché l'Allemagne, contrainte de stopper ses exportations avec pour conséquence l'effondrement des prix sur l'ensemble des marchés européens.
L'Europe voit sa production baisser
Si la production française baisse aussi, « on constate à Cirhyo une bonne résistance des élevages compte tenu d'un fort lien au sol (fabrication des aliments à partir de céréales autoproduites ou locales) », estime Philippe Chanteloube. Reste que l'équilibre est fragile avec des cours de matières premières qui flambent, tandis que les éleveurs ressentent déjà les conséquences du conflit ukrainien. « Nous approchons aujourd'hui les 400 EUR la tonne, ce qui représente près de 150 EUR d'augmentation par rapport à l'année dernière. Il est même difficile d'acquérir certaines matières », déplore Francis Noel Thuret, vice-président de Cirhyo. Malgré les difficultés, et dans l'espoir d'échapper à la peste porcine africaine, la coopérative veut croire à des lendemains meilleurs, forte d'un ancrage territorial qui a déjà fait ses preuves : « La situation géographique de nos élevages, au milieu des zones céréalières, assure un des meilleurs coûts de production européen et nous rend plus résilient face à la crise », conclut le directeur de Cirhyo.