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Cuir de veau haut de gamme
Réputées mondialement, les Tanneries du Puy-en-Velay traitent plus de 1000 peaux de veaux par jour. Hier en difficulté, cette entreprise fait aujourd’hui l’objet d’un vaste plan d’investissements.
Le temps des difficultés économiques est désormais révolu pour les Tanneries du Puy-en-Velay.
Reprises en 2011 par Denis Lemercier, le groupe EPI (Européenne de Participations Industrielles) et les chaussures JM Weston, l’entreprise remonte la pente. De nouveaux clients, un volume de peaux traitées en croissance, un chiffre d’affaires en hausse et 11 embauches supplémentaires en cours, autant de bonnes nouvelles qui ont été annoncées le 15 novembre à la presse à l’occasion d’une visite du Préfet de la région Auvergne, Michel Fuzeau et du Préfet du département, Denis Labbé.
Investissements
Malgré un environnement économique difficile, un prix des peaux brutes en forte augmentation, les Tanneries du Puy reprennent du poil de la bête. Cette entreprise au savoir-faire traditionnel dont la renommée est internationale fait, à l’heure actuelle, l’objet d’un plan d’investissements qui porte ses fruits.
Conduit avec l’aide de la Région Auvergne (via le FIAD-Fonds d’Investissement Auvergne Durable- et le FEDER-Fonds Européen de Développement Régional), la première tranche d’investissements a atteint 1 million d’euros, dont 700000 euros dans le domaine de l’environnement (consommations d’eau et énergétique de l’usine). «Le traitement d’une peau nécessite 1m3 d’eau! Et nous avons réduit de 41% nos prélèvements d’eau dans le milieu naturel. » signale Denis Lemercier. La deuxième tranche du plan vient d’être lancée et s’achèvera mi 2015 ; les investisements d’un montant de 2,5 millions d’euros visent le renouvellement du parc des machines (achat de nouvelles cabines de dépistoletage, pour le traitement de résistance la couleur des peaux).
Les Tanneries du Puy traitent les peaux de 250 000 veaux (de 12-15 kg) par an. Les peaux achetées à un négociant et auprès des abattoirs proviennent majoritairement de notre pays et dans une moindre mesure de notre département (petite production annuelle de veaux).
«Les peaux offrant les meilleures qualités du point de vue de leur structure, sont celles des veaux sous la mère et veaux de race à viande. 75 % de la qualité des peaux provient de l’élevage ; les poux, la vaccination, les griffures sur les bordures d’étable... portent souvent atteinte à la qualité des peaux» explique Denis Lebret, directeur général des Tanneries.
Pour obtenir un beau cuir de veau, les peaux, reçues salées, passent par 19 étapes qui nécessitent environ 40 jours de travail {dessalage des peaux, égraminage des peaux (dégraissage), enchaulage et mise en pelain (épilation), refente (égalisation de la peau), tannage, essorage, triage Wet-Blue, dérayage (mise à l’épaisseur voulue par le client), teinture, essorages successifs, séchage, mise en humeur (humidification), cadrage, échantillonnage, finissage couleur, lissage, fixation, classification produit fini, livraison en magasin usine, pour réception et classification client sur site}.
Plus de 50% des ventes à l’export
Grâce à un process de fabrication traditionnel et artisanal et de surcroît unique au monde, l’entreprise propose du cuir de veau haut de gamme et plus particulièrement du Box Calf qui fait sa réputation (Veau pleine fleur, lissé, épaisseur 0.8/1.0mm à 1.4/1.6mm).
Les Tanneries du Puy réalisent plus de 50 % de leurs ventes à l’exportation vers l’Europe (Royaume Uni, Italie, Espagne, Portugal…), l’Amérique (USA, Canada, Mexique…) et l’Asie (Hong Kong, Japon, Corée, Chine…).
Elle compte, parmi ses clients, les plus grands noms de la chaussure et de la maroquinerie de luxe dans le monde.
A l’issue de la visite, les deux Préfets ont salué cette entreprise unique qui se trouve au croisement de deux activités, l’élevage en amont et la maroquinerie à l’aval.
Véronique Gruber