Contrôle sanitaire de la faune sauvage en Creuse
Le groupe de travail, composé de la Direction Départementale de la Cohésion Sociale et de la Protection des Populations de la Creuse (DDCSPP23), du Laboratoire Départemental d’Analyse (LDA) d’Ajain, de GDS Creuse et de la Fédération Départementale des Chasseurs de la Creuse (FDC23), a poursuivi ses investigations pour la saison 2017/2018.
Grâce au réseau de chasseurs qui assure les prélèvements sur les animaux tués à la chasse, le contrôle sanitaire de la grande faune sauvage s’est poursuivi sur 2017-2018. Le suivi triennal (tuberculose sur les blaireaux) et les obligations réglementaires (trichine chez les sangliers) ont été les axes de recherches. Les résultats sont de nouveau négatifs.
Un suivi tuberculose de la faune sauvage avec les réseaux SAGIR et SYLVATUB…
La situation épidémiologique de la tuberculose bovine en France montre une très faible prévalence générale mais avec une forte concentration en Nouvelle-Aquitaine (90 % des cas). Des animaux sauvages infectés ont été détectés dans plusieurs zones de présence de tuberculose bovine. Pour identifier le plus précocement possible une infection de la faune sauvage par la tuberculose bovine, un réseau de surveillance (Sylvatub) a été mis en place. Le niveau départemental est fonction du risque vis à vis de cette maladie. Le niveau 3 est appliqué dans les départements où elle présente une prévalence relativement élevée et où il est nécessaire de caractériser davantage la circulation de la maladie dans la faune sauvage. Le niveau 2 est appliqué selon les éléments suivants : mise en évidence récente de cas de tuberculose bovine dans la faune sauvage, détection de foyers bovins de façon régulière ou avec une augmentation d’incidence ou proximité de zones classées en niveau 3. Le niveau 1 est attribué aux autres départements dont la Creuse (cf. article sur la tuberculose bovine du 22/06/2018).
… des actions complémentaires en Creuse…
L’action départementale se définit selon deux axes :
- Une formation mise en place par la FDC23 qui permet de faciliter la surveillance des cervidés et des sangliers porteurs de lésions suspectes détectés par l’examen initial de la venaison. Plus de 500 personnes ont été formées en Creuse.
- Des prélèvements sur les blaireaux, les cerfs et les chevreuils (cf. tableau et carte de prélèvement des blaireaux pour la campagne 2017-2018).
… une surveillance sur les blaireaux en 2017‑2018, sur les cerfs et chevreuils en 2018‑2019
En raison de cette alerte tuberculose dans certains départements, dans le cadre du suivi triennal, des examens ont été effectués sur des blaireaux en 2017. 58 individus ont été contrôlés, tous les résultats se sont avérés négatifs. Pour 2018-2019, ce sont les cerfs et les chevreuils qui vont être concernés avec un objectif d’examen du tractus respiratoire de 50 cerfs et 150 chevreuils. Toute lésion suspecte fera l’objet d’une analyse approfondie avec transmission des éléments au laboratoire national de référence.
Pour les sangliers, le suivi triennal de la brucellose porcine, le contrôle trichine et une vigilance par rapport au risque peste porcine africaine
Rappelons que la seule menace identifiée, en Creuse, en matière de contamination des animaux de rente par la faune sauvage a été celle des sangliers avec la brucellose porcine dans les élevages de truies en plein-air, d’où la mise en place de mesures spécifiques de protection. Dans le cadre du suivi triennal, la brucellose porcine va faire l’objet d’un contrôle sur les sangliers pour cette campagne 2018-2019 avec un objectif de prélèvements sur une centaine d’individus.
La recherche de la trichine va être poursuivie du fait des obligations réglementaires relatives à leur consommation.
Enfin, du fait de la présence à l’est de l’Europe (Pologne, Ukraine…) de peste porcine africaine (maladie qui n’affecte que les suidés) et de sa progression vers l’ouest (mouvements non-contrôlés de sangliers, déchets alimentaires contaminés…), une sensibilisation des chasseurs va être effectuée afin qu’ils remontent au réseau tout constat de comportement anormal, d’animaux maigres ou de mortalité de sangliers.
Le suivi sanitaire de la faune sauvage, un outil utile pour tous
La surveillance sanitaire de la faune sauvage, en place en Creuse depuis 1996, permet la remontée de données au regard du statut du gibier en matière de zoonoses et de maladies communes aux espèces sauvages et domestiques. Il représente un outil d’alerte éventuelle pour les gestionnaires de la faune sauvage et de la santé humaine et animale, d’où sa poursuite avec son adaptation en fonction des besoins. Il est entré dans une phase de suivi où la synergie des différents intervenants permet un fonctionnement optimal. N’hésitez pas à nous contacter pour tout commentaire, suggestion ou demande.
Un suivi sanitaire de la faune sauvage sur 5 départements du Massif-Central
Dans le cadre de l’Observatoire Cerf Massif-Central (OCMC), 5 départements (Corrèze, Cantal, Creuse, Haute-Loire et Lozère) ont engagé une réflexion commune pour élargir l’expérience creusoise de suivi sanitaire de la faune sauvage.
Un contact FDC-GDS dans chaque département
Les fédérations de chasse des 4 nouveaux départements impliqués ont contacté leur GDS qui ont indiqué être favorables sur le principe de la mise en place d’un suivi sanitaire sur le cerf. La Corrèze et la Haute-Loire souhaitent même élargir à d’autres espèces, notamment sangliers et chevreuils, comme c’est fait en Creuse.
Un suivi tuberculose pour 2018-2019 et parasitisme pour 2019-2020
Pour 2018-2019, l’axe d’action sera orienté sur un suivi tuberculose sur le cerf avec un objectif de 50 prélèvements par massif sur les 6 massifs interdépartementaux accompagné d’autres prélèvements sur les autres gros massifs départementaux dans le Cantal, la Corrèze et la Lozère.
Pour 2019-2020, l’objectif serait de partir sur un suivi parasitisme (strongles, grande douve, paramphistomes...).