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"Le premier modèle d'élevage, c'est l'humain"

Laurine Rousset, candidate aux élections Chambre d'agriculture, dévoile les priorités de la liste JA-FDSEA en matière d'élevage. Production, technicité, rentabilité et sécurité restant les grandes priorités d'action.

"Selon moi, la chambre d'agriculture doit porter un modèle qui tient compte en premier lieu de l'agriculteur(trice), de ses choix, ses envies, ses compétences et veiller à ce que son projet soit en accord avec le territoire concer-né" : Laurine Rousset.
"Selon moi, la chambre d'agriculture doit porter un modèle qui tient compte en premier lieu de l'agriculteur(trice), de ses choix, ses envies, ses compétences et veiller à ce que son projet soit en accord avec le territoire concer-né" : Laurine Rousset.
© © L. Rousset

Quel modèle d’élevage la liste JA-FDSEA défend-elle ?

Laurine Rousset : En Haute-Loire sur notre département, il n'y a pas de modèle d'élevage particulier. En effet la production laitière domine mais elle est suivie de près par l'allaitant, les ovins, caprins, porcins, équins, volailles, lapins... C'est d'ailleurs ce qui fait la richesse de notre département d'élevage et ce qui le rend unique ; la diversité des terroirs, de la flore et des parcelles permet de valoriser l'herbe et même la production de cultures pour nos animaux ou sous forme de cultures annexes en complément de revenus. Selon moi, la chambre d'agriculture doit porter un modèle qui tient compte en premier lieu de l'agriculteur(trice), de ses choix, ses envies, ses compétences et veiller à ce que son projet soit en accord avec le territoire concerné. Il est primordial aujourd'hui que la production soit en accord avec l'environnement qui l'entoure car il en découle la viabilité, la sécurité économique et souvent sociale. 

"Pour résumer, notre département nous offre une multitude de possibilités d'élevage, c'est une chance. Et le premier modèle, c'est l'humain qui doit s'adapter à son territoire pour au final obtenir une rémunération adaptée à ses attentes dans le cadre d'une exploitation agricole pérenne. 

Quels dossiers jugez-vous prioritaires pour l’avenir de l’élevage en Haute-Loire ?

L. R. : Le dossier qui pour moi est une priorité serait le sanitaire. Malgré les avancées obtenues les années précédentes sur les maladies infectieuses réglementées, on voit bien que l'on n'est jamais vraiment en sécurité. Le sanitaire reste une véritable source d'inquiétude pour nous agriculteurs ; passer toute une vie à monter un cheptel auquel on s'attache et se voir démuni du jour au lendemain, cela peut être très difficile à vivre et frustrant. En tant que chef d'exploitation, nous avons l'habitude de décider et d'anticiper, or, la survenue d'un problème d'ordre sanitaire procure un sentiment d'impuissance face à quelque chose qu’on ne peut contrôler. Et c'est là qu'on peut se trouver désemparé. Certains d'entre vous ont peut-être vécu cette situation avec le retour de la FCO qui s'est avérée particulièrement virulente et agressive pour nos cheptels. Or, aujourd'hui c'est au tour de la peste porcine et d'autres maladies feront malheureusement leur apparition à l'avenir et nous devons nous y préparer. Pour ce faire, la vaccination est possible. Bien sûr, chacun a le droit d'être pour ou contre, néanmoins la vaccination nous montre et nous a montré toute son efficacité dans le domaine animal. Si certains se posent encore la question, pour ma part, je compte vacciner mes animaux (contre la FCO3 et 8) car mon cheptel a été touché de plein fouet. La paix et la sécurité n'ont pas de prix ! Mais encore une fois chacun est maître de ses décisions. 

L’avenir de l’élevage passera-t-il par Egalim ?

Laurine Rousset : Bien sûr que l'avenir et la durabilité de l'élevage passeront par Egalim et c'est encore plus vrai chez nous en tant que terre d'élevage. La loi Egalim a été demandée par nos représentants agricoles et ce grâce à nous agriculteurs et à notre réseau. Elle a été mise en place pour protéger les agriculteurs, préserver l'agriculture et la souveraineté alimentaire. Certes elle n'est pas encore parfaite mais elle a tout de même permis une hausse du prix de vente de nos produits. Alors si l'Europe et la France veulent toujours de leurs agriculteurs et du bon sens paysan, j'ose espérer une Loi Egalim avec un grand E (comme Elevage !) pour les années futures et les nouvelles générations d'agriculteurs.

Quelle place pour le bio à l’avenir ?

Laurine Rousset : Le bio a été et sera toujours un marché "de niche" et ceci malgré l'augmentation de la production ces dernières années poussée par nos gouvernants. On entend depuis plusieurs mois que le marché du bio est en difficulté, certes l'intérêt des consommateurs pour le bio a diminué mais cela suit la tendance de l'alimentaire qui arrive en 5ème position dans le budget des ménages français bien derrière le logement, le transport, la téléphonie. J'ai toujours dit et je le pense encore, qu'il y a de la place pour toutes les productions, à condition par contre de le faire correctement. Chacun est libre de choisir les modes de production qu'il souhaite pratiquer et chaque production demande le respect de tous ; que l'on soit en bio ou en conventionnel, nous avons tous un même objectif, celui de nourrir la population. Ajoutons aussi que par notre activité agricole, nous favorisons l'emploi (apprentis, salariés, vétérinaires, industrie, usines, administration...).

Au final, c'est le consommateur qui décide de la durabilité et de la viabilité d'une production, et comme nous, agriculteurs, les consommateurs ont des envies et des goûts différents ; il y a donc de la place pour chaque mode de production ! Il est en revanche difficile de tracer avec certitude un avenir pour une production mais ce qui est sûr c'est que le bio s'est toujours maintenu en termes de ventes et cela devait continuer.. 

Dans quelles directions comptez-vous orienter l’accompagnement des éleveurs ?

Laurine Rousset : Les axes directionnels sont la production. Dans un contexte de flambée des prix de nos produits malgré la hausse de nos charges, si nous avons pu augmenter nos revenus c'est à travers la production que nous l'avons fait ! Nous devons produire avec technicité, en tenant compte des objectifs de production. Les prix à la vente sont en hausse, il faut aller chercher de la plus-value pour maintenir une efficacité économique viable sur nos exploitations et amener de la rentabilité

"La hausse des revenus permet d’acquerir un sentiment de sécurité qui nous aide à voir plus sereinement l’avenir et de profiter des moments et satisfactions présents, car être chef(ffe) d’entreprise demande beaucoup d’efforts intellectuels également et parfois avoir un peu de récompense cela peut être appréciable ; ça permet de souffler et d’accroître sa confiance en soi pour s’y remettre encore mieux et avec plaisir !

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